estampe

Saint Christophe

CRANACH Lucas le Vieux (graveur)

CRANACH : Kronach, 1472 ; Weimar, 1553 ; nationalité : Allemande

Allemagne

1er quart 16e siècle

1509

Le Saint Christophe, tel qu'il se présente, est extrait de l'ouvrage intitulé Wittemberger Heiligthumsbuch, paru en 1509, et que Cranach l'Ancien avait illustré en quelque cent vingt gravures sur bois. Ce " catalogue ", commandité par les souverains, permettait de faire connaître les reliques réunies en majorité par Frédéric le Sage dans l'église du château et au couvent de la Toussaint à Wittemberg, et qui n'étaient montrées au public qu'une fois par an. Cranach, pour ledit ouvrage, avait réalisé la gravure de nombreux reliquaires, ainsi que des statuettes, des coffrets, des coupes, sans toutefois viser un rendu exact des objets. Ses feuilles, tout au contraire, démontrent une très grande fantaisie, alliée à une inventivité de style gothique tardif quasi baroque. La gravure conservée dans le fonds du musée a été coupée, ce qui empêche de voir précisément que le Saint Christophe dans sa version intégrale est présenté, telle une statuette votive, sur un petit socle recouvert par l'eau ondulante du gué. Cranach traite à plusieurs reprises le sujet, notamment dans un bois gravé en camaïeu daté 1506. La grande demande d'images de ce saint très populaire à la fin du Moyen Age a partie liée avec La Légende dorée, qui diffusa le récit légendaire de la conversion de saint Christophe. Ce personnage, un géant très fier de sa taille, souhaitait ne servir que le plus puissant roi de la terre. Après plusieurs déceptions, Christophe rencontra un saint ermite qui entreprit de le sensibiliser à la nouvelle religion. Aussi décida-t-il de s'établir près de lui et de devenir le passeur transportant pèlerins et voyageurs qui voulaient gagner la rive opposée du fleuve, une tâche que sa taille de géant rendait possible. Une nuit, un enfant lui demanda de le faire traverser. Christophe le hissa sur ses épaules et s'élança dans le fleuve. Les eaux, toutefois, tourbillonnaient de plus en plus autour de lui et l'enfant pesait toujours davantage. Bien que guidé par la lanterne de l'ermite, Christophe manqua ne jamais pouvoir regagner l'autre rive. En déposant l'enfant, il déclara qu'il lui avait plus pesé que tout le poids du monde. Alors, l'enfant lui révéla qu'il était le Christ, le plus puissant des souverains. Comme la plupart de ses contemporains, Cranach a situé la révélation au moment où Christophe se trouve au milieu du fleuve et alors que l'Enfant Jésus le bénit. (Anny Claire Haus)

papier

gravure sur bois

Hauteur de l'oeuvre en cm 13.9 ; Largeur de l'oeuvre en cm 7.3 ; Hauteur de la feuille en cm 13.9 ; Largeur de la feuille en cm 7.3

inscription

inscription, Derrière : Au verso, personnage avec flèches, coupé, qui apparaît sous le papier de doublage

scène (saint Christophe, en pied, globe, homme, portant, Enfant Jésus : bénédiction, fleuve, arbre)

Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; don ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

1915

POLACZEK Ernst

CE XV.96 ; 77.R.2009.0118 (N° récolement)

STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Palais Rohan, galerie Heitz)

cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 199)
VORAGINE J. de, La Légende dorée 2000 (t. II, p. 36-44.)
catalogue établi par Sophie Renouard de Bussiere (n° 141, 223 et 224)
cat. expo VESTE COBOURG, Lucas Cranach, 1972 (p. 33-34, n° 64 et 65)
Wittemberger Heiligthumsbuch, 1509

© Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2013

© BERTOLA

Renseignements sur le musée

00130065643