archéologie ; sculpture ; gallo-romain

figurine

Fortune, Abondance ou Mater

anonyme (bronzier)

France, Bourgogne, Saône-et-Loire, Autun (lieu de création)

"Parmi les vestiges livrés par les villae et leur dépendances, se trouve une intéressante série de statuettes des divinités tutélaires de leurs autels domestiques et ce petit peuple, évocateur de leurs dieux de la Gaule romaine, atteste d'Anost à Lormes, de Saint-André-en-Morvan à La-Comelle-sous-Beuvray, une occupation totale du massif, liée à la prospérité de la nouvelle métropole autunoise. [...] ce n'est pas un hasard si, dans ce contingent, où se reconnaissent Jupiter et Minerve, parmi d'autres silhouettes moins connues, on distingue surtout Mercure qui fut le plus représenté. Protecteur des voyageurs et des artisans, par conséquent du commerce et des biens, n'était-il pas alors le symbole et le recours de la nouvelle exploitation du terroir?" Autun, Augustodunum, 1987, pp.238-240, n° 466

France ; Bourgogne ; Saône-et-Loire ; Autun (lieu de découverte) ; fouilles programmées ; (1974, date de découverte) ; (REBOURG Alain, découvreur)

Trouvé lors des fouilles des Ateliers d'Art, maison de Balbius Iassus en 1974 ; REBOURG Alain (inventeur) ; 1974 (invention du site)

bronze, moulage

Statuette de Mater, en bronze, moulé, patine verte ; "Le personnage est assis sur un socle rond. Vêtue d'une tunique serrée par une ceinture, elle tient sur ses genoux, dans un pan d'étoffe, qui ne paraît pas faire partie du vêtement, des fruits de formes diverses. Deux jeunes enfants nus, très petits, sont à demi-couchés à ses pieds. Le visage aux traits fins, mais très maladroit si on le regarde de profil, est surmonté d'une lourde chevelure faite de grosses mèches verticales et d'un sommet en forme de béret. Dans le dos, deux trous ronds servaient à fixer des ailes faites à part. Une fente transversale, assez grande pour y faire passer une pièce de monnaie, est ménagée en arrière des fruits. La statuette est ouverte en-dessous. Il s'agit du dessus d'un tronc, réduction d'un type connu par quelques exemplaires de pierre non décorés. Il y a une contamination, particulièrement intéressante, de plusieurs types. Une statuette d'Alésia (Bénard, Guédron, 1976, pp. 539-549) a la même pose, des ailes, le pan d'étoffe sur les genoux, mais vide. Une autre, à Lyon (Boucher, Lyon, 1973, n° 49, appelée "Fortune") y ajoute les fruits. La seule à être entourée, comme à Autun, de deux enfants est aussi à Lyon (Boucher, Lyon, 1973, n° 96, appelée Mater); elle a la même fente pour glisser la monnaie, mais pas d'ailes. Les enfants sont empruntés au type romain bien connu, depuis l'Ara Pacis, qui figure l'Abondance ou la Terre nourricière, et c'est, avec les fruits, l'idée qui domine certainement ici, sans qu'il soit nécessaire de l'appeler Mater, ce qui, pour les modernes au moins, évoque surtout des représentations gallo-romaines de pierre. Mais les ailes viennent d'un autre répertoire : la Fortune les emprunte quelque fois à la Victoire. Cela nous livre la clef du nombre des Victoires (cf. n° 575, B 300) sur bien des sites de nos régions: elles sont, transposées dans le domaine des activités humaines, la face favorable de la Fortune, celle qui apporte l'abondance." Autun, Augustodunum, 1987, pp. 257-300, dont p. 289, n° 586 ; "La déesse est assise sur un socle arrondi. Elle tient sur les genoux une corbeille de fruits et deux enfants nus sont allongés à ses pieds. Une fente apparaît entre les fruits et le buste de la déesse (statuette-tronc?). Deux orifices sont réservés dans le dos pour la fixation d'ailes. Cette figurine est très comparable à une statuette du Musée des Beaux-Arts de Lyon, pourvue de la même fente, qui n'a malheureusement pas de provenance connue. Elle doit être aussi rapprochée d'un bronze, du même Musée, qui ne présente pas les deux enfants allongés, mais qui est ailée, ainsi que d'un objet très comparable, découvert récemment à Alésia. L'ensemble de ces représentations de Mater-Fortuna assise, parfois ailée, apparaît comme spéciale à la Gaule, tout au moins dans l'état actuel de nos informations. Le contexte archéologique, daté du IV° siècle pour la statuette d'Autun, ne doit pas faire illusion; il est très certainement postérieur à l'objet, qui a pu être conservé longtemps, s'il est d'un art sommaire (draperie organisée en lignes décoratives, traits du visage peu étudiés), il ne semble pas toutefois postérieur au III° siècle de l'Empire." Lebel, Boucher, Bronzes figurés antiques, 1975, pp. 42-43, n° 58

Hauteur en cm 6.65 ; Largeur en cm 3.4 ; Epaisseur en cm 3.6

inscription

inscription, à l'intérieur : B.3017

figure mythologique (divinité, Fortuna, Cybèle, femme, assis, tunique, enfant)

Autun ; musée Rolin

propriété de la commune ; mode d'acquisition inconnu ; Autun ; musée Rolin

1974 entrée matérielle

B 3017 ; V 219 (Ancien numéro)

Autun Augustodunum - Capitale des Eduens, musée Rolin - Hôtel de Ville - Autun, 16 mars- 27 octobre 1985 (cat. 586)
Les dieux de la Gaule romaine, Luxembourg, Musée Villa Vauban, 14 avril - 5 juin 1989

Autun Augustodunum - Capitale des Eduens, musée Rolin - Hôtel de Ville - Autun, 16 mars- 27 octobre 1985 (pp. 257-300, dont p. 289, n° 586)
Lebel, Boucher, Bronzes figurés antiques (grecs, étrusques, romains) du musée Rolin, Autun, 1975 (pp. 42-43, n° 58)
Devauges, Informations archéologiques, circonscriptions de Bourgogne, Saône-et-Loire, Gallia, 34, 1976, fasc. 2, pp. 455-459 (fasc. 2, pp. 455-459)
Deyts, Images des dieux de la Gaule, éditions Errance, coll. des Espérides, Paris
Les dieux de la Gaule romaine, cat. expo., musée Villa Vauban, Luxembourg, 14 avril - 5 juin 1989

© Autun, musée Rolin, © Service des musées de France, 2015

© Claudine Massard

Renseignements sur le musée

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