Historique
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Situé aux confins de Paris et du Bois de Boulogne, le château de La Muette (ou La Meutte, peut-être en raison de chiens de vénerie), propriété du Régent et de sa fille la duchesse de Berry, fut racheté en 1719 par la Couronne, et entièrement reconstruit pour le roi Louis XV par les architectes Jacques et Ange-Jacques Gabriel entre 1741 et 1745. Le parc contenait un jeu de bague dont les plans et les élévations dessinés à la plume et à l'encre de Chine et coloriés à l'aquarelle, sont conservés à la Bibliothèque Nationale de France et dateraient de 1719. Ce manège circulaire était actionné par des valets qui poussaient autour d'un axe central les huit bras du jeu de bague qui étaient terminés par des roues. Ils accédaient à la machinerie située en sous-sol par un escalier en colimaçon. Les joueurs masculins étaient à cheval, les dames étaient assises dans des fauteuils en forme de coquilles ; tous devaient réussir à attraper du bout d'un bâton la " bague " ou anneau qui leur était présentée suspendue en un point du parcours : c'est l'héritier de la quintaine des tournois du Moyen Age et l'ancêtre du " pompon " des manèges enfantins actuels. " L'on tourne le dit jeu à force d'hommes, l'on tire avec des lances pour passer dans les anneaux de la traversse, celuy qui a les aneaux dans sa lance de la quantité convenu gagne la partie convenu " . Le jeu de bague a traversé le XVIIIe siècle : à la fin du siècle, Marie-Antoinette en a un de style chinois au Petit Trianon , créé en 1776 par Richard Mique. En 1779 le duc d'Orléans en a un au parc Monceau . En l'an V le Dictionnaire des Jeux Familiers décrit ainsi le jeu de bague : " Ce jeu consiste en une grande machine qui présente quatre fauteuils, ou quatre figures de cheval, qu'on fait tourner sur un pivot devant une boîte élevée dans laquelle on met des anneaux à ressorts, que les joueurs assis ou à cheval doivent enlever malgré le mouvement rapide où ils sont, en faisant passer ces anneaux dans un bâton pointu qu'ils tiennent à la main. On joue deux personnes, ou deux contre deux, & celui des deux partis qui a le premier le nombre des anneaux convenus gagne la partie ".
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