Joconde - catalogue - dictionnaires
Joconde
Portail des collections
des musées de France
logo  catalogue - notice complète
  icone imprimer
Réponse n° 116
Domaine

peinture

Dénomination

tableau

Titre

L'Assemblée de la Compagnie Royale des Philippines dite La Junte des Philippines

Auteur/exécutant

GOYA Y LUCIENTES Francisco de

Précision auteur/exécutant

GOYA Y LUCIENTES : Fuendetodos, 1746 ; Bordeaux, 1828 ; nationalité : Hispanique

Ecole

Espagne

Lieu création / utilisation

Espagne (lieu de création)

Période création/exécution

1er quart 19e siècle

Millésime création/exécution

1815

Historique

La célèbre Assemblée (Junte) de la Compagnie Royale des Philippines est exécutée en 1815, moins d'un an après le retour du roi Ferdinand VII en Espagne [...] Destinée à réguler les échanges commerciaux entre l'Europe et l'Asie, elle est basée à Manille dans l'archipel des Philippines, possession espagnole depuis la seconde moitié du XVIe siècle. La création de la Compagnie des Philippines s'inscrivait dans le programme de rénovation économique qu'avait entraîné la signature du traité de Versailles en 1783, mettant fin à la guerre d'indépendance des Etats-Unis, laquelle avait fortement ébranlé l'avenir de l'empire colonial espagnol. Le 31 mars 1815, le roi Ferdinand VII décida d'en présider lui-même l'assemblée générale à l'immense surprise du bureau et des actionnaires de cet établissement. En avril 1815, le vice-président de l'assemblée, Ignacio Omulryan sollicitait du Ministre des Indes, Miguel de Lardizabal, la permission d'orner la salle des séances de la Compagnie, rue de Carretas à Madrid, avec une oeuvre commémorant l'événement ; autorisation accordée le 20 avril 1815. Goya fut donc désigné pour peindre cette oeuvre. La Compagnie Royale des Philippines, qui n'avait jamais retrouvé sa prospérité d'avant 1808, fut supprimée en 1829 ; son extinction en 1834 donna lieu à d'interminables procès. On ne sait ce qu'est devenue alors la toile de la Junte des Philippines. Elle réapparaît seulement en 1872 sur une photographie de Laurent. En 1881, Marcel Briguiboul l'achète à Madrid à quatre personnes dont un José María Terradillos pour la somme de 35 000 réaux [..] ; il faut dire que dans l'Europe victorienne de la fin du XIXe siècle, la représentation d'une cérémonie officielle, traitée avec ironie ne pouvait que surprendre et déplaire [...] Pour Goya la satire sous-entend ici la critique sociale. Peut-on prendre au sérieux, demande-t-il avec la Junte des Philippines, ces responsables d'un grand organisme qui, durant une séance où se prennent de graves décisions, semblent se désintéresser de la question ou dorment carrément ? Or cette interrogation est traitée non pas d'une manière anecdotique mais avec les moyens d'un artiste de génie. Le sens de l'espace, la monumentalité de la composition parfaitement construite, la plasticité des formes, l'éclairage venant de la droite comme dans les Ménines de Velázquez, prouvent que Goya a voulu s'inspirer de son idole quant à la représentation d'une immense salle. Comme Velázquez, il utilise la lumière, à la manière d'un projecteur afin de saisir chaque mouvement du corps, chaque position des têtes ou des mains. Sa facture rapide est incroyablement efficace. En effet, quoique les coups de brosse semblent zébrer la composition dans tous les sens, les formes se recomposent dès qu'on s'éloigne du tableau et nous apportent le premier essai de reportage véridique de toute l'histoire de la peinture. Et malgré cette impression d'instantanéité, habitué aux règles de disposition des personnages en fonction de leur rang, Goya place avec beaucoup de précision, la frise rigide au fond, la table du bureau de l'Assemblée présidée par le roi, les membres actifs en pleine lumière, à gauche, dont Lardizabal, l'exilé, et à droite, dans l'ombre, les actionnaires moins importants. L'harmonie colorée est rembranesque et dans ce jeu de pénombre, d'ombre et de lumière, Goya, offre en exemple, une fois de plus, son aisance à transposer les valeurs des couleurs du noir et du blanc, prodige où seuls excellent les peintres de génie. Extrait du Regards sur ..., 1994, J. L. Augé, J. Baticle ;
Esquisse de la Junte conservé à Berlin au (Staatliche Museum)

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Hauteur en m 3.205 ; Largeur en m 4.335 ; Hauteur en m (avec cadre) 4.60 ; Largeur en m (avec cadre) 3.463

Sujet représenté

scène historique (assemblée, intérieur)

Précision sujet représenté

La scène se passe dans une grande salle d'apparat : au premier plan un vide : le tapis et sur les côtés deux groupes de personnages assis (le groupe de gauche représente les actionnaires) . En second plan le bureau avec au centre le roi, Ferdinand VII. L'unique source d'éclairage, à droite, traduit l'espace, la pénombre, les tonalités assourdies et la subtile atmosphère empesée d'une salle d'apparat, tout en soulignant les détails importants : la figure du roi, les dignitaires du bureau, le visage de Miguel de Lardizabal (représenté dans l'embrasure d'une porte à gauche) et les actionnaires (groupe de gauche). Palette restreinte dans les ocres et les gris colorés.

Date sujet représenté

1815

Lieu de conservation

Castres ; musée Goya

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; legs ; Castres ; musée Goya

Date acquisition

1893 acquis ; 1894 entrée matérielle

Anciennes appartenances

Collection privée, Briguiboul Marcel, 1881

Numéro d'inventaire

894-5-4

Exposition

Trésors de la peinture espagnole, janvier - avril 1963, Musée des arts décoratifs, Paris
1961- Paris, Musée Jacquemart-André (N°73)
1938 - Paris, Musée de l'Orangerie (N°18)

Bibliographie

Denizeau Gérard - Chefs-d'oeuvre des musées en province - nouvelles éditions Scala - octobre 2010 (p.174)
Claude-Henri Rocquet Goya, ed, Buchet et Chastel, 2008 (pp. 263-268)
Inventaire général des collections du musée Goya, Tome I, Peintures hispaniques - sous la directions de Jean-Louis Augé, Conservateur en Chef des musées de Castres (n°76, pp.102-105)
2001 - Revue Clio, Goya (N°1, pp. 113-116)
Jeannine Baticle, Jean-Louis Augé, Les Goya de Castres, série "Regard sur ..." n°2, Castres, Musée Goya, 1994
1984 - Baticle J., Revue du Louvre (N°2, pp. 107-116)

Rédacteur

Berthoumieu Cécile

Copyright notice

© Castres, Musée Goya, © Service des musées de France, 2011

Crédits photographiques

© Castres ; musée Goya, photographe : Pascal Bru

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

 

05940000410

Notices :  

1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200  

Lots de réponses :  

1-200  201-375 


Requête :   ((1881) :APTN )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=5, Génériques=0