Précision inscriptions
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Titre, date et texte, au recto, en deux colonnes, en encre noire : REPUBLIQUE FRANCAISE / DEPECHE / Télégraphique / BORDEAUX, 31 janvier 1871, 6 heures soir. / Intérieur et Guerre à Préfets. / Aucune réponse n'a encore été faite à la dépêche qui a été envoyée hier / à Versailles, à M.J. Favre, et dont communication vous a été faite. La seule / réponse reçue par la délégation est de M. de Bismark. Il en résulte que l'ar / mistice conclu le 28 durera jusqu'au 19 février ; la ligne de démarcation sépa- / rant les deux armées part de Pont-l'Evêque, traverse le département de l'Orne, / l'Aisne à l'occupation allemande, la Sarthe, Indre-et-Loire ; Loir-et-cher, Loi- / ret, Yonne, traverse la Côte-d'Or, le Doubs et le Jura. Le Nord, le Pas-de-Calais / et le Havre restent intacts. Les opérations dans la Côte-d'Or, le Doubs et le Jura / et le siège de Belfort continuent jusqu'à une entente ultérieure. Reddition de toutes les foritification de Paris, l'armée de Paris prisionnière de guerre, moins / une division conservée pour le service intérieur. La garde nationale reste ar- / mée, lers troupes allemandes n'entreront pas dans Paris pendant l'armistice ; / Paris ravitaillé, circulation libre pour les élections. / M. de Bismark ajoute que les forts ont été occupés hier par l'armée / allemande ; d'autre part, le général Chanzy a reçu hier du prince Frédéric- / Charles communication d'un texte de la convention de Versailles. L'article / premier dit que l'armistice commencera à Paris le même jour ; dans les / départements, dans un délai de trois jours. Cet armistice s'applique aux / forces navales et les prises faites après le 28 janvier seront rendues. Il sera / procédé à l'échange de tous les prisonniers de guerre faits depuis le com- / mencement de la guerre par l'armée française. Paris paiera une contribution / de deux cent millons. De tout cela il résulte que rien n'a été stipulé sur / les questions de paix ou de guerre qui demeurent réservées à l'Assemblée / convoquée à Bordeaux. D'autre part, qu'entre l'armistice pur et simple annoncé / par la dépêche de Versailles et signé J. Favre et la convention communiquée / par le prince Frédéric-Charles et analysée par M. Bismark, il existe une / divergence grave en ce qui touche les opérations dans l'Est. / Comme la dépêche signée Jules Favre annonçait l'armistice sans indiquer / de délai et sans dire s'il était général ou partiel, et enjoignait de le faire exé- / cuter immédiatement, les deux ministres de la guerre et de la marine ont en- / voyé aussitôt des instructions et des ordres aux généraux en chef de corps, / commandants de stations navales, pour faire respecter l'armistice, et l'exécution / de ces ordres a commencé depuis quarante-huit heures. / Cependant les / armées prussiennes, sans doute mieux instruites des termes de la convention, / ont continué leur mouvement et pris des positions, malgré la résistance et les / protestations de nos chefs de corps. La délégation, qui n'a, on le voit, reçu sur / la convention de Versailles d'autre document officiel français que le télégramme / de Versailles, signé Jules Favre, a le droit et le devoir de porter ces faits à la / connaissance du pays, afin de faire porter sur qui de droit la responsabilité qui / incombe à ceux qui n'ont pas fait connaître la convention dans toute sa teneur / et ont entraîné des erreurs d'interprétation dont les conséquences, au point de / vue de notre héroïque armée de l'Est, peuvent être irréparables pour la France. Signature, en bas à droite du recto, en encre noire : L. GAMBETTA. Inscription concernant le destinataire, en bas à droite du recto, en encre noire : Pour copie conforme : / Pour le préfet, / Le Secrétaire général, / NICOLIN.
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