Historique
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Élève à l'école des beaux-arts de Bordeaux de Pierre- Gustave Artus et Jean-Gustave Lauriol, tous deux peintres décorateurs du Grand Théâtre, professeurs et auteurs d'ouvrage sur la perspective ou la scénographie, Raphaël Delorme suit la trace de ses maîtres et devient décorateur de théâtre lorsque, après sa démobilisation, il s'installe à Paris. Il expose régulièrement, mais sans succès, entre 1920 et 1930, aux Salons parisiens, à Tours, à Bordeaux. Il abandonne ensuite le décor de théâtre pour se consacrer à la peinture, grâce à une rente mensuelle que lui verse Paul Métadier, cousin par alliance, contre tout ou partie de sa production (mécénat qui cessera à partir de la guerre). Propriétaire de laboratoires pharmaceutiques et maire de Royan, Paul Métadier lui confia la décoration murale de son château de Valesne (Indre-et-Loire), utilisa certaines de ses oeuvres à des fins publicitaires et lui commanda des décorations pour la Poste centrale (détruite en 1944-1945). Très habile, Raphaël Delorme collabora longtemps au journal Mickey pour lequel il réalisait des jeux et assemblages à construire à partir d'éléments disparates accessibles aux enfants (allumettes, ficelles). Il gagnait aussi sa vie en réalisant des maquettes originales pour un fabricant de jouets. " Cet homme, au beau visage un peu simiesque, avait deux grandes qualités : personne ne modifiait son comportement et il avait le sens de l'humour le plus pur ", dit de lui son neveu le dessinateur Yvan Le Louarn (connu sous le nom de Chaval), qui souligne encore son goût pour Anatole France, Ingres ou Alphonse Mucha. " L'ensemble de ses admirations rendait la peinture de mon oncle bizarre car ses envies contradictoires ne pouvaient raisonnablement se marier dans un tableau. Cela donnait une peinture froide au dessin impeccable, à l'harmonie neutre et dans laquelle apparaissait une sorte de baroquisme que certains critiques ignorants (.) prenaient pour du surréalisme. " Rien, en effet, n'est plus étranger à l'écriture automatique que les compositions néo-classiques de Raphaël Delorme. Mais ses fantasmes érotiques (des nus féminins glacés), son univers envahi par un bric-à-brac d'éléments improbables et des architectures théâtrales " à l'antique ", donnent à ses compositions une extravagance et une étrangeté souvent déconcertantes, proches de l'univers du rêve. FG
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Bibliographie
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2009, Collection particulière, a private collection, Bordeaux, ed. Le festin, (repr. cat. p. 143.)
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