Description
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Oushebti momiforme portant une perruque tripartite lisse assez longue. Les traits du visage sont sculptés avec une barbe droite. Les bras sont croisés sur la poitrine au dessus de l'inscription illisible et tiennent des outils agricoles : une houe et une bêche. Présence d'un socle et d'un pilier dorsal anépigraphe. Le mot shaouabti ferait allusion au bois servant à réaliser ces statuettes. Oushebti, appellation plus tardive, signifie littéralement " répondant". Petites statuettes que l'on plaçait dans les tombes. Elles étaient censées remplacer les défunts réquisitionnés pour certains travaux agricoles qui pourraient être exigés de lui outre-tombe. La formule 6 du livre des morts nous explique leur rôle. Au Moyen Empire, quand l'usage du shaouabti apparaît, chaque mort n'en possède qu'un dans sa tombe. Puis au Nouvel Empire, on empile dans des caisses des centaines de ces figurines que l'on ne considère plus comme des substituts de la personne, mais comme ses esclaves. Chaque égyptien se procure, selon ses moyens, de telles statuettes. Les shaouabti de pierres, de bois finement façonnés et peints, parfois de bronze, souvent en faïence bleue {Nouvel Empire} ou verte {Basse Époque}, serviront les rois et les gens aisés. Ceux de terre cuite grossière et peinturlurée, de glaise crue vaguement momiformes seconderont dans la mort les paysans et le bas peuple. Fait parti d'un lot d'objets rapportés d'Egypte par Philippe Joseph Marie Caristie (1775-1852) lors de la campagne d'Egypte (1798-1801). Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, Caristie est également membre de la Commission des Sciences et des Arts créée le 16 mars 1798. Elle était composée de 167 membres dont 151 se sont joints à l'expédition militaire de Bonaparte en Egypte et à laquelle a également participé le général Dumas. Parmi les savants, ingénieurs et artistes, membres de la Commission des Sciences et des Arts, on compte le géologue Dolomieu, Henri-Joseph Redouté, le mathématicien Gaspard Monge de l'école polytechnique, le chimiste Claude Louis Berthollet, Vivant Denon, Jean-Joseph Fourier, le naturaliste Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, le botaniste Alire Raffeneau-Delile, l'ingénieur Nicolas-Jacques Conté du conservatoire national des arts et métiers font partie du voyage. Ils fondent l'Institut d'Égypte qui avait pour mission de propager les Lumières en Égypte grâce à un travail interdisciplinaire. Une revue scientifique est créée, la Décade égyptienne. Au cours de l'expédition, les savants ont observé la nature égyptienne, pris des dessins et se sont intéressé aux ressources du pays. On doit par exemple à Caristie et à Martin (autre ingénieur des Ponts et Chaussées) les observations et descriptions (31 décembre 1800)précieuses des ruines situées près de la pyramide de Haouârah, sîte qui sera ensuite complétement boulversé. Le travail de la Commission des Sciences et des Arts donna lieu à la Description de l'Égypte, publiée sous les ordres de Napoléon Bonaparte.
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