Réponse n° 432
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Domaine
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peinture ; temps modernes
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Dénomination
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tableau
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Titre
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Musicien et femme (Titre d'usage)
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Auteur/exécutant
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REALI Luigi (peintre)
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Précision auteur/exécutant
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Florence, 1602 ; ?, après 1660
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Ecole
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Italie
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Période création/exécution
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2e quart 17e siècle
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Millésime création/exécution
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1640 vers
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Historique
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Attribué à l'Ecole française de l'Est (vers 1600) par M. Turquin expert en décembre 1988. Titré "Musicien" lors de son achat en 1954, puis titré "Joueur de harpe" dans le catalogue "La musique et la Peinture 1600-1900, oeuvres des collections publiques", Nice, Musée des beaux-arts, juillet-octobre 1991. Dans une communication écrite à Mme Cammas, conservateur du musée, le 6 avril 1961, M. N. Dufourcq affirme : "... le jeune homme [...] joue de la harpe portative. Il s'agit avant tout d'un instrument du Moyen Age qui s'est survécu à la Renaissance, mais n'y était plus d'un grand usage. Il servait à accompagner les monodies". L'attribution au 16ee siècle semble contestée par Josiane Bran-Ricci dans une communication du 18 février 1991, où elle ne croit pas à l'ancienneté de cette oeuvre, il s'agirait d'une interprétation du 19e comme en témoigneraient les caractéristiques de la harpe. Attribution à Luigi Reali, actif dans le Tessin au début du 17e siècle, par MM. Baudequin, Francesco Frangi et Alessandro Morandotti en février 2015 (cf. communication de Constance Calderari, étudiante en master.)
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Matériaux/techniques
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peinture à l'huile ; toile
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Description
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Peinture à l'huile sur toile sur châssis (fragment). Cadre en bois mouluré, doré, à ornementations moulées.
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Dimensions
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H. 84 cm ; L. 63,3 cm ; Ep. 2,2 cm ; Pds 5,4 Kg (cadre+toile)
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Sujet représenté
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groupe de figures (homme, à mi-corps, de trois-quarts, musicien, harpe, femme, bijou, coiffure, couvre-chef) ; vue d'intérieur (fenêtre)
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Précision sujet représenté
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"Acquis dans le commerce parisien sous une flatteuse attribution à Zurbaràn, ce tableau semble avoir échappé aux spécialistes de l'artiste et aux amateurs d'art espagnol : il est absent du grand recensement entrepris par Michel Laclotte en 1963 ("Trésors de la peinture espagnole, églises et musées de France", palais du Louvre, musée des Arts décoratifs). Lorsque je le vis il y a une trentaine d'années dans le bureau de la conservatrice, je me promis d'en trouver un jour l'auteur. Je pense aujourd'hui tenir cet engagement en proposant de l'attribuer à l'artiste florentin, actif dans le Tessin, Luigi Reali, récemment honoré d'une rétrospective à la Pinacoteca Züst de Rancate (2008). Cette attribution vient de la comparaison avec trois représentations du "Mariage de la Vierge", respectivement datées de 1639 (Domodossola, église de la Beata Vergine della neve) et 1641 (Varallo, Pinacoteca, provenant de l'église Santa Marta ; et Luzzogno, église San Giuseppe). L'artiste aime présenter la scène devant une architecture compliquée comportant force pilastres et arcades ouvrant ainsi divers points de fuite, et l'on imagine aisément que notre tableau, dont nous n'avons pas encore dit qu'il s'agissait du fragment d'une composition sans doute beaucoup plus vaste, était composé sur ce modèle. L'ovale du visage féminin peut se comparer à celui de la Vierge dans le tableau déjà cité de Varallo ou bien encore dans la "Visitation" de l'oratoire de la Visitation à Ghiffa (Ranco), lui aussi de 1641. Les couleurs de notre fragment, associant l'olive, la prune et l'ardoise, font effectivement penser à la gamme chromatique de certaines toiles de Zurbaràn, ce qui nous rappelle que l'on a envisagé, en l'absence de tout document ou oeuvre avant 1633, un séjour espagnol qui expliquerait cette parenté (à vrai dire un peu forcée) avec le grand artiste. La production de Luigi Reali telle qu'elle nous apparaît aujourd'hui, avec ses écarts de qualité dus à la participation d'un atelier, mais aussi à l'état de conservation pas toujours satisfaisant, s'intègre parfaitement dans l'art lombardopiémontais de cette première moitié du XVIIe siècle, entre Moncalvo et Morazzone, ou pour coller à Varallo, comme une ultime manifestation de l'héritage de Gaudenzio Ferrari. Notre proposition d'attribution eut l'heur d'être agréée par deux éminents spécialistes de cette école, Francesco Frangi et Alessandro Morandotti, mais se heurta à l'avis défavorable de Roberto Contini (communication écrite, 13 août 2015 à Constance Calderari-Froidefond), auteur d'un des essais introductifs ("Un Fregoli ticinese-ossolano", 2008, p. 8-11) du catalogue déjà cité de l'exposition de Rancate, qui estime son niveau qualitatif trop élevé pour Reali. Il est temps pour conclure de s'interroger sur le sujet du tableau, fragmentaire nous l'avons dit. Dans son mémoire de recherche de l'École du Louvre, portant sur "La Peinture italienne [XIVe-XVIIIe] dans l'Oise", Constance Calderari-Froidefond (2015, vol. 2, no 2, p. 98-100) suggère, suivant en cela Roberto Contini, d'y voir un fragment de "David devant Saül", ce qui est très envisageable, mais induirait que Reali n'ait pas travaillé uniquement pour des commanditaires ecclésiastiques. On peut envisager aussi des sujets "festifs", tels que "Noces de Cana", "Présentation de la Vierge au Temple" ou encore "Mariage de la Vierge", dans lesquels l'artiste aurait jugé opportun d'introduire un ou plusieurs musiciens." (Jean-Christophe Baudequin in : Nathalie Volle (dir.), Christophe Brouard (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, p. 242)
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Lieu de conservation
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Beauvais ; MUDO - Musée de l'Oise
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
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Statut juridique
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propriété du département ; achat ; Oise ; MUDO - Musée de l'Oise
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Date acquisition
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1954
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Anciennes appartenances
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Galerie Matignon
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Numéro d'inventaire
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54.10
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Exposition
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"La musique et la peinture 1600-1900, trois siècles d'iconographie musicale, oeuvres des collections publiques françaises", Nice, Musée des Beaux-Arts, 6 juillet-6 octobre 1991, n°35 ; "Voir la musique, les sujets musicaux dans les oeuvres d'art du XVIe au XXe siècle", Saint-Riquier, musée départemental de l'Abbaye, 28 mars-30 août 2009, Millau, musée de Millau et des Grandes Causses, 3 octobre 2009-23 janvier 2010, Carcassonne, musée des beaux-arts, février-mai 2010, n°64 ; "Heures italiennes : le Naturalisme et le Baroque, XVIIe siècle", Beauvais, MUDO-Musée de l'Oise, 27 avril-17 septembre 2017, n°144
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Bibliographie
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Forneris Jean, "La musique et la peinture 1600-1900, trois siècles d'iconographie musicale, oeuvres des collections publiques françaises", Nice, 1991, catalogue d'exposition, p. 100 et repr. n. et bl. p. 101 ; Gétreau Florence, "Voir la musique, les sujets musicaux dans les oeuvres d'art du XVIe au XXe siècle", Saint-Riquier, Millau, Carcassonne, 2009-2010, catalogue d'exposition, p. 128 repr. coul. ; Volle Nathalie (dir.), Brouard Christophe (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, n°144 p. 242 repr. coul.
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Rédacteur
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Véronique, WILCZYNSKI
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Copyright notice
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© MUDO - Musée de l'Oise
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Crédits photographiques
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© Réunion des musées nationaux-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / René-Gabriel Ojéda - Utilisation des photographies soumise à autorisation
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Renseignements sur le musée
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07980002317
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