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Historique
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Originaire de Toulouse, le sculpteur Carlo Sarrabezolles (1888-1971) fut second prix de Rome en 1914. La guerre le priva des avantages que devaient lui procurer cette récompense. Après sa démobilisation, son talent ne manquera pas cependant d'être reconnu et ses oeuvres seront rapidement primées au Salon. Il doit une part de sa célébrité à l'invention de la taille directe sur béton. Son succès dans la sculpture monumentale est largement associé aux grandes réalisations architecturales de cette période (Eglise d'Epinay, église Sainte-Jeanne d'Arc de Nice, Eglise du Saint-Esprit à Paris, Eglise Saint-Louis à Marseille, Eglise Notre-Dame des Missions d'Epinay...). Il participe également à la décoration de quelques remarquables bâtiments civils tels que le Palais de Justice de Béthune ou encore l'Ambassade de France de Belgrade. Carlo Sarrabezolles doit cette commande importante (1931) à l'architecte Roger-Henri Expert (Arcachon, 1882, Château de Calvimont Cérons, 1955) dont il demeurera l'ami et le fidèle collaborateur tout au long de sa carrière. Madame Geneviève Appert-Sarrabezolles, fille du sculpteur, vient de faire don au musée des Beaux-arts d'un projet dessiné de son père pour le concours de la décoration de la façade de la Bourse du Travail de Bordeaux. Carlo Sarabezolles avait été recommandé à Jacques d'Welles par son ami Roger Expert en octobre 1933 : il réalisa alors un ensemble de maquettes en plâtre représentant l'allégorie du Travail (Labor) et présenta ces esquisses à l'Hôtel de ville de Bordeaux. La décoration de la façade fut finalement commandée à Alfred Janniot après le désistement de Carlo Sarrabezolles. Des liens professionnels et amicaux l'unissaitent à Roger Expert : Carlo Sarrabezolles a réalisé, en effet, plusieurs portraits de l'architecte, en buste ou en médaillon ; il a également fourni le modèle de son épée d'académicien et c'est encore lui qui fut chargé de prononcer son éloge funèbre en 1955. En 1930, Carlo Sarrabezolles exécute un portrait sculpté de l'élégante Suzy Daidé, qui vient d'épouser Expert. Plusieurs témoignages photographiques ont été conservés des séances de poses de la jeune femme dans l'atelier de l'artiste. Le modèle, réputée pour la beauté et la profondeur de son regard, ne fut pas totalement satisfaite du traitement héroïque que le statuaire avait donné de cette partie de son visage. Une correspondance a été échangée par le sculpteur et l'architecte à ce sujet : Roger Expert engage son ami à donner satisfaction aux exigences de Suzy dans une lettre, non datée, retrouvée dans les archives familiales : ..."Cette jeune femme me fait savoir que son doux sculpteur est encore plus entêté qu'elle : ça doit être assez curieux ce face à face. Il paraît que le buste vient épatamment mais que les yeux, dans les yeux, tu ne veux en aucun cas les ouvrir. Mon vieux sculpteur, ouvre l'oeil, ouvre les yeux, si tu veux rester bien avec ma femme. Des yeux immenses, immenses comme la nuit, même et surtout si tu trouvais cette prétention exagérée. Adieu en Athènes, [signé] RHExpert.". Carlo Sarrabezolles a réalisé un prototype en terre de ce portrait. il existe un moulage en plâtre de ce modèle en terre (détruit) qui a servi de matrice à un moule à pièces, et deux épreuves en bronze, fondues à cire perdue par Leblanc-Barbedienne. L'une de ces épreuves en bronze a les yeux évidés, elle est conservée dans une collection privée (cf. Geneviève Sarrabezolles-Appert et Marie Odile Lefèvre, Carlo Sarrabezolles : Sculpteur et statuaire 1888-1971, Paris, Somogy, p. 136-7, cat. n° 70). Une version en marbre blanc de ce portrait a également été exécutée par l'artiste : le traitement du regard est conforme à ses propres voeux et non à ceux du modèle (Ce marbre est aujourd'hui conservé dans la collection d'un élève d'Expert). Cette oeuvre bien documentée et tout à fait exemplaire d'un certain courant néoclassique qui prévaut dans les Années Trente, s'inscrirait de manière idéale dans le profil de la coll ection bordelaise aux côtés des portraits sculptés de Gaston et Lucien Schnegg, de ceux de Charles Despiau ou de Robert Wlerick. La parfaite réussite de ce portrait d'une veine puissante et harmonieuse, la qualité de la fonte, la fraîcheur d'état de la pièce, son importance historique et son intérêt iconographique plaident en faveur de son acquisition par le musée. OLB
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Exposition
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2006, Bordeaux, Musée des beaux-arts, Bégaud (h.c.)
2007, Bordeaux, musée des beaux-arts, salles Domergue, Nouvelle collection, cinq années d'enrichissement, 2002/2007, (repr. p. 50.)
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