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Réponse n° 1277
Domaine

archéologie ; grec

Dénomination

hydrie cinéraire

Titre

Eros et Psyché

Lieu création / utilisation

Grèce (lieu d'exécution)

Période création/exécution

2e moitié 4e siècle av JC

Millésime création/exécution

350 av JC entre ; 300 av JC et

Genèse

oeuvre en rapport

Historique

Le vase est une hydrie cinéraire, souvent appelée calpis ou cados par les modernes, destinée à contenir les ossements et les cendres du défunt. Ce type d'objet, faisant office d'urne, est connu dès le Vème siècle av JC. Jusqu'après 450, l'anse verticale est décorée à sa base par une sirène faisant corps avec elle, réalisée à la cire perdue. A partir de la fin du Vème siècle et au cours du IVème siècle av JC, le décor sous l'anse est une applique travaillée au repoussé ou par estampage. Il semble que les mêmes ateliers fabriquent alors en série des appliques pour miroir, pour couvre-joues de casque et pour hydries. L'apogée de ces ateliers se situe entre 475 et 425 av JC pour Züchner. Schwarzmaier indique la seconde moitié du IVème siècle et le début du IIIème siècle av JC. Le, ou plutôt, les centres de production sont difficiles à déterminer. Rhodes, Athènes, qui n'a fourni qu'une matrice découverte au Céramique et aucune hydrie, Corinthe et Erétrie, réputées pour leurs bronziers, ont été successivement proposées comme centre créateur et producteur. Méthodologiquement, il faut cependant dissocier la création artistique des modèles et la production sur matrice des appliques. La parfaite ressemblance entre un miroir du Péloponnèse (Athènes, MNA, coll. Stathatos) et une épaulière de Siris, une cité d'Italie du Sud (BM 285) indiquent, selon Claude Rolley, que les matrices circulaient probablement. De même, les hydries présentant la même applique, découvertes en différents points du monde grec, Grèce du nord, Ionie ou encore Eubée, laissent davantage penser que plusieurs centres de fabrication existaient, plutôt qu'une seule cité exportatrice. En outre, les objets eux-mêmes pouvaient éventuellement voyager avec leurs acheteurs.

Précision découverte/collecte

provenance inconnue

Matériaux/techniques

bronze, argent

Description

L'hydrie présente une panse ovoïde martelée. Le pied et les trois anses ont été fondus à part et soudés. L'applique qui décore la base de l'anse verticale est une tôle de bronze, travaillée au repoussé ou estampée sur une matrice, puis ciselée à froid. L'embouchure horizontale est décorée d'un rang de perles sur son rebord ainsi que d'une frise pendante d'oves et de fers de lance. Les oves sont incrustés, en argent, par damasquinure. Le pied est garni de raies de coeur et de palmettes à cinq pétales sur doucine renversée. L'ovale de la panse est assez sec, l'épaule plate s'incurve vers le col évasé. Les deux anses horizontales sont disposées légèrement en-dessous de l'épaule. Une anse verticale relie le col à la panse. Comme sur la plus part des vases de ce type, ces anses sont profondément striées par des cannelures. Au nombre de cinq sur les anses horizontales, de sept sur l'anse verticale, elles sont séparées par une arête filetée. Les cannelures extérieures s'évasent à leur extrémité, en forme de palmette. Les anses horizontales se fixent sur des rondelles travaillées séparément. Celles-ci sont décorées d'une rosace à huit pétales, garnie d'un motif de fleur de lotus ouverte entre chacun d'entre eux. L'adaptation sur le col de l'anse verticale s'opère grâce à son évasement, constitué, au-delà des cannelures, par une feuille axiale striée, flanquée de demi-palmettes, de feuilles d'acanthes très dentelées et de petites rosettes. L'anse s'ajuste, du côté de l'épaule du vase, sur une applique. Celle-ci est ornée, de chaque côté de la poignée, d'un culot d'acanthe, dont les feuilles sont restituées par des stries modernes, et d'une rosette à sept pétales, assez médiocrement ciselée, peut-être moderne. Sur la panse, l'applique est en haut relief (saillie max. : 2, 5 cm). Deux personnages ailés y sont figurés de léger trois-quarts, les pieds posés sur une ligne de sol saillante. Il s'agit d'Eros et probablement de Psyché. Eros, à droite, est pourvue de grandes ailes, soigneusement reprises à froid. Il a les cheveux bouclés sur le front, détaillés en fines stries sur la calotte crânienne et répandus sur les épaules. Son himation dégage le torse et couvre son épaule gauche. Le dieu tient un miroir vu en perspective dans la main gauche ; il appuie le bras droit sur un rocher placé dans l'axe de l'applique. Psyché est placée symétriquement, la jambe gauche croisée sur la droite. Elle est vêtue d'une tunique à rabat ceinturée à la taille. Son manteau couvre l'épaule gauche et la main droite, posée sur la hanche. La jeune femme regarde son compagnon et l'enlace du bras gauche. Son visage est mal conservé, son bras droit est en partie manquant ; la jambe droite et les ailes ont largement disparu. Les plumes de l'aile droite restent cependant visibles sous le bras.

Dimensions

H. 46

Utilisation/destination

pratique funéraire

Sujet représenté

scène mythologique (Eros, Psyché)

Précision sujet représenté

Traditionnellement Psyché porte des ailes de papillon. Cette remarque a pu faire douter de l'identité du personnage mais aucune autre proposition valable ne supplante véritablement l'hypothèse d'un groupe représentant Eros et Psyché, surtout en contexte funéraire. L'iconographie des hydries cinéraires est le plus souvent en rapport avec leur fonction. Les sirènes du Vème siècle av JC sont psychopompes, elles convoient l'âme du défunt dans l'au-delà. Le choix des thèmes des appliques du IVème siècle répond au même souci : Zéphyre s'empare d'Iris, Borée enlève Oreithyie, Dionysos et Ariane affichent leur union pour l'éternité (contre l'avis de G. Richter, op. cit., p. 366-367, note 22, qui préfère voir dans tous ces couples une simple image de l'amour et du mariage). L'association d'Eros et Psyché peut aussi avoir une connotation funéraire. Ils représenteraient les noces éternelles des bienheureux, accordées par Zeus. Dans le contexte platonicien du IVème siècle, leur union peut évoquer la réconciliation de l'âme et de l'amour au terme de la vie. L'applique de l'hydrie OA 1146 n'est pas isolée. Quatre autres exemplaires illustrent le même thème : une hydrie d'Apollonie, près de Brousse (musée archéologique d'Istanboul, n° 5310), une hydrie de Télos (British Museum, n° 313), une applique d'Amisos, sur la mer Noire et une autre d'Epeiros (Staatlische Museen, Berlin, n° 30071 et 7806). Sur les appliques d'Apollonie de Télos et d'Epeiros, Eros, entièrement nu, caresse Psyché amoureusement. L'applique d'Amisos présente exactement le même aspect que celle du musée Condé. La composition est identique, marquée par l'enlacement retenu du couple nimbé par les ailes, de même que l'aspect des personnages. La pièce de Berlin permet d'ailleurs de compléter les lacunes de celle de Chantilly. Il est probable que les deux objets aient été façonnés sur le même type de matrice.

Etat de conservation

Les anses et le pied sont recollés ; la partie postérieure de la lèvre et du col, peut-être modernes, est aussi recollée ; la panse est complétée dans sa partie inférieure ; plusieurs bouchages sur le couple représenté. L'épiderme est repoli et encore très corrodé sur le côté droit du pied, anciennement restauré

Lieu de conservation

Chantilly ; musée Condé

Statut juridique

propriété privée personne morale ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; musée Condé ; interdiction de prêt ou de dépôt

Date acquisition

1886 date d'acquisition ; 1897 entrée matérielle

Anciennes appartenances

achat en 1882 aux antiquaires Rollin et Feuardent, Paris, par l'intermédiaire de l'architecte H. Daumet ; Henri d'Orléans duc d'Aumale

Numéro d'inventaire

OA 1146

Exposition

De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Chantilly, musée Condé, 5 juin - 9 septembre 2002

Bibliographie

Richter, 1946, 361-3367, n°6, pl.XXIV, fig. 5 ; Picard, 1940, p. 73-103, n° 1, pl. VI ; Macon, 1907, p. 12 ; Comparaison : Rolley, 1999, p. 222-225 ; Schwarzmaier, 1997, p.60-121 ; Bothmer, 1955, p. 197-200 ; Züchner, 1942, p. 175-196, fig. 87; Ludovic Laugier, De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Ed. Somogy - musée Condé, 2002, p. 45-47

Copyright notice

© Chantilly, musée Condé, © Direction des musées de France, 2003

Crédits photographiques

© Ojéda R G ; © Réunion des musées nationaux - utilisation soumise à autorisation

 

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