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Réponse n° 11955
Domaine

sculpture

Dénomination

groupe relié

Titre

Ugolin et ses enfants

Auteur/exécutant

CARPEAUX Jean-Baptiste

Précision auteur/exécutant

Valenciennes, 1827 ; Courbevoie, 1875

Ecole

France

Période création/exécution

3e quart 19e siècle

Millésime création/exécution

1857 entre, 1861 et

Genèse

esquisse ; épreuve ; oeuvre en rapport

Historique

bronze en cire perdue à la Kunsthalle de Hambourg ; l'admiration fervente de Carpeaux pour Michel Ange ne date sans doute pas de son séjour à Rome. Les deux Esclaves du Louvre et les moulages de la Vierge de Bruges et des tombeaux des Médicis à l'École des Beaux-Arts avaient déjà capté son attention, ainsi que la lecture de Dante. N'écrivait-il pas en 1854 à Bruno Chérier : Une statue pensée par le Chantre de La Divine Comédie et créée par le père de Moïse ce serait un chef-d'oeuvre de l'esprit humain. Le règlement de l'Académie de France à Rome imposait aux élèves une figure de composition et l'esquisse d'une autre en ronde-bosse pour la quatrième année, à exécuter en marbre au cours de l'année suivante. Après le Pêcheur à la coquille, Carpeaux s'attaque à son dernier sujet d'envoi. Il écrit à Ch.-L. Daragon le 19 décembre 1857 : ... mais ce qu'il y a de plus heureux encore, c'est que je viens de trouver ma composition de dernière année, c'est un groupe de quatre figures... le sujet est dramatique au dernier degré, il y a une grande analogie avec le Laocoon... La première recherche de Carpeaux pour illustrer ce thème est de l'ordre du bas-relief, en manière d'arcosoleum, avec le corps d'Ugolin épousant le cintre, au-dessus de l'amas des enfants gisant à terre. De nombreuses études d'hommes rampants (Val. 22, 83, 4I, 237) et d'enfants morts (EBA I787-543, 54I542) en témoignent, ainsi que des croquis de détails, bras, jambes, attitudes (EBA. I787-82). Parmi celles-ci, des sujets directement inspirés par le jugement dernier de Michel-Ange, du groupe des damnés en particulier (Val. 334, n° 52), et même par Le Radeau de la Méduse de Géricault (Va. I327-369). Ces références n'excluent pas les exemples pris sur le vif et, si l'on en croit Emile Lévy, dans une lettre à Eugène Fromentin : ... pour son bas-relief d'Ugolin, il avait recueilli dans son atelier une famille de paysans pouilleux et déguenillés qui y vivaient et mangeaient et dormaient, le tout à ses frais. Plus tard, en 1861, Carpeaux courra Rome dans tous les coins et essayera quarante modèles pour trouver vingt-deux types physiques d'Ugolin (lettre à l'architecte Dutouquet de l'Académie). Schnetz, le directeur, qui disait de Carpeaux qu'il ne savait rien faire comme tout le monde, le sommait d'abandonner ce travail, ne pouvant tolérer trois figures ; il écrivait à M. de Mercey le 23 mai i1859 Il faut qu'il fasse presque un chef-d'oeuvre pour se faire amnistier. De fait, Carpeaux s'essayait bien à un saint Jérôme, à un saint Sébastien, puis à un groupe de Paul et Virginie, mais il ne pouvait se résigner à l'abandon d'Ugolin. Le salut vint de l'intervention de jeunes diplomates, ses amis Tissot et le marquis de Piennes, artistes à leurs heures. Je continue Ugolin, avait écrit le 2I mai Carpeaux à J.-B. Foucart, j'en ai ramassé les morceaux le mercredi des Cendres... Au terme de son séjour, malade et dépourvu d'argent, Carpeaux rentre à Paris, où M. Fould, ministre d'État chargé des Beaux-Arts, le convoque et, sur la foi du grand dessin que lui montre le sculpteur, lui accorde la prolongation demandée du séjour à la Villa Médicis. A Valenciennes, avec le fils de son ami Foucart, il grave son Ugolin. Carpeaux, dans une maquette en terre, reprend son groupe et y joint son quatrième personnage. Le 10 août, il est de retour à Rome : j'ai repris mon Ugolin avec un plaisir fou ! L'introduction d'une quatrième figure dans le groupe lui cause des difficultés. Il prend la résolution de détruire deux mois de travail, mais ce sacrifice lui fait trouver un mouvement plus heureux. Je pioche tant que je suis ivre, la tête me tourne. Je recommence dix, vingt fois mes figures, et toujours elles gagnent au changement. (10.2.1861). Début juin 1861, Nieuwerkerke, venu conclure l'achat de la collection Campana, félicite publiquement Carpeaux, l'homme d'Ugolin. Au début de janvier 1862, le groupe est exposé à l'Académie de France à Rome, où il connaît un extraordinaire succès. Il n'en sera pas de même, du 27 février au 9 mars, à l'École des Beaux-Arts de Paris, où il fera l'objet d'un rapport défavorable de la part de l'Institut dans sa séance du 8 mars 1862. Le marché espéré ne sera pas accordé par l'État, le bronze, commandé pour 30.000 francs le 26 juin 1862, sera fondu le 12 mars 1863 par Thiébaut ; exposé au Salon de cette année, il sera affecté au jardin des Tuileries en pendant à une copie du Laocoon. Il entrera au Louvre en I904 Le marbre sera exécuté pour l'Exposition universelle de 1863 par la Maison Derville, propriétaire des carrières de Saint-Béat ; il appartient aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York. Il en existe une terre cuite, réalisée à Auteuil par Carpeaux, à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague. Victor Beyer

Matériaux/techniques

plâtre

Dimensions

H. 53, l. 34.5, p. 28.2

Sujet représenté

scène (Ugolin, assis, expression du visage,douleur, enfant, nu, disette, prison)

Précision sujet représenté

Il s'agit du terrible sujet du Chant XXXIII de l'Enfer de Dante qui relate le châtiment d'Ugolin della Gherardesca, tyran de Pise au XIIIe siècle, du parti des Gibelins, jeté dans la tour de Guslandi et condamné par son rival, l'archevêque Ubaldini, à y mourir de faim après avoir mangé de ses enfants et petits-enfants : Quand j'eus reconnu mon propre aspect sur les quatre visages, je me mordis les mains de douleur, et mes enfants, croyant que c'était de faim, se levèrent tout à coup disant : Oh père ! il nous sera moins douloureux si tu manges de nous

Source sujet représenté

Dante : L'Enfer (XXXIII)

Lieu de conservation

Valenciennes ; musée des beaux-Arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; achat ; Valenciennes ; musée des beaux-arts

Date acquisition

1906 entrée matérielle

Anciennes appartenances

Carpeaux Jean-Baptiste, Paris

Numéro d'inventaire

S.92.8

Exposition

1918, Valenciennes, Musée des beaux-arts Geborgene Kunstwerke aus dem Besetzten Nordfrankreich. (no 717) ; 1927, Valenciennes, Musée des beaux-arts Carpeaux 1827-1875.- Valenciennes, 1927. (no 124)

Bibliographie

PILLION, Jules : Catalogue des sculptures, peintures, eaux-fortes et dessins composant le Musée Carpeaux, Palais des beaux-arts (Place verte). Valenciennes, 1909. (no 18) ; HARDY, André ; BRAUNWALD, Anny Catalogue des Peintures et sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux à Valenciennes. Valenciennes, Musée des beaux-arts, 1978. (no 77, reprod. pl. 20) ; KOCKS, Dirck : Jean-Baptiste Carpeaux Rezeption und Originalität.- Sankt Augustin : Richarz, 1981. (pp. 78-79 et pp. 168-169, note 486 (8))

Copyright notice

© direction des musées de France, © musée des beaux-arts de Valenciennes, 1999

Crédits photographiques

© Réunion des musées nationaux - utilisation soumise à autorisation

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

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Requête :   ((Paris) :APTN )
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