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Description
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La composition de cette Crucifixion de saint Pierre suit pour l'essentiel le récit du martyre de saint Pierre, tel qu'il est raconté par J. DE VORAGINE. Au premier plan, se dresse la croix où saint Pierre est crucifié tête en bas, conformément à son voeu : " Parce que je ne suis pas digne d'être sur la croix de la même manière que mon Seigneur, retournez ma croix et crucifiez-moi la tête en bas. " Attaché par les pieds à un anneau, les bras liés à la traverse, Pierre est vêtu d'une longue tunique rouge pâle. Sa tête aux cheveux grisonnants est nimbée de rayons dorés ; ses yeux sont grands ouverts. Deux bourreaux, montrés en pleine action, finissent de préparer l'instrument du supplice. Le premier, vêtu d'une tunique bleue et coiffé d'un bonnet, s'aide d'une barre pour enfoncer un coin de bois à la base de la croix ; son compagnon, portant une tunique jaune sur une chemise blanche et des chausses à crevés, serre à toute force le noeud de la corde retenant le bas de la robe de saint Pierre. Au pied de la croix gisent une pioche, une barre et quelques coins de bois, et au tout premier plan à droite, un petit griffon blanc est couché sur le manteau du condamné. A gauche, deux soldats romains en armure surveillent la mise en croix. Le premier s'appuie à sa hallebarde, dans une pose déhanchée et raille cruellement l'apôtre. Son aspect diabolique est encore souligné par son casque à tête d'oiseau tout en pointes et en épines. L'autre soldat, armé d'une pique, l'observe d'un regard sombre ; son armure pectorale et son bouclier s'ornent de têtes monstrueuses. Derrière eux, un hallebardier se détourne de la scène et fixe le spectateur en faisant un geste de refus. Dans le ciel, sous un cercle de nuées percé de lumière, apparaissent deux anges portant un livre ouvert. Deux groupes de personnages placés au second plan assistent à ce miracle qui confirme la sainteté de Pierre. A gauche, entre des murs ruinés disposés comme les portants d'un décor de théâtre, le peuple romain en armes contemple l'apparition qui suspend son mouvement de révolte. Deux personnages se sont agenouillés et joignent les mains. Derrière eux, parmi des soldats armés de lances et de hallebardes, un autre personnage à turban tend les bras vers le ciel. A droite, deux cavaliers se tiennent devant la porte d'un autre édifice en ruine. L'empereur Néron, monté sur un cheval blanc, a la tête couverte d'un étrange couvre-chef sur lequel est posée une couronne ; il adresse un regard torve à son page noir, qui tient un écu et une flèche ; sur l'autre monture, le préfet Agrippa (?) se protège d'un bras levé contre l'apparition qui l'effraie. Devant les cavaliers, deux lansquenets, la main déjà à l'épée, attendent les ordres de l'empereur. Les parties hautes du décor architectural sont ornées de sculptures : à gauche, deux médaillons d'homme et de femme, de part et d'autre d'un oculus, au-dessus de la baie jumelée ; une statue dans une niche et enfin, dans le coin supérieur gauche, sur une frise de putti, un personnage accompagné d'un aigle. A droite, au-dessus de l'arc de la porte, une statue de femme (?) dans une niche. A l'arrière-plan de la composition se déploie une vue panoramique de Rome, hérissée de tours et d'églises et enfermée derrière ses remparts que borde le Tibre. Au centre, devant une grande porte fortifiée dont la façade est décorée de scènes de luttes, saint Pierre sortant de la ville rencontre le Christ portant sa croix (Quo vadis domine). C'est cette apparition qui, selon la légende, décidera l'apôtre à subir à son tour le martyre de la croix. A droite, un autre personnage entre dans la ville. Au fond, derrière un bouquet d'arbre, un navire est visible sur le Tibre. Son mât porte très visiblement une croix avec un crucifié. Ce motif, qui ne semble pas avoir été remarqué jusqu'à présent dans ce tableau, est une allusion directe au thème allégorique de la barque de l'Eglise, dont le Christ en croix constitue le mât, et qui est souvent guidée par sain t Pierre lui-même. Cette tradition iconographique qui prend les formes principales de la Navicula Petri ou de la Navis Ecclesiae militantis, se développe essentiellement aux XVe et XVIe siècles, en Italie comme dans l'Europe septentrionale.
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