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Réponse n° 1
Domaine

peinture

Dénomination

tableau

Titre

Soleil levant à Eragny

Auteur/exécutant

PISSARRO Camille

Précision auteur/exécutant

PISSARRO : Saint Thomas, 1830 ; Paris, 1903

Ecole

France

Période création/exécution

4e quart 19e siècle

Millésime création/exécution

1894

Historique

" Oui, nous sommes décidés pour Eragny-sur-Epte ; la maison est superbe et pas chère : mille francs, avec jardin et prés. C'est à deux heures de Paris, j'ai trouvé le pays autrement beau que Compiègne ; cependant il pleuvait encore ce jour-là à verse, mais voilà le printemps qui commence, les prairies sont vertes, les silhouettes fines, mais Gisors est superbe, nous n'avions rien vu ! "(1) C'est en ces termes élogieux que Pissarro décrit à son fils Lucien leur nouvelle résidence. L'année 1882 est une année favorable pour Pissarro sur le plan matériel. Il quitte Pontoise pour s'installer, dans un premier temps à Osny près de Gisors. Puis Durand-Ruel lui ayant consacré une exposition particulière qui rencontra un succès honorable en 1883, il loue une maison à Eragny en 1884, petit village situé entre Paris et Dieppe. Pissarro achète la maison quelques années plus tard en 1892 et c'est en ce lieu, dans les champs et les prairies alentours qu'il puisera son inspiration pendant près de vingt ans. " Me voilà à peu près déménagé, tant soit peu emménagé ; je n'ai pu me retenir de la tentation de peindre, tellement les motifs, tout autour de mon jardin, sont beaux. " écrit-il à Durand-Ruel.(2) En 1888 une infection chronique aux yeux l'oblige à peindre de plus en plus en intérieur, derrière la fenêtre de son atelier, spécialement construit au milieu de son jardin à Eragny. Pissarro va peindre de très nombreuses oeuvres en série puisant différents motifs autour de lui variant son angle de vision depuis la fenêtre de son atelier. C'est la transformation de la nature au fil des saisons, les changements de couleurs et de lumière qui vont retenir toute son attention et faire de chaque tableau une oeuvre unique à la poésie toute bucolique. Pissarro confirme son intérêt pour les variations lumineuses et climatiques dans une lettre qu'il envoie à son fils Lucien en 1891 : " Il a fait un bien beau temps ces jours-ci -froid sec, gelée blanche et soleil radieux- aussi j'ai commencé une série d'études de ma fenêtre, toile de huit, quinze et trente. C'est extraordinaire comme on est sûr de son exécution, et c'est autrement plus facile !..Si je puis les terminer, j'aurai une belle série de Bazincourt, je craignais que ce ne fût un peu le même motif, mais c'est si varié les effets, que cela fait des choses toutes différentes, et puis la coupe y est pour beaucoup. "(3) Bazincourt est un petit village distant de quelques kilomètres d'Eragny, dont le clocher et les toits sont visibles depuis son atelier. Pissarro peindra volontiers ce village. Maximilien Luce, qui passe également par une phase pointilliste, réalise une série de vues de l'endroit. Il présente une Prairie à Bazincourt à la première exposition du Cercle de l'Art Moderne au Havre en 1906. L'installation de Pissarro à Eragny marque une rupture dans son oeuvre par son adhésion aux théories néo-impressionnistes de Seurat et de Signac. Dès 1886, il peint Prairie à Eragny qui est l'une de ses premières oeuvres pointillistes. Une éclatante lumière frappe le paysage. Ses toiles deviennent de véritables odes aux travaux des champs et à la condition paysanne; la figure humaine monumentale occupe le premier plan. Il compose ses oeuvres en atelier après de nombreuses études préparatoires pour aboutir à des paysages rigoureusement structurés, au fort statisme et à la luminosité intense. Pendant toute sa période impressionniste alors qu'il travaillait à Pontoise, Pissarro n'a que rarement tenté de fixer le temps, de capter l'instantané du moment dans des paysages au soleil levant ou couchant. Le néo-impressionnisme de Pissarro va introduire paradoxalement le transitoire, un moment de la journée ; la campagne apparaît enveloppée de brume (PV 768), noyée de soleil (PV 874), ou couverte d'un blanc manteau de neige (PV 909). La période néo-impressionniste, au pointillé systématique, ne durera que quatre années de 1884 à 1888. La division de la touche va perdurer les années suivantes mais non plus de façon systématique. Quand il peint Soleil levant à Eragny, l'influence du néo-impressionnisme apparaît clairement à travers la touche vibrante et lumineuse. L'instant de la journée est bien défini à travers le titre de l'oeuvre mais aussi grâce à ce soleil qui se lève sur la campagne. La lumière rasante construit la toile en zones verdoyantes alternant avec des zones sombres en fort contre-jour. Les rayons lumineux du soleil s'insinuent à travers peupliers et arbres fruitiers créant un effet de perspective extrêmement recherché. Les deux figures se fondent dans les ombres des pommiers de la prairie et ne se distinguent que petit à petit, une fois notre oeil accoutumé à la lumière. Pissarro peindra jusqu'à la fin de sa vie en ce lieu s'attachant à chaque recoin de son pré, les grands hêtres qui le bordent, les pommiers dans le verger adjacent à la maison, la plaine et les toits de Bazincourt. Pommiers et peupliers au soleil couchant entré dans les collections du Musée Malraux suite au legs de Charles Auguste Marande en 1936, est une oeuvre postérieure peinte sept années après Soleil levant à Eragny. Nous sommes dans le pré qui borde la maison de Pissarro à Eragny, les silhouettes féminines se distinguent à peine dans les ramures de la végétation. La touche est grasse et onctueuse. Le motif demeure. Géraldine Lefebvre (1) Lettre à Lucien, Paris, 1er mars 1884. Correspondance de Camille Pissarro, Ed.du Valhermeil, 2003, tome 1, p. 291. (2) Lettre à Durand-Ruel, Eragny-sur-Epte, le 9 avril 1889. Correspondance de Camille Pissarro, Ed. du Valhermeil, 1986, tome 2, p. 297. (3) Lettre à Lucien, Eragny, le 26 décembre 1891. Ed. du Valhermeil, 1988, tome 3, p.174.

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Hauteur avec cadre en cm 64 ; Largeur avec cadre en cm 72.5 ; Epaisseur avec cadre en cm 7.5 ; Hauteur en cm 38.3 ; Largeur en cm 46

Inscriptions

signé , daté ; inscription, cachet

Précision inscriptions

signé et daté, en bas à droite, C. PISSARRO 1894 ; étiquette, inscription, cachet, au dos, 1 - Etiquette imprimée lacunaire MM BERNHEIM-JEUN. /. BOURG St HONORE PARIS /EXPOSITION/ Monsieur /Senn (à la plume) /Appartenant à / 19 2 - Etiquette imprimée : Direction des Musées Nationaux/Exposition du Centenaire de la naissance de / Camille PISSARRO / PA RIS/Musée de l'Orangerie des Tuileries / Février-Mars 1930 / n° 3 - Etiquette Chenue Exposition : Renoir et ses amis / Préteur : Monsieur Senn I Titre Pissarro Soleil levant à Eragny (à l'encre rouge) 4 - Etiquette très lacunaire avec inscription à la plume Senn 5 - Etiquette imprimée : CH. POTTIER / EMBALLEUR / 14, rue Gaillon PARIS / Eon du Paysage Mai 1918 ( ?) /M O. Senn (à la plume). 6 - Etiquette imprimée DURAND-RUEL / PARIS, 16, rue Laffitte / NEW-YORK, 389, Fifth avenue /Pissarro N05859 Soleil levant (à l'encre) 7 - Inscription à la craie noire A Eragny Bazincourt / dans mon pré 8 - Etiquette autocollante: 213 (au crayon) 9 - Cachet de marchand de couleurs COULEURS FINES /P. CONTET / PARIS / 54, Rue Lafayette, 54 10 - Etiquette circulaire recouverte par un bordage

Sujet représenté

paysage (Eragny-sur-Epte, prairie, arbre, personnage, soleil)

Etat de conservation

Bon état

Lieu de conservation

Le Havre ; musée Malraux

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; donation ; Le Havre ; musée Malraux

Date acquisition

2004

Anciennes appartenances

Collection privée, BLOT Jacques Emile, 1900/05/10, (Acheté par l'intermédiaire de Durand-Ruel "par ordre de M. Senn, 48 rue Félix Faure, Le Havre" (Soleil levant), pour la somme de 2250 francs ( en même temps que "La Gardeuse de vaches" de Pissarro et Femme vue de dos de Renoir, n°5859)) ; Collection privée, SENN Olivier ; Senn-Foulds Hélène ; Collection SENN

Numéro d'inventaire

2004.3.55

Exposition

Exposition Camille Pissarro organisée à l'occasion du centenaire de la naissance de l'artiste, Paris, musée de l'Orangerie, février-mars 1930 (n°132 (Pré à Eragny))
1850-1950. Tableaux de collections parisiennes, Paris, galerie Beaux-Arts, 22 avril- 31 mai 1955 (n°89)
Renoir et ses amis, Troyes, musée des Beaux-Arts, 1969
De Courbet à Matisse. Donation Senn-Foulds, Le Havre, musée Malraux, 13 mars-12 juin 2005

Bibliographie

Rodo Pissarro (Ludovic) et Venturi (Lionello), Camille Pissarro. Son art, son oeuvre, Paris, Paul Rosenberg éditeur, 1939 (T.1, p.205, n°896, t.2, pl.181)
Blanchard (Michèle), Haudiquet (Annette), Lefebvre (Géraldine), Mélot (Jean-Pierre), De Courbet à Matisse. Donation Senn-Foulds, Paris, Somogy Editions d'Art, 2005.

Copyright notice

© collection SENN, Le Havre, musée Malraux, © Direction des musées de France, 2005

Crédits photographiques

© KLEINEFENN

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

Site complémentaire

Musées en Haute-Normandie

 

07200002041

Notices :  

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Requête :   ((48 rue Félix Faure) :APTN )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=3, Génériques=0