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Réponse n° 338
Dossier Grands documents de l'histoire de France ; Florilège
N° notice 03993
Fonds Musée
Série armoire de fer et Musée; musée des documents français
Cote AE/II/891
Cote origine M825/152
Analyse Lettre autographe signée par Armand-Jean Bouthillier de Rancé, abbé de Notre-Dame de la Trappe, en réponse à une demande d'engagement auprès de la communauté de Saint-Victor de Paris, datée d'avril 1688.
Dates document 1688/04/17
Accès original non accessible (conservé en réserve du musée)
Reproduction tirage photographique; fichier numérique
Support papier
Taille 17 x 22 cm
Technique manuscrit;encre
Type de document document écrit ; lettre
Noms de personnes Rancé, Armand-Jean de (1626-1700) (abbé de l'abbaye Notre-Dame de la Trappe)
Noms de lieux France -- XVIIe siècle ; Basse-Normandie (France - région administrative) ; Orne (Basse-Normandie - département) ; La Trappe (Orne) ; La Trappe, abbaye de -- XVIIe siècle ; Saint-Victor, abbaye de (Paris) -- XVIIe siècle ; Paris (France) -- Abbaye Saint-Victor ; Paris (France) ; Paris (France) -- XVIIe siècle
Mots clés France ; règne de Louis XIV (1643-1715) ; personnalité du XVIIe siècle ; Ancien Régime ; religieux ; religion ; théologien ; abbaye ; La Trappe ; Saint-Victor, abbaye de (Paris) -- XVIIe siècle ; dévotion ; enseignement ; ordre cistercien ; Trappiste ; Eglise catholique
Notes Armand Le Bouthillier de Rancé (1626-1700) était, entre autres, bénéficiaire de l'abbaye de La Trappe, en Normandie, depuis ses onze ans. Il s'y rend en 1660 et constate que les lieux tombent en ruine. Décidé à les reconstruire, il en devient abbé quatre ans plus tard. Il est considéré comme le réformateur spirituel de l'ordre connu par la postérité sous le nom de Trappistes. Ces derniers sont reconnus par le Pape Innocent XI en 1678 sous l'appellation d'ordre cistercien de la stricte obédience.
Dans cette lettre datée de 1688, l'abbé de La Trappe, célébré pour son ascétisme, répond au courrier d'une personne qui lui avait demandé conseil. En homme retiré du monde, il ne fait nullement mention des tensions entre la France et la Ligue d'Augsbourg en germe depuis 1685 (cf AE/II/890). Il ne parle pas non plus de la crise religieuse de la fin du XVIIe siècle. Le quiétisme, prêché par le théologien espagnol, Miguel de Molinos (1628-1696), a été condamné par le pape Innocent XI dans la bulle Coelestis Pastor de 1687. Fénelon et Bossuet se sont combattus au sujet de cette doctrine mystique. Ce billet témoigne néanmoins du réel souci spirituel de l'époque: ce "Monsieur" souhaite rentrer au sein de la congrégation de l'abbaye de Saint-Victor de Paris. L'abbé de La Trappe y est favorable: "Ce me semble une véritable consolation de vous unir à eux par les liens et par les engagements d'une charité sainte." Les conseils de Rancé ont dû renforcer les convictions du solliciteur puisque cette lettre était conservée dans les archives de l'abbaye Saint-Victor.
Située sur la montagne Sainte-Geneviève, à l'emplacement actuel de l'université de Jussieu, cette abbaye de chanoines réguliers avait prospéré sous l'enseignement de Guillaume de Champeaux (1070 - 1122), théologien et évêque de Châlons en Champagne. Elle était devenue, selon Robert-Henri Bautier, un des centres les plus importants de la vie intellectuelle de l'Occident médiéval, surtout dans le domaine de la théologie et de la philosophie (cf L'abbaye parisienne de Saint-Victor au Moyen-Age, XIIIe colloque d'humanisme médiéval de Paris (1986-1988), Paris, Brepols, 1991, p.25). L'église et les bâtiments de l'abbaye Saint-Victor étaient richement décorés: la chapelle de l'infirmerie retenait l'attention par son architecture et son décor comprenant le gisant de Guillaume de Chanac, évêque de Paris (cf Musée du Louvre, département des sculptures, L.P. 439). Vers 1615, Marie de Médicis souhaitait même faire élever un grand dôme au-dessus du sanctuaire de l'église du côté du cimetière. Au XVIIe siècle, l'abbaye compte plusieurs érudits en son sein comme Jean de Thoulouse, auteur d'un Mémorial de l'abbaye entre 1605 et 1659. Le poète Jean-Baptiste Santeuil dit Santeul (1630-1697), qui connut un grand succès littéraire avec son Recueil de nouvelles odes sacrées, était chanoine de Saint-Victor.
Cette lettre autographe était pliée en quatre, sans suscription, selon l'inventaire de 1872. Une croix est tracée en tête du premier feuillet.

Notices 301   302   303   304   305   306   307   308   309   310   311   312   313   314   315   316   317   318   319   320   321   322   323   324   325   326   327   328   329   330   331   332   333   334   335   336   337   338   339   340   341   342   343   344   345   346   347   348   349   350   351   352   353   354   355   356   357   358   359   360   361   362   363   364   365   366   367   368   369   370   371   372   373   374   375   376   377   378   379   380   381   382   383   384   385   386   387   388   389   390   391   392   393   394   395   396   397   398   399   400  
Groupes 1-100  101-200  201-300  301-400  401-500  501-551