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Réponse n° 9
Dossier Grands documents de l'histoire de France ; Florilège
N° notice 03995
Fonds Musée
Série armoire de fer et Musée; musée des documents français
Cote AE/II/896
Cote origine K121/4( 7)
Analyse Lettre autographe signée de Louis XIV à Claude Le Peletier, ministre et conseiller d'Etat, surintendant des postes, écrite à Laon, le 10 juillet 1692. Le roi y annonce son retour à Versailles après avoir assisté à la capitulation de la citadelle de Namur.
Dates document 1692/07/10
Accès original non accessible (conservé en réserve du musée)
Reproduction tirage photographique; fichier numérique
Support papier
Taille 22,5 x 16,5 cm
Technique manuscrit;encre
Type de document document écrit ; lettre
Noms de personnes Louis XIV (1638-1715) (roi de France) ; Le Peletier, Claude (1631-1711) (ministre d'Etat - surintendant des postes)
Noms de lieux Namur (Belgique) ; Belgique ; Laon (Aisne) ; Aisne (Picardie - département) ; Picardie (France - région administrative) ; France
Mots clés France ; XVIIe siècle; France -- XVIIe siècle ; Ancien Régime ; roi de France ; règne de Louis XIV (1643-1715) ; siège de Namur (1692) ; guerre ; citadelle ; paix ; Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) ; surintendant des postes
Notes François-Michel Le Tellier (1641-1691), marquis de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV depuis 1677, s'était soucié de fournir au roi les grandes armées qu'il souhaitait. Pour cela, il avait instauré une réorganisation globale des troupes. Pourtant, l'armée restait d'abord composée de la Maison du roi. Ce dernier pouvait être présent sur le champ de bataille. Ainsi, en 1692, Louis XIV souhaite assister en personne aux opérations dirigées par Sébastien Le Prestre (1633-1707), marquis de Vauban, contre la ville de Namur (actuelle Wallonie). Depuis 1688, la France est en guerre contre la ligue d'Augsbourg (cf AE/II/890). Victor-Amédée II (1666-1732), duc de Savoie, s'est joint aux adversaires de la France malgré son mariage diplomatique avec Anne-Marie d'Orléans (1666-1728), nièce de Louis XIV, en 1684. En juin 1690, il figure aux côtés de l'Angleterre, de l'Autriche et des Provinces-Unies. Louis XIV quitte Versailles le 10 mai 1692 pour rejoindre l'armée.
Lorsque le roi se rend à la guerre, un service spécial de courriers, porteurs des dépêches, est organisé par le surintendant des postes. Bien évidemment, les postes sont au service des armées qui ont besoin de rapidité et d'une fiabilité de la correspondance. En 1691, Claude Le Peletier (1630-1711) a remplacé Louvois, mort la même année, à cette charge précieuse. Le marquis avait pu rivaliser avec les Thurn und Taxis qui avaient le contrôle de la poste dans l'Empire et les Provinces-Unies. Sous son action, les postes et messageries avaient été réunies à la Ferme générale (cf Eugène Vaillé, Histoire générale des postes françaises jusqu'à la Révolution, Paris, 1951). Le Peletier, ancien prévôt des marchands de Paris, avait d'abord succédé à Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) au contrôle général des finances en 1689. Cette importante fonction lui paraît bientôt trop pesante. Le Peletier est remplacé par Louis Phélypeaux (1643-1727), comte de Pontchartrain. Il conserve son entrée au conseil avec le titre de ministre d'Etat (cf R. Gourmelon, M. Antoine, M. Langlois, M.-F. Limon, Archives Rosanbo, fonds Le Peletier, 259AP, Inventaire. Paris, 1993).
Pendant le siège de Namur, Louis XIV écrit plusieurs lettres à Le Peletier. Le 3 juillet, la capitulation de la citadelle constitue l'un des derniers sièges du souverain âgé de 54 ans. Louis XIV quitte l'armée pour rentrer à Versailles. Le 10 juillet, il fait étape à Laon. De cette ville, il adresse à son surintendant un billet pour lui annoncer son prochain retour prévu pour le 16 de ce mois. Il confirme avoir reçu les papiers que "Barrere a apportés (sic)" et "espère que la prise de Namur pourra contribuer à ce grand ouvrage". Il insiste auprès de Le Peletier sur l'importance de l'envoi des papiers urgents "pour le bien de l'Estât": "despeschés moy aussi tost, afin que je profite sans perdre de temps des advis que je pourrois avoir."
Or, de juillet à septembre 1692, le duc de Savoie envahit la vallée de la Durance pour créer une diversion et diviser les forces françaises. Il pratique une politique de terre brûlée. Gap est pillée comme en réponse au sac du Palatinat perpétré quelques années plus tôt par les armées françaises. Louis XIV, qui s'est surtout consacré à fortifier le Nord-Est, prend brutalement conscience de la fragilité du royaume à sa frontière alpine. En septembre 1692, sur ordre du roi, Vauban doit abandonner en catastrophe la réfection de la fortification de Namur, pour se consacrer à la défense de la montagne à Mont-Dauphin (cf " Vauban, architecte de la Raison " sous le commissariat de Nicolas Faucherre et Guillaume Monsaingon, Centre des monuments nationaux, du 8 juillet au 26 août 2007). Vauban a voulu faire de la France un "pré carré", selon son expression, protégée par une ceinture de citadelles qu'il a conçues ou améliorées. Or, le royaume, entre 1692 et 1694, épuisé par les dépenses de la guerre, doit aussi faire face à une grave crise de subsistances.
Cette lettre autographe, signée "Louis", ét ait pliée en quatre et expédiée sous enveloppe d'après l'inventaire de 1872. Elle ne figure pas ici. La date est placée en tête de la première page.

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