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Réponse n° 20
Dossier Grands documents de l'histoire de France ; Armoire de fer
N° notice AF-02234
Série AE/I : Armoire de fer ; Carton n° 8 : Louis XVI, Marie-Antoinette et Mme Elisabeth.
Cote AE/I/7-8/3
Cote origine AE/II/1384
Analyse Dernière lettre de Marie-Antoinette adressée à sa belle-soeur Madame Elisabeth, écrite à la Conciergerie le 16 octobre 1793, quelques heures avant son exécution.
Ce document est souvent intitulé "testament de Marie-Antoinette".
"Ce 16 [octo]bre [1793] à 4 heures du matin".
"C'est à vous, ma soeur, que j'écris pour la dernière fois, je viens d'être condamné non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montré la même fermeté que lui dans ces derniers moment. Je suis calme comme on l'est quant la consience ne reproche rien. J'ai un profonde regret d'abandonner mes pauvres enfants, vous savez que je n'existoit que pour eux et vous, ma bonne et tendre soeur ; vous qui avoit par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse. J'ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille étoit séparée de vous. Hélas, la pauvre enfant, je n'ose pas lui écrire, elle ne receveroit pas ma lettre. Je ne sais même pas si celle-cy vous parviendra. Recevez pour eux deux, icy ma bénédiction. J'espère qu'un jour lorsqu'ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous et jouire en entier de vos tendres soins. Qu'ils pensent tous deux à ce que je n'ai cessé de leurs inspirer : que les principes et l'execution exacte de ses devoirs sont la premiere baze de la vie [...]".
Contresigné par Guffroy, Massieu, Lecointre, Fouquier-Tinville et Leg[...] (Legot ?).
Dates document 1793/10/16
Accès original non accessible (conservé en réserve du musée)
Reproduction tirage photographique; fichier numérique
Support papier
Taille 23, 5 x 19 cm
Technique manuscrit;encre
Type de document document écrit ; lettre
Noms de personnes Elisabeth de France dite Madame Elisabeth (1764-1794) ; Marie-Antoinette (1755-1793) (reine de France); Fouquier-Tinville, Antoine-Quentin (1746-1795) (accusateur public au Tribunal révolutionnaire); Guffroy, Armand Benoît Joseph (1742-1801) (député - membre du Comité de sûreté générale); Lecointre, Laurent (1742-1805) (député); Legot, Alexandre (député); Massieu, Jean-Baptiste (1743-1818) (député)
Noms de lieux France ; Paris (France) -- Prison de la Conciergerie
Mots clés Révolution française ; chute de la royauté ; prison ; France -- XVIIIe siècle ; XVIIIe siècle ; France sous les Bourbons ; famille royale ; France ; procès ; procès de Marie-Antoinette ; reine ; reine de France ; député ; député de la convention nationale ; testament
Notes Dans cette lettre, Marie-Antoinette recommande ses enfants à Madame Elisabeth et lui confie ses dernières pensées. Marie-Antoinette n'a pas signé cette lettre qui, par ailleurs ne contient aucun nom. Elle est revêtue des signatures (en page 2) et des paraphes (en haut de la page 1) de l'accusateur public, A. Q. (Antoine Quentin) Fouquier-Tinville et des députés à la Convention Lecointre, Legot, Guffroy, Massieu.
« Recevez pour eux deux, icy ma bénédiction, j'espère qu'un jour lorsqu'ils seront plus grands, il pourront se réunir avec vous, et jouire, en entier de vos tendres soins. Qu'ils pensent tous deux à ce que je n'ai cessé de leurs inspirer ; Que mon fils à son tour rendent à sa soeur, tout les soins, les services, que l'amitié peuvent inspirer; qu'ils sentent enfin tout deux que dans quelques positions ou ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu'ils prennent exemple de nous.
Combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolation, et dans le bonheur ont joui doublement quant on peut le partager avec un ami, et ou en trouver de plus tendre, de plus vrai que dans sa propre famille, que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père que je lui repette expressément, qu'il ne cherche jamais
à venger notre mort... Je meure dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j'ai été élevée et que j'ai toujours professé...
Cette lettre était restée entre les mains de Courtois, qui avait été chargé du rapport sur les papiers trouvés chez Robespierre. En 1816, Louis XVIII donna l'ordre de saisir ces documents, qui furent conservés aux Tuileries jusqu'en 1830. - Arch. de l'Emp., AE 13. (Armoire de fer). »

Notice extraite du : « Musée des archives nationales, documents originaux de l'histoire de France, exposés dans l'hôtel Soubise, ouvrage enrichi de 1200 fac-simile des autographes les plus importants depuis l'époque mérovingienne jusqu'à la Révolution française » / publié par la direction générale des Archives nationales. - Paris : H. Plon, 1872. - VIII-812 p. : ill. ; in-4.

L'authenticité de ce document a parfois été mise en question : la dernière lettre de Marie-Antoinette a été écrite dans un français parfait, sans aucune rature, alors que la reine avait gardé toute sa vie une orthographe approximative. On a pu croire à un faux, forgé par le conventionnel Courtois, chez qui il a été retrouvé. On peut également penser à un texte réel, qui aurait été mis en forme par le ministre Decazes, soucieux d'en faire un "monument" à la gloire de la monarchie rétablie.
Armand-Benoît-Joseph Guffroy (10 novembre 1742 - 9 février 1801), avocat. Elu le 9 septembre 1792 par le Pas-de-Calais, membre de la Convention, membre du Comité de sûreté générale, il soutient la Montagne par son journal "Le Rougyff", avant de changer son orientation politique et de soutenir la réaction. Il vote la mort du roi.
Laurent Lecointre (1er février 1742 - 4 août 1805), négociant. Nommé lieutenant-colonel de la garde nationale de Versailles, élu le 6 septembre 1792 à la Convention, il vote la mort du roi et presse le procès de la reine.
Antoine-Quentin Fouquier-Tinville (12 juin 1746 - 2 mai 1795), nommé substitut de l'accusateur public du Tribunal révolutionnaire le 13 mars 1793, et le 22 prairial an II, accusateur public du même tribunal.
Jean-Baptiste Massieu (17 septembre 1743 - 6 juin 1818). Député du clergé aux Etats généraux, secrétaire de la Constituante (22 décembre 1789), prête le serment civique. Evêque constitutionnel et député de l'Oise à la Convention, il vote la mort du roi.

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