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Réponse n° 20
Dossier Grands documents de l'histoire de France ; Florilège
N° notice 03996
Fonds Musée
Série armoire de fer et Musée; musée des documents français
Cote AE/II/899
Cote origine G/7/541a/1
Analyse Lettre autographe signée de Philippe de France, duc d'0rléans, à Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain, au sujet de la défense de Saint-Malo, écrite à "Vitrey", le 11 juin 1693.
Le duc a ajouté une note autographe à la fin du courrier.
Dates document 1693/06/11
Accès original non accessible (conservé en réserve du musée)
Reproduction tirage photographique; fichier numérique
Support papier ; cire rouge ; soie
Taille 22,5 x 16,5 cm
Technique manuscrit;encre
Type de document document écrit ; lettre
Noms de personnes Philippe de France (1640-1701) (duc d'Orléans) -- frère de Louis XIV ; Pontchartrain, Louis II Phélypeaux de (1643-1727) (comte - contrôleur général des finances) ; Béchameil, Louis (1630-1703) (marquis de Nointel - surintendant du duc d'Orléans)
Noms de lieux France -- XVIIe siècle ; Ille-et-Vilaine (Bretagne - département) ; Bretagne (France - région administrative) ; Vitré (Ille-et-Vilaine) ; Paris (France) ; Saint--Malo (Ille-et-Vilaine)
Mots clés France ; règne de Louis XIV (1643-1715) ; maison d'Orléans ; maison de Bourbon ; duc ; prince de sang royal français ; Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) ; Bretagne ; fortification ; bataille navale ; La Hougue ; prince du sang ; France -- XVIIe siècle
Notes Louis Phélypeaux (1643-1727), comte de Pontchartrain, est contrôleur général des finances depuis 1689 (cf AE/II/896). Un an plus tard, il reçoit le secrétariat d'Etat à la Marine. A ce titre, il doit être informé de l'état de défense des côtes de France. Or, depuis 1688, la France est en guerre contre la ligue d'Augsbourg (cf AE/II/890). Les Provinces-Unies et l'Angleterre, ennemies de la France, sont célèbres pour leurs flottes. Les batailles navales sont encore les événements les plus spectaculaires de la guerre sur mer. La construction des arsenaux et leur protection deviennent impératifs (cf Daniel Dessert, La Royale. Marins et vaisseaux du Roi-Soleil, Paris, Fayard, 1996). Pourtant, à la mort de Seignelay, en 1690, Louvois souhaitait la suppression du secrétariat d'Etat à la Marine. Selon lui, il suffisait de garder les côtes avec une armée de terre.Cependant, l'armement maritime de la France est à nouveau soutenu au printemps 1693. Il avait été gravement compromis par le désastre de la La Hougue au large de la pointe du Cotentin, en 1692. La flotte anglo-hollandaise avait vaincu les navires français du vice-amiral Anne-Hilarion de Costentin de Tourville (1642-1701). Cette attaque avait révélé l'erreur commise par les adversaires de Sébastien Le Prestre (1633-1707), marquis de Vauban. Ils avaient convaincu le roi d'arrêter les travaux du port de Cherbourg.
En 1693, l'affrontement glisse vers les frontières du nord (cf Lucien Bély, Les relations internationales en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992 , p.365). En mer, Tourville attend non loin des côtes du Portugal le grand convoi de vaisseaux marchands escortés par des navires anglais en route vers Smyrne (actuelle Turquie). Pendant ce temps, l'administration royale s'évertue à remettre en état la défense des côtes de Bretagne, et de prévenir toute tentative de débarquement de l'escadre anglo-batave. Philippe de France (1640-1711), duc d'Orléans, est désigné pour commander dans cette province. Il quitte Paris le 28 mai 1693 pour une inspection. Reçu par le duc de Chaulnes, il se rend dans les ports de Cancale et de Saint-Malo. Délimitant par l'Ouest la baie du Mont-Saint-Michel, Cancale bénéficie d'une position avancée sur la côte et doit faire face aux incursions anglaises. La ville historique de Saint-Malo est entourée de remparts construits dès le XIIe siècle. Vauban, aidé de l'ingénieur Siméon Garangeau (1647-1741), nommé directeur des fortifications de Haute Bretagne en 1691, adjoignent des fortifications insulaires comme le Fort-Royal.
Le 11 juin 1693, depuis Vitré, dans l'intérieur des terres, Philippe de France fait rédiger son compte rendu à Pontchartrain en réponse au courrier du 4 reçu à Saint-Malo. Il lui donne les résultats de sa visite des batteries de la ville portuaire. Jugeant que des modifications ne seraient pas nécessaires, il avoue son "plaisir" d'avoir reçu par courrier "l'ordre de bataille des armées nouvelles": "Je suis persuadé que les ennemis mesme seront estonnés de cette puissance." Le frère du roi ajoute son souci de la santé du roi. Le billet est signé "Philippe" de la main du duc d'Orléans et se termine par une note manuscrite : "J'estois si las en arivant de St Malo que je n'ai peu vous escrire de ma main." Il demande à Pontchartrain l'envoi d'argent "car nous en avons grand besoin icy et Béchamel me mende qu'ils n'an ont point." Louis Béchameil (1630-1703), marquis de Nointel, est alors surintendant de la maison du duc d'Orléans. Le 27 juin 1693, Tourville attaque le convoi anglais dans la rade de Lagos (Portugal). Georges Rooke (1650-1709), commandant anglais, s'enfuit et laisse 32 navires marchands derrière lui. En représailles, les anglais tentent de bombarder Saint-Malo en novembre mais sans dommages, comme l'avait pensé Philippe de France.
Cette lettre, pliée en huit, comporte deux cachets de cire rouge aux armes du prince, scellés d'un fil de soie bleue. La suscription, de la main du secrétaire, porte: "A Mons ieur de Pontchartrain, Ministre et secrétaire d'Etat à Paris." Elle était autrefois conservée aux Archives nationales dans les dossiers du contrôle général des finances sous la cote G7.

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