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Réponse n° 4
Dossier Grands documents de l'histoire de France ; Florilège
N° notice 03999
Fonds Musée
Série armoire de fer et Musée; musée des documents français
Cote AE/II/931
Cote origine G/7/541/1
Analyse Lettre signée de "Philippe d'Orléans", adressée à Nicolas "des Maretz", intendant des finances, réclamant les subsides promis pour l'entretien des troupes françaises qu'il commande pendant la campagne d'Espagne, écrite à Madrid, 19 mars 1708.
Dates document 1708/03/19
Accès original non accessible (conservé en réserve du musée)
Reproduction tirage photographique; fichier numérique
Support papier
Taille 30 x 21,5 cm
Technique manuscrit;encre
Type de document document écrit ; correspondance administrative ; lettre
Noms de personnes Louis XIV (1638-1715) (roi de France) ; Philippe d'Orléans (1674-1723) (duc de Chartres - futur régent) ; Desmaretz, Nicolas dit Desmarets (1648-1721) (Contrôleur général des finances) ; Chamillart, Michel (1652-1721) (Contrôleur général de finances - Secrétaire d'Etat à la guerre) ; Bernard, Samuel (1651-1739) (banquier) ; Amelot, Michel Jean (1655-1724) (marquis de Gournay - diplomate)
Noms de lieux Madrid (Espagne)
Mots clés France -- XVIIIe siècle ; Espagne -- XVIIIe siècle ; règne de Louis XIV (1643-1715) ; prince de sang royal français ; maison d'Orléans ; duc d'Orléans ; duc de Chartres ; personnalité de l'Ancien Régime ; guerre de succession d'Espagne (1701-1714)
Notes Philippe d'Orléans (1674-1723) a hérité de son titre depuis la mort de son père, frère de Louis XIV, en 1701. Militaire brillant, il débute aux côtés de Louis XIV pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697). En 1693, il se distingue à Mons sans s'épargner de critiques vis-à-vis de la stratégie de l'armée de Flandre. Quelque temps disgracié, il est rappelé lors des campagnes difficiles de la Guerre de Succession d'Espagne.
Le royaume d'Espagne sombre dans le chaos depuis la maladie du roi Charles II (1661-1700), dernier descendant des Habsbourgs (cf. AE/II/1723, AE/III/251). Une coalition européenne se dresse face aux velléités de Louis XIV révélées depuis la guerre de Dévolution (1667). Les ambassadeurs impériaux et de France cherchent des partisans. Charles II se refuse à démanteler son Empire comprenant l'Espagne et des territoires des actuels Pays-Bas, Allemagne et Italie. Il souhaite donner tout son héritage à Jospeh-Ferdinand de Bavière (1692-1699), son petit-neveu qui meurt avant lui. Finalement, Charles II désigne le petit-fils de sa soeur aînée, Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683), et de Louis XIV comme héritier universel. Le 1er novembre 1700, Charles II décède et le duc d'Anjou prend le nom de Philippe V de Bourbon (1683-1746). Des lettres de Louis XIV en informent les cours européennes.
La guerre débute en Italie où il existait des possessions espagnoles. Victor-Amédée II de Savoie (1666-1732) arrive à un accord officialisé avec les Bourbons par le mariage de sa fille avec Philippe V. Un traité de "Grande Alliance" est signé le 7 septembre 1701 entre l'Angleterre, les Provinces-Unies et l'empereur, sur fond de succession à la mort de Guillaume III d'Angleterre. Victor-Amédée II se joint à l'Autriche en 1703. Eugène-François de Savoie-Carignan (1663-1736) brille alors à la tête des armées impériales. Il signe la victoire de Blenheim (1704) qui induit l'abandon de l'Allemagne par la France, le bannissement de ses deux alliés et la fin de sa menace sur Vienne (cf. France-Bavière. Allers et retours, 1000 ans de relations franco-bavaroises, Paris, CHAN, 2003, p. 92-93). En Italie, Louis-Joseph de Vendôme (1654-1712), commandant des armées françaises, pense que les places fortes pourront arrêter le prince Eugène. Il est rappelé dans les Pays-Bas et remplacé par Philippe d'Orléans. Ce dernier est accompagné du maréchal Ferdinand de Marsin (1656-1706). Le neveu de Louis XIV est sérieusement blessé lors de sa retraite à Turin en 1706. L'Italie du Nord passe ainsi aux mains des autrichiens. L'année suivante, le prince Eugène, nouveau gouverneur général du Milanais, conduit son armée vers Toulon assiégée (juillet-août 1707). Philippe V doit déserter Madrid. Jacques Fitz-James (1670-1734), duc de Berwick, a l'avantage au cours d'une bataille sanglante à Almansa, en avril 1707. Cette victoire permet à Philippe V de sauver son trône.
Le duc d'Orléans rejoint Berwick commandant des troupes françaises en Espagne depuis 1704. Resté seul à Madrid, le neveu de Louis XIV explique son embarras financier au contrôleur général dans cette lettre du 19 mars 1708. Le roi de France lui avait promis qu'il toucherait 400 000 livres par mois pour l'entretien de l'armée. Michel Chamillart (1652-1721), secrétaire d'Etat à la guerre, devait remettre à cet effet six millions d'assignations au célèbre banquier Samuel Bernard (1651-1739). En arrivant à Madrid, le 11 mars, le duc ne trouve que des "billets" d'un montant de 465 000 livres. Il peut en tirer "à peine" 20 000 pistoles en argent. Cette pénurie inattendue ne lui permet pas de mettre en état "l'artiglerie". L'ambassadeur de France, Michel Amelot (1655-1724), marquis de Gournay, les réclame inutilement auprès du contrôleur général Desmaretz (cf. Archives nationales, G/7/882 à 1837). Le duc d'Orléans indique, à la fin de la lettre, le rôle de Terat, son chancelier et trésorier. Ce dernier avait reçu la surintendance de la maison d'Orléans après la mort de Béchameil (cf. AE/II/899). Selon Lucien Bély, la prise de position des Orléans au cours de la guerre expliquerait les soupçons qui pesaient sur le neveu de Louis XIV. En effet, le futur Régent aurait intrigué en Espagne. Le 1er décembre 1700, Philippe de France, duc d'Orléans, avait protesté contre cette succession en tant que fils d'Anne d'Autriche et donc petit-fils de Philippe IV d'Espagne (1605-1665).
Cette guerre coûteuse va influer sur les finances du royaume (cf. AE/II/944). En 1708, les troupes françaises ne sont pas épargnées avec la perte notoire de la citadelle fortifiée de Vauban à Lille (cf. Lucien Bély, Les relations internationales en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 401-435). Ce conflit se termine avec le traité d'Utrecht (1713) qui confirme dans ses droits Philippe V de Bourbon. En revanche, il le contraint à renoncer solennellement, pour lui et ses descendants, à la couronne de France (cf. AE/II/937).
Ce courrier reçu par l'intendant des finances était conservé dans les archives de ce service. Il porte la mention "Rep. le 3 d'avril".

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