Biographie
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Alfred-Nicolas Normand est l'un des rares architectes à adopter la photographie, dès 1851, à l'appui de son travail de dessinateur. Il revient à cette technique à la fin de sa vie, de 1885 à 1897. Fils de l'architecte Louis-Eléonor Normand, Alfred-Nicolas Normand est admis à l'école des Beaux-arts de Paris, en 1842 dans la section architecture. Il obtient le Grand Prix de Rome en 1846. Pensionnaire à la Villa Médicis, de 1847 à 1851, il travaille sur des projets de restauration de monuments antiques en Italie. En avril 1851, lorsqu'il rencontre Maxime Du Camp et Gustave Flaubert qui rentrent de leur périple en Orient, il a déjà réalisé quelques vues de Rome. Normand réalise plusieurs tirages des négatifs de Du Camp. Conforté dans sa pratique, il entame une série de calotypes de Rome, Pompéi, Palerme, Athènes, puis de Constantinople (1851-1852). De retour à Paris, il est nommé inspecteur des travaux de la ville de Paris et travaille sous la direction de Baltard. En 1853, il reçoit une commande importante du prince Jérôme, l'édification d'un palais Pompéien, avenue Montaigne à Paris. L'originalité de cette construction lui permet de poursuivre une brillante carrière - constructions du château de Liancourt, du marché public de Grenelle, de l'hospice de ville de Saint-Germain-en-Laye, restaurations de l'Arc de triomphe et de la colonne Vendôme - au sein de laquelle il faut particulièrement distinguer la construction de la prison de Rennes (1867-1876). En 1861, il est nommé Inspecteur général des édifices pénitentiaires et en 1890, membre de l'Institut. Sa passion pour la photographie l'a repris, en 1887. Jusqu'en 1891, il réalise, à l'occasion de voyages qui le conduisent en Tunisie, en Egypte, en Russie, en Suède, au Danemark, dans l'Empire austro-hongrois, en Suisse, en Italie, plus de 3500 clichés sur support souple de format 18x24. Au-delà du caractère documentaire des photographies liées à son travail d'architecte, Alfred-Nicolas Normand fait preuve d'une indéniable sensibilité artistique.
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