Biographie
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Charles Nègre a été redécouvert en 1963, à la faveur des grandes expositions photographiques à caractère rétrospectif, organisées à Paris et à New-York. En 1963, une première monographie, entreprise par le collectionneur André Jammes, lui fut consacrée. Charles Nègre fréquente les ateliers de Delaroche, Drolling et Ingres et découvre en 1844 la photographie : "Assistant à une des séances de l'Académie où furent présentées des images daguerriennes, je fus frappé d'étonnement à la vue de ces merveilles et, entrevoyant l'avenir réservé à cet art nouveau, je pris la résolution d'y consacrer mon temps et mes forces...", ainsi qu'il le précise lui-même dans son Mémoire sur l'héliogravure adressé à Napoléon III le 7 juin 1858. De 1851 à 1854, il photographie dans la cour de sa maison (située 21, quai Bourbon) et sur les berges de la Seine ses proches, lui-même et des petits métiers parisiens : chiffonniers, ramoneurs. Il reçoit une série de commandes du gouvernement : pour la cathédrale de Chartres (1854), pour des reproductions d'oeuvres d'art conservées au Louvre (1858), les nouveaux bâtiments intérieurs de l'asile impérial de Vincennes, avec ses pensionnaires. Passionné par la technique, Nègre s'est aussi intéressé aux procédés de reproduction des photographies par l'héliogravure: il est engagé en 1865 par le duc de Luynes pour produire les planches du Voyage d'exploration à la mer Morte, à Petra et sur la rive gauche du Jourdain (Arthur Bertrand, Paris, 1871-1875). Nègre termina sa vie en exploitant un studio commercial à Nice. Ses vues de ville ou de campagne (notamment la série sur le midi de la France, envisagé dès 1852), constitue le trait original de l'expression photographique au milieu du XIXe siècle.
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Sources
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Auer, Michel, Auer, Michèle. Encyclopédie internationale des photographes de 1839 à nos jours. Hermance : Camera Obscura, 1985
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