Biographie
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Fils d'un imprimeur lyonnais, Félix Tournachon mène à Paris la vie de bohème des jeunes romantiques. Il publie des critiques dramatiques, des contes et signe rapidement de son pseudonyme Nadar. A partir de 1846, il propose des caricatures aux journaux satiriques dans lesquels il écrit. Il lance alors sa " Galerie des gens de lettres " qui deviendra le fameux " Panthéon Nadar " publié en 1854. L'année précédente, en 1853, Félix a offert à son frère Adrien des leçons de photographie auprès du maître Gustave Le Gray. Félix s'adonne lui aussi à cette pratique et réalise ses premiers portraits au printemps 1854 avant de venir apporter son soutien à Adrien qui a du mal à lancer son entreprise. Les deux frères produisent alors une série de " Figures d'expression de Charles Deburau en Pierrot " qui remporte un vif succès à l'Exposition universelle de 1855. S'ensuit une dispute entre les deux frères. Adrien, qui signe Nadar jeune, veut poursuivre seul mais Félix lui intente un procès en mars 1856 qu'il gagne en décembre 1857 - pour récupérer l'usage exclusif de son pseudonyme. Félix, qui a trouvé dans la photographie un nouveau champ d'expérimentation, poursuit dans cette voie. Il souhaite traduire la " ressemblance intime " des figures de la bohème et du romantisme. Défilent ainsi dans son atelier : Baudelaire, Nerval, Dumas, Gautier, Rossini, Berlioz. En 1859, l'engouement pour le " portrait carte de visite ", selon la formule déposée par Disdéri, signe la fin de cette oeuvre artisanale. Nadar s'engage alors dans une production plus commerciale, s'installe somptueusement boulevard des Capucines, dans l'atelier laissé libre par Gustave Le Gray et édite ses " Figures contemporaines " en petit format. Nadar, qui réalise encore quelques beaux portraits comme ceux de Sarah Bernhardt et de George Sand, se tourne vers d'autres défis techniques, comme l'aérostation. Il réalise en 1858, depuis un ballon, une première vue aérienne au-dessus du Petit-Clamart, photographie à la lumière électrique les catacombes (1862) puis les égouts de Paris (1864-1865). En 1886, il réalise enfin, en collaboration avec son fils Paul, l'interview d'Eugène Chevreul, à l'occasion du centenaire du célèbre chimiste. Les photographies prises à l'occasion de cet entretien sont publiées dans le Journal illustré.
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