Germaine Richier, L'échiquier, grand (1959)

Biographie
Née en 1904 à Grans en France (Bouches-du-Rhône). Germaine Richier fait ses études aux Beaux-arts de Montpellier (1922-1925). Elle arrive à Paris en 1925 et devient l'élève du sculpteur Antoine Bourdelle (1925-1929). Sa première exposition personnelle a lieu en 1934. Germaine Richier est morte en 1959 à Montpellier. Le musée Picasso d'Antibes présente la même année la première rétrospective.


Oeuvre
Les premières oeuvres de Germaine Richier obéissent aux règles de la statuaire classique. A partir de 1940, elle traduit dans son travail son malaise devant la guerre et sa vision tragique d'une civilisation en décomposition. Elle façonne des hommes et des animaux effrayants et pétrifiés. Son Christ crucifié, métaphore de toutes les tourmentes, fait scandale en 1950 lors de son accrochage dans le choeur de l'église du plateau d'Assy. Dans les années cinquante, elle reprend ses êtres hybrides et joue avec la couleur et la matière. Elle réalise des bronzes et des plâtres polychromes (Cheval, 1957-1958).


L'échiquier, grand (1959), bronze, 3,19 x 0,85 x 0,61 m, acquise par le fonds du patrimoine en 1998, 3,19 x 0,85 x 0,61 m, Mnam/Cci Centre Georges Pompidou, Paris. Remplace l'œuvre de Jean-Marie Boucher, Devant la Mer
Constituée de cinq figures autonomes, le Roi, la Reine, le Fou, la Tour, le Cavalier, cette œuvre majeure de Germaine Richier marque l'aboutissement de sa recherche et introduit dans sa démarche deux autres notions : le mouvement et la couleur. Initialement réalisées en plâtre peint, chacune des cinq sculptures qui forment un ensemble rythmé et ludique, peuvent être indifféremment disposés dans l'espace et invitent le spectateur à se déplacer à l'intérieur de ce dispositif. L'acquisition de l'Echiquier, grand, l'œuvre ultime de l'artiste, vient compléter le remarquable ensemble de sculptures de Germaine Richier conservées dans les collections publiques françaises : La Mante, 1944, La Chauve-Souris, 1946, L'Ouragan et l'Orage, 1947-1948, Le Griffu, 1952, La Fourmi, 1953, La Montagne, 1955-1956. L’Echiquier, grand n’a pu être acquis que grâce à l’aide de Madame Guitter.

Propos de l'artiste
"Mes sujets appartiennent au monde de la métamorphose (Orage, Homme dans la forêt) ; à cet animal qui est plus qu'un animal (la Mante) - ce sont les créatures fantastiques d'une époque que nous sommes incapables de reconnaître, mais qui est la nôtre, le monde des formes intervient sans cesse au moment de la recherche et de l'observation."