Biographie
Né en 1913 à Loriol, Etienne Martin reçoit,
à l'Ecole des beaux-arts de Lyon, sa première formation
qu'il va compléter à Paris auprès de Malfray. Il
est lié, comme ses amis Le Moal, Bertholle, Manessier, Wstahly,
au groupe lyonnais Témoignage, animé par Marcel Michaud.
Il passe la guerre dans le refuge que constitue le village de
Dieulefit, dans la Drôme, où il a volontairement livré
à une destruction naturelle par les éléments une
Vierge à l'enfant (1943) monumentale taillée à même
la roche tendre d'une carrière, exécutée in situ
avec l'assistance de son ami Henri-Pierre Roché. A la paix,
tout le sollicite : la vie silencieuse et baignée de
spiritualité que mène Manessier, qu'il va rejoindre dans
sa retraite de Mortagne durant plusieurs années ; mais également
le Surréalisme ou bien encore l'abstraction. |
Oeuvre
A partir de 1948, Etienne Martin dépasse ses
contradictions par l'usage des textiles, des passementeries qui
deviennent à la fois manteaux et demeures. Ses "demeures"
( le Passage, en 1969 ; le Fil du temps, en 1978 ; Terrasse de la
terre et de l'air, 1973-1984) sont, depuis le milieu des années
50, la forme majeure de sa production. Dans le plâtre, le bois
brut ou peint, le bronze, le maillechort, ses architectures offrent
leurs façades accidentées, leurs vides qu'on ne pénètre
pas. Se ressourçant à la nostalgie de la mère, de
l'enfance, de la maison natale, Etienne-Martin parle a chacun du plus
profond de soi. Ses oeuvres sont exposées dans les principaux
musées du monde, notamment, le Stedelijk Museum d'Amsterdam,
les Musées royaux de Bruxelles, le Guggenheim Museum de
New-York, lArt Institute à Chicago. Il a également
figuré dans la dernière Biennale d'art contemporain de
Lyon, organisée par H. Szeemmann, qui avait également
organisé une exposition Etienne Martin à la Salepétière
en 1988. |
Personnage
III (1967), bronze ciselé et patiné, Fonds national
d'art contemporain, Paris. Remplace le Bon Samaritain.
Initialement taillés dans le bois, ces trois
personnages, témoignent des recherches menées par
Etienne Martin sur les représentations anthropomorphes, inspirées
par les formes végétales et organiques. Le tronc de
l'arbre, avec ses creux et ses arrondis est ici assimilé au
corps humain. Ces trois figures, telles les Demeures, jouent sur les
creux et les pleins et invitent par là même à être
parcourues pour y confronter son propre corps ou y trouver refuge. La
version destinée au jardin des Tuileries a été
fondu en bronze par la fonderie Coubertin. Cette oeuvre appartient au
FNAC qui en a assuré la fonte grâce à une donation
de Madame Marie-Thérèse Martin. |