Etienne Martin, Personnage III (1967)

Biographie
Né en 1913 à Loriol, Etienne Martin reçoit, à l'Ecole des beaux-arts de Lyon, sa première formation qu'il va compléter à Paris auprès de Malfray. Il est lié, comme ses amis Le Moal, Bertholle, Manessier, Wstahly, au groupe lyonnais Témoignage, animé par Marcel Michaud. Il passe la guerre dans le refuge que constitue le village de Dieulefit, dans la Drôme, où il a volontairement livré à une destruction naturelle par les éléments une Vierge à l'enfant (1943) monumentale taillée à même la roche tendre d'une carrière, exécutée in situ avec l'assistance de son ami Henri-Pierre Roché. A la paix, tout le sollicite : la vie silencieuse et baignée de spiritualité que mène Manessier, qu'il va rejoindre dans sa retraite de Mortagne durant plusieurs années ; mais également le Surréalisme ou bien encore l'abstraction.


Oeuvre
A partir de 1948, Etienne Martin dépasse ses contradictions par l'usage des textiles, des passementeries qui deviennent à la fois manteaux et demeures. Ses "demeures" ( le Passage, en 1969 ; le Fil du temps, en 1978 ; Terrasse de la terre et de l'air, 1973-1984) sont, depuis le milieu des années 50, la forme majeure de sa production. Dans le plâtre, le bois brut ou peint, le bronze, le maillechort, ses architectures offrent leurs façades accidentées, leurs vides qu'on ne pénètre pas. Se ressourçant à la nostalgie de la mère, de l'enfance, de la maison natale, Etienne-Martin parle a chacun du plus profond de soi. Ses oeuvres sont exposées dans les principaux musées du monde, notamment, le Stedelijk Museum d'Amsterdam, les Musées royaux de Bruxelles, le Guggenheim Museum de New-York, l’Art Institute à Chicago. Il a également figuré dans la dernière Biennale d'art contemporain de Lyon, organisée par H. Szeemmann, qui avait également organisé une exposition Etienne Martin à la Salepétière en 1988.


Personnage III (1967), bronze ciselé et patiné, Fonds national d'art contemporain, Paris. Remplace le Bon Samaritain.
Initialement taillés dans le bois, ces trois personnages, témoignent des recherches menées par Etienne Martin sur les représentations anthropomorphes, inspirées par les formes végétales et organiques. Le tronc de l'arbre, avec ses creux et ses arrondis est ici assimilé au corps humain. Ces trois figures, telles les Demeures, jouent sur les creux et les pleins et invitent par là même à être parcourues pour y confronter son propre corps ou y trouver refuge. La version destinée au jardin des Tuileries a été fondu en bronze par la fonderie Coubertin. Cette oeuvre appartient au FNAC qui en a assuré la fonte grâce à une donation de Madame Marie-Thérèse Martin.