Camille Flammarion

Camille Flammarion

" J’ai eu l’heureuse fortune de voir naître l’analyse spectrale des corps célestes, la photographie du Soleil, des planètes, des comètes, des étoiles, des nébuleuses et toutes les méthodes qui, depuis un demi-siècle, ont substitué la vivante astronomie physique à l’ancienne et léthargique astronomie mathématique " (Les Mémoires d’un astronome, p.204).
on enfance

Né à Montigny-le-Roi (Haute-Marne), en 1842, Camille Flammarion est l’aîné d’une famille de 4 enfants dont le second fils Ernest sera le fondateur des éditions Flammarion. Issu d’une famille modeste, le petit Camille est confié au curé du village pour son éducation. Les difficultés financières de la famille Flammarion, à la suite d’une mauvaise affaire, contraignent les parents à quitter le village natal pour tenter leur chance à Paris. Camille continue à suivre un enseignement au petit séminaire de Langres, comme beaucoup d’enfants des milieux ruraux. Enfant curieux, il laisse vagabonder son imagination vers les phénomènes de la nature.

En 1856, il rejoint ses parents à Paris. Faute de moyens et d’appuis, il ne peut poursuivre ses études : il trouve donc un premier emploi d’apprenti chez un graveur ciseleur où il apprend le dessin, qui se révélera très utile par la suite.

L’élève astronome

Le soir, il suit des cours gratuits afin d’obtenir son baccalauréat. Surmené, il s’effondre. Le médecin qui est appelé à son chevet est vite intrigué par ce jeune garçon passionné d’astronomie.

En 1858, par le jeu de ses relations, il va permettre à Camille Flammarion, à l’âge de 16 ans, d’entrer comme élève astronome à l’Observatoire de Paris sous les ordres d’Urbain Le Verrier, au bureau des calculs.

C. Flammarion à 16 ans Après ses heures de travail, il assiste l’astronome Jean Chacornac dans ses observations nocturnes . Mais le bouillonnant Camille, s’il reconnaît l’utilité des méthodes de calcul pour connaître la position des astres, porte un regard critique sur le petit monde des astronomes mathématiciens : " certes, je suis loin de dire que l’on ne travaille pas à l’Observatoire de Paris, mais c’est un fait général que les travaux particuliers, effectués avec amour, sont exécutés avec plus de soin et vont beaucoup plus vite que ceux d’une administration", déclare-t-il dans ses Mémoires
En 1862, avec la parution de "La pluralité des mondes habités" la rupture est consommée. Camille Flammarion y expose l’une de ses réflexions favorites : si l’on observe ainsi les planètes, c’est pour certes chercher à mieux les connaître mais sommes nous donc si surs d’être seuls dans le vaste univers ?
Camille et Sylvie
Sylvie Flammarion: son premier amour

La guerre de 1870  vient interrompre momentanément la publication de ses ouvrages. Lorsque les événements se stabilisent, il emménage Rue Cassini, à deux pas de l’Observatoire de Paris. Il se marie, en 1874,avec Sylvie Petiaux, son amour de jeunesse et l’emmène en voyage de noces…en ballon ! Collaboratrice active, Sylvie Flammarion fonde l’association pacifiste " la paix et le désarmement par les femmes "en 1899.

Gabrielle Flammarion : sa Muse

Sa propriété, qui possède maintenant les allures d’un jardin romantique, influence Camille Flammarion dans l’écriture d’un dernier roman plus romanesque que scientifique : Stella. Dans cette œuvre, il décrit la vie d’un astronome qui découvre la femme idéale.

Le modèle dont il s’inspire se cache derrière les traits de son assistante Gabrielle Renaudot, qui devient sa femme en 1919, peu de temps après la mort de Sylvie Flammarion.

Camille et Gabrielle Bachelière, ce qui est rare à son époque, auteur de nombreuses communications scientifiques, Gabrielle Flammarion s’illustre auprès de son astronome de mari en l’accompagnant dans toutes ses entreprises.

Les projets

Expérimentateur, infatigable touche-à-tout, Camille Flammarion met en place de grands projets : il renouvelle l’expérience du pendule de Foucault, en 1902, il organise la fête du soleil à chaque solstice d’été autour de la Tour Eiffel de 1904 à 1914…

Son action en faveur de la vulgarisation de l’astronomie lui vaut la Légion d’honneur en 1912.

Il tente par la suite de transformer la Place de la Concorde en un gigantesque cadran solaire. La première Guerre Mondiale vient interrompre cet ambitieux projet.

Les dernières années : le retrait de la vie scientifique.

Malgré le retour au calme d’après guerre, Camille Flammarion s’implique de moins en moins dans les événements de l’actualité scientifique.

C. Flammarion agé Il ne s’aperçoit pas de la révolution intellectuelle qui se prépare dans la théorie sur la relativité du jeune  Albert Einstein. Sa position est en cela révélatrice de celle des hommes de sa génération, formés selon l’esprit encyclopédique qui ne survivra pas aux mutations de la pensée scientifique après la première guerre mondiale. Il se préoccupe davantage des questions relatives à la vie après la mort. Ce penchant pour le spiritisme, l’a en fait accompagné toute sa vie.

Trouve-t-il une réponse en ce jour du 3 juin 1925, date à laquelle il s’éteint ? A-t-il là l’occasion de rejoindre la petite planète découverte un an plus tôt et qui porte son nom, " Flammario " ? Ou gagnera-t-il " Juvisia " ?

Sa femme tente de perpétuer son œuvre après sa mort en s'impliquant activement au sein de la Société Astronomique de France. Elle s’éteint à son tour en 1962, en confiant l’avenir du site à l’association.