La découverte


Vue générale du chantier

A la fin de l'année 1997, les travaux d'extension d'une sablière au lieu-dit Laumont (commune de Naintré, Vienne) amenèrent la mise au jour une structure maçonnée profondément enterrée, et abritant un sarcophage en pierre. Grâce à l'arrêt immédiat des travaux de décapage par l'entreprise, et à une modification du plan d'extraction, cette structure a pu être préservée et étudiée.



La fouille a débuté le 26 janvier 1998 sous la responsabilité de Bernard Farago, anthropologue de terrain et chargé d'étude à l'Association pour les fouilles archéologiques nationales, et d'Henri Duday, directeur de recherches au C.N.R.S. (laboratoire d'anthropologie de l'Université de Bordeaux I). Elle a été financée par le service régional de l'archéologie, soutenu par une importante aide technique de la municipalité de Naintré, propriétaire du terrain, et de l'entreprise Ragonneau, exploitant de la carrière.

Le nettoyage superficiel du terrain a révélé la présence de deux caveaux accolés, dont seule la structure méridionale avait été entamée par l'engin de terrassement. Après le démontage de la voûte de cette structure sud, le couvercle du sarcophage de pierre a été soulevé, laissant apparaître un cercueil en plomb. Les deux cuves emboîtées (environ 3 tonnes), étant impossibles à étudier sur place, ont été transportées dans un local situé sur la commune.

La fouille du caveau septentrional s'est révélée plus complexe : d'importants dépôts de mobilier étaient présents autour de la tombe. La voûte a été coffrée pour être prélevée d'un bloc et permettre l'enlèvement de la cuve en pierre contenant le cercueil en plomb.



A la demande de la municipalité, qui souhaite une reconstitution ultérieure de la structure, une seconde intervention a été réalisée à partir du 24 mars 1998, pour démonter l'ensemble des matériaux restés en place.

L'ouverture en salle des sarcophages de plomb a été réalisée en présence d'anthropologues et d'une spécialiste de la conservation préventive en archéologie. Cette intervention a révélé la présence de nombreux vêtements associés aux squelettes et le risque d'un dessèchement trop rapide des vestiges. En conséquence, un confinement temporaire permettant de contrôler la température et l'humidité des sarcophages a été mis en place.