Léducation
artistique et culturelle pour tous
14 décembre 2000
Lapport
du Ministère de la Culture et de la Communication
Conférence
de presse du 14/12/2000
-
Un plan à
cinq ans -
Généraliser les services éducatifs et daction
culturelle
Plan à cinq ans
La France bénéficie sur lensemble de son territoire
dun réseau dense de plus de 6000 établissements
culturels: musées, théâtres, cinémathèques,
écoles dart, bibliothèques, centres dart...).
Le développement de léducation artistique prend
appui sur ces établissements.
Tout établissement culturel ou artistique subventionné
sera doté dun service éducatif chargé de
concevoir et de mettre en uvre des actions avec les partenaires
éducatifs. Les services existants seront renforcés
en personnels et en moyens.
Dès 2001, un montant de 5,5 MF de crédits supplémentaires
est engagé pour cette action prioritaire.
Renforcement des services éducatifs et daction culturelle
: des moyens et du personnel qualifié
Sagissant des archives, des bibliothèques et des musées,
ces services sont animés par des personnels de la filière
culturelle territoriale, et parfois confiés à des enseignants
qui y effectuent tout ou partie de leur service. Au cours des deux dernières
années, ils ont reçu le renfort d'emplois jeunes.
Le partenariat renforcé avec le ministère de l'Education
Nationale permettra à davantage denseignants deffectuer
tout ou partie de leur service dans des structures culturelles et artistiques.
Le ministère de la Culture apportera son concours à la
création de postes dans les institutions culturelles qui ne dépendent
pas directement de lui (sous tutelle des collectivités territoriales)
et sattachera à aider à la consolidation des postes
d'emplois jeunes.
La qualification du personnel des services éducatifs sera renforcée
par le développement d'actions de formation à la médiation
culturelle.
Le soutien aux actions éducatives les plus innovantes
Seront privilégiées les actions éducatives :
- - intégrant
les nouvelles technologies,
- - en relation
avec la création contemporaine : résidence d'artistes,
résidence d'écrivains,
- - réalisées
"hors les murs" dans le cadre de la politique de la ville
comme celles menées par les bibliothèques, les compagnies
des arts du cirque et des arts de la rue, les musiques actuelles.
Mise en réseau d'équipements
Lobjectif est de coordonner le développement des bibliothèques
scolaires avec celui des bibliothèques publiques afin de favoriser
une coopération documentaire et une action culturelle renforcée.
Dans le domaine des musées, priorité sera donnée
aux conservations départementales qui animent et mettent en réseau
des musées locaux.
Une priorité inscrite dans les contrats dobjectifs
Les DRAC inscriront ces priorités dans les contrats d'objectifs
et les autres conventions avec les structures artistiques et culturelles
(scènes nationales, musées, archives, centres d'art, FRAC,
CDN, CCN...), en les assortissant d'une aide financière spécifique.
Cet objectif figurera également dans les contrats dagglomération,
les contrats de pays, contrats de ville, conventions de développement
culturel, contrats ville-lecture, contrats ville-architecture, contrats
éducatifs locaux.
Former les formateurs et les acteurs de léducation
artistique
Plan à cinq ans
Les besoins de formation sont aujourdhui considérables, tant
pour les intervenants artistiques et culturels des différentes
disciplines (cinéma, architecture, danse, théâtre,
musique, arts plastiques...) que pour les enseignants eux-mêmes.
Deux objectifs sont poursuivis :
- la création de pôles de ressources dans chaque grande
discipline
- la généralisation des collaborations avec les Instituts
Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM)
Création et développement de pôles ressources
Les pôles de ressources ont pour mission de définir des contenus
de formation et dintervention, de proposer des démarches
pédagogiques appropriées, de former des experts nationaux,
de construire des plans régionaux de formation, dassurer
le suivi et le développement des dispositifs de mise en uvre
des enseignements en milieu scolaire et universitaire.
Musique
Les Centres de Formation de Musiciens Intervenants (CFMI) verront leurs
missions élargies afin quils deviennent des pôles de
ressources. 4 nouveaux CFMI et trois nouvelles antennes seront créés,
sajoutant ainsi aux neuf centres et aux neuf antennes déjà
en activité. Ces centres développeront, en plus de la formation
initiale, des formations continues de manière à qualifier
les musiciens intervenants déjà en cours demploi.
En sappuyant sur lexpérience de lInstitut de
formation des musiciens intervenants (IFMI) de Toulouse, les formations
pourront être dispensées en cours demploi, un contrat
individuel de formation définissant le parcours de chacun. Une
formation spécifique en chant choral sera mise en place afin de
former des chefs de churs qualifiés.
Cinéma
audiovisuel et multimédia
Outre le pôle de ressources national que constituera le site de
Bercy à Paris, les pôles de ressources seront progressivement
mis en place dans chaque région en sappuyant sur lexpérience
déjà engagée en Alsace, Provence-Alpes-Côte
dAzur, Centre, Basse-Normandie, Rhône-Alpes.
Arts
plastiques
Le réseau des écoles dart (54 établissements)
proposera dans chaque région des modules de formation à
lintervention en milieu scolaire. Ces formations sappuieront
sur lexpérience des Centres de Formation pour Plasticiens
Intervenants déjà ouverts dans quatre écoles d'art
(Amiens, Bourges, Marseille et Strasbourg) qui deviendront des pôles
ressources. Ces formations seront destinées aussi bien aux étudiants
quaux plasticiens en activité ou aux professionnels déjà
expérimentés désireux de sinvestir dans les
projets culturels des établissements scolaires.
Théâtre
et danse
Huit pôles de ressources interrégionaux seront créés,
cinq pour le théâtre, trois pour la danse.
Ces pôles sappuieront sur lexpérience acquise
dans le domaine du théâtre par la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
et dans le domaine de la danse par Danse au cur (à Chartres)
et par le Centre National de la Danse (CND).
Architecture
Des pôles de ressources seront mis en place dans les CAUE et
les écoles darchitecture.
La formation des intervenants sadressera particulièrement
aux jeunes diplômables des écoles darchitecture afin
de leur permettre de répondre aux besoins pédagogiques tant
dans le temps scolaire que dans les temps extra ou périscolaire.
Le stage dans les actions éducatives sera validé comme partie
intégrante du cursus de létudiant architecte ( au
même titre quun stage en agence darchitecture ou en
collectivité territoriale).
Généraliser le partenariat avec les Instituts Universitaires
de Formation des Maîtres (IUFM)
Dans chaque région ou académie, la DRAC sera liée
par convention avec lIUFM.
Cette convention visera à développer le partenariat à
plusieurs niveaux :
- dans la formation
initiale et continue des enseignants de toutes disciplines, le partenariat
prendra la forme de modules denseignement artistique ou de stages
dans les établissements culturels.
- dans la vie
des établissements, la DRAC favorisera des initiatives
(résidences dartiste, jumelages, politique tarifaire
)
permettant à tous les enseignants en formation de se rapprocher
de la vie artistique.
Les Pôles
de ressources de toutes les disciplines seront spécialement missionnés
pour développer les partenariats avec les IUFM.
Recueillir et mettre linformation à
la disposition de tous
Plan à cinq ans
Chaque personne souhaitant prendre sa place dans les actions déducation
artistique et culturelle doit pouvoir disposer dune information
fiable et facile daccès.
Le site du ministère de la culture, www2.culture.gouv.fr proposera,
dans le courant de lannée, une porte daccès
vers des ressources accessibles à tous et ordonnées selon
les régions, les champs artistiques et les types dutilisateurs.
Des brochures et des guides seront également disponibles dans
les centres dinformation et de documentation des DRAC et les pôles
régionaux déducation à limage.
Les ressources documentaires existantes
Deux directions du ministère de la Culture et de la Communication
éditent déjà des guides regroupant ces éléments
dans les domaines qui les concernent : la direction des musées
de France avec un Guide des services culturels des musées
et la délégation aux arts plastiques avec un Guide actions/publics
pour lart contemporain.
Le Centre national de la cinématographie développe
pour sa part un site sur ses dispositifs de sensibilisation au cinéma
www.crac.asso.fr
Lobjectif est détendre ce repérage à
lensemble des champs artistiques et de mettre en place un outil
performant accessible à tous par le biais de linternet.
Dans chaque région, la direction régionale des affaires
culturelles sera mobilisée pour recueillir et organiser une information,
aussi complète que possible et remise à jour en permanence.
Elle sappuiera sur le travail de documentation réalisé
par quelques grands établissements nationaux (Centre national
du théâtre, Pôle ressources de Bercy pour le cinéma,
Centre National de la Danse
) et par des structures à vocation
régionale ou locale comme les Pôles régionaux déducation
à limage ou les Associations départementales et
régionales pour le développement de la musique...
Elargir le champ des disciplines artistiques
Plan à cinq ans
Si le théâtre, les arts plastiques et les différents
secteurs du patrimoine sont bien représentés dans les
actions éducatives du ministère de la culture, il nen
va pas de même pour dautres disciplines artistiques qui
suscitent pourtant un grand intérêt de la part des jeunes.
Le ministère de la culture semploiera dans les cinq ans
à venir à ouvrir le plus largement la palette des arts
accessibles aux jeunes dans le temps scolaire. Il mettra particulièrement
laccent sur :
- limage et le cinéma
- larchitecture et la ville
- la musique à lécole
et favorisera lenrichissement des pratiques artistiques avec les
technologies numériques
Limage et le cinéma
Le cinéma (en salles, en vidéo ou à la télévision)
est le loisir préféré des jeunes mais leur demande
aujourdhui se concentre sur la partie la plus commerciale de la
production. Léducation à limage dès
lécole apparaît indispensable pour former des publics
plus avertis, plus sensibles à la diversité de la production
cinématographique, plus généralement capables de
se repérer dans le flux dimages de tous les écrans.
Lacquisition dune culture cinématographique passe
naturellement par la rencontre avec les uvres dans les meilleures
conditions possibles, cest à dire dans des salles de cinéma.
Elle suppose aussi une connaissance des langages du cinéma, de
son histoire, de ses genres. La pratique en amateur du cinéma,
de la vidéo, de la photographie ou de limage virtuelle,
non seulement épanouit lindividu comme toute pratique dexpression
artistique, mais constitue la meilleure éducation du spectateur.
Larchitecture et la ville
Lenjeu dune éducation à larchitecture
et à la ville est un enjeu de culture et de civilisation. Il
est essentiel que les jeunes apprennent à comprendre le cadre
bâti dans lequel la plupart dentre eux vivent. Cet apprentissage
leur permet de se situer dans le temps par rapport aux générations
qui ont peu à peu édifié ce cadre, dans lespace,
par rapport aux autres habitants de la ville avec qui ils partagent
nécessairement lespace public. Il leur permettra aussi
de mieux intervenir comme citoyens dans les décisions publiques
concernant leur habitat et leur ville. Cest une manière
particulièrement féconde dapprocher les notions
de citoyenneté.
La musique à lécole
Lapprentissage musical doit commencer très jeune. Il est
aujourdhui pour lessentiel confié aux écoles
de musique qui ne touchent que 7 à 8 % des enfants, ce qui conduit
à de grandes inégalités sociales. Pour y remédier,
il convient de promouvoir un enseignement musical dispensé dans
les murs de lécole comme lont déjà
fait quelques communes (Fontenay-aux-Roses, Clermont-Ferrand, Dieppe).
Fixer de nouveaux objectifs au partenariat pour
léducation artistique
Plan à cinq ans
Les politiques déducation artistique et culturelle sont
conduites en partenariat, dune part au niveau des ministères,
dautre part au niveau des territoires eux-mêmes.
Dans le cadre de son partenariat avec léducation nationale,
le ministère de la culture se fixe de nouveaux objectifs :
- généraliser les conventions entre DRAC et rectorats,
DRAC et IUFM, DRAC et Universités,
- faire vivre le partenariat de manière pérenne grâce
à un groupe de pilotage national et à des groupes de pilotage
régionaux.
Au niveau des territoires, de nouvelles étapes seront franchies
en partenariat avec dautres administrations (jeunesse et sports,
ville, agriculture) et avec les collectivités territoriales :
- réunions régulières de conférences
régionales déducation artistique,
- mise en place au niveau des départements, avec les collectivités
territoriales, de plans départementaux déducation
artistique,
- inscription dans les contrats territoriaux de léducation
artistique et culturelle à lEcole.
Education-culture : un partenariat structuré
La collaboration instituée par le protocole daccord interministériel
de 1983 a largement porté ses fruits : lancement dateliers
de pratique artistique et de classes culturelles, introduction denseignement
de théâtre, de cinéma et dhistoire des arts,
jumelages entre établissements scolaires et culturels, création
de centres de musiciens intervenants. La loi de 1988 puis le deuxième
protocole daccord de 1993 ont confirmé cette volonté
commune de faciliter le contact des élèves avec la création,
de les sensibiliser au spectacle vivant et au patrimoine, de les familiariser
avec les lieux culturels, de développer les pratiques amateurs.
Au plan national, cette politique commune sera animée par un
groupe de pilotage national (GPN).
Des commissions paritaires spécialisées se réunissent
régulièrement dans le domaine du théâtre
(COSEAT) et du cinéma-audovisuel (COSEAC). Plus récemment,
deux nouvelles disciplines sont venues enrichir loffre des enseignements
de lycée : lhistoire des arts et la danse. Leurs missions
seront redéfinies.
Le partenariat Education-Culture en région
Dans les régions, ce sont les directions régionales des
affaires culturelles (DRAC) qui mettent en uvre ce partenariat
en liaison avec les Rectorats, les Universités et les IUFM.
Leur rôle majeur consiste à mobiliser les équipes
artistiques et les structures culturelles sur lobjectif de léducation
artistique et à l'inscrire dans les démarches de développement
culturel territorial en collaboration avec les collectivités
locales.
Ces dernières années, le partenariat a bénéficié
dune nouvelle dynamique, notamment grâce à la présence
dans toutes les DRAC de conseillers pour l'éducation artistique.
Ces enseignants mis à disposition de la culture, assurent auprès
des directeurs régionaux une mission essentielle de mise en uvre
et de suivi des actions en relation avec le milieu scolaire et les structures
artistiques et culturelles. Au sein de la DRAC, ils sont chargés
de coordonner les initiatives des différents services (spectacle
vivant, cinéma, patrimoine, archives
) dans le domaine des
actions éducatives.
Afin dassurer le suivi et lévaluation des différentes
actions partenariales, se tiennent, à linitiative conjointe
des DRAC et des Rectorats des réunions du groupe de pilotage
régional (GPR) ou des réunions thématiques consacrées
au théâtre (CASEAT) ou au cinéma (CASEAC).
Les Groupes de Pilotages Régionaux tiendront chaque année,
avec toutes les collectivités territoriales intéressées,
une conférence régionale déducation artistique
afin de mieux inscrire ces actions dans les politiques locales et régionales.
Conventions DRAC-Rectorats
Les conventions pluriannuelles négociées par les DRAC
avec les Rectorats et les Inspections dacadémie permettent
de fixer les stratégies et les modalités de mise en uvre,
en prenant mieux en compte l'aménagement culturel du territoire.
De telles conventions ont déjà été signées
dans les trois-quarts des régions.
Dici 2002, la totalité des régions auront établi
des conventions.
Conventions DRAC-IUFM
Les DRAC ont établi ou resserré leurs liens avec les IUFM
en signant des conventions portant sur des modules de formation artistique
dans le cursus de formation initiale des enseignants. Certains IUFM
se sont dotés dune commission artistique et culturelle
afin de faire entrer la vie artistique au sein même de létablissement
par des résidences d'artistes et décrivains ou des
expositions. Ils permettent également aux maîtres en formation
deffectuer des stages dans les structures culturelles. Ces actions
de formation, en amont, des enseignants sont bien entendu prioritaires
dans une optique de généralisation.
Dici 2002, lobjectif est que la totalité des IUFM
ait établi une convention avec les DRAC.
Conventions DRAC-Universités
En signant des conventions avec les DRAC, un tiers des universités
sest dores et déjà engagé à
développer la vie culturelle des étudiants, grâce
notamment à des mesures tarifaires (carte Culture, Pass'Culture).
Les services culturels se développent en sappuyant sur
un partenariat avec les établissements culturels.
Ils bénéficient dun engagement croissant des professionnels
de la culture.
Dici la fin du plan, lobjectif est que toutes les universités
se soient engagées dans cette voie.
La contractualisation avec les collectivités territoriales
Six régions ont déjà inscrit l'éducation
artistique dans les contrats de plan Etat-Région 2000-2006.
Les collectivités territoriales sont très impliquées
dans le soutien à l'enseignement artistique spécialisé
dans les secteurs du spectacle vivant (théâtre, musique,
danse) et des arts plastiques.
Depuis les lois de décentralisation, elles simpliquent
de plus en plus dans léducation artistique et culturelle
des jeunes, au niveau des locaux, par laménagement de lieux
pour la pratique artistique dans les établissements scolaires
et au niveau des institutions culturelles dont elles ont la responsabilité
ou à la gestion desquelles elles participent activement.
Les DRAC veilleront à ce que l'éducation artistique
soit présente dans l'ensemble des conventions avec les collectivités
territoriales : conventions de développement culturel, contrats
d'agglomération, contrats de pays, contrats de ville ou contrats
éducatifs locaux.
Contacts :
Délégation au développement et à laction
territoriale :
René BOUVET : tél : 01 40 15 78 97
Jacques VINCENT : tél : 01 40 15 78 94
Département de lInformation et de la Communication :
Françoise BREZET : tél : 01 40 15 80 05
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