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Les mesures nouvelles en faveur de la démocratisation de la culture
23 juin 1999

Quatre mesures tarifaires fortes et lisibles

1 - Extension de la gratuité un dimanche par mois dans les 33 musées nationaux (*) à partir du 1er janvier 2000.

2 - Instauration de la gratuité un dimanche par mois dans les 98 monuments historiques, dont l’accès est payant, de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, en dehors de la période touristique, c’est-à-dire du 1er octobre au 30 mai. Cette mesure prendra effet le 1er octobre 1999.

3 - Extension de la gratuité de 12 à 18 ans dans ces mêmes monuments, à partir du 1er janvier 2000.
La gratuité un dimanche par mois dans les musées ou les monuments historiques, ainsi que l’extension de la gratuité de 12 à 18 ans dans ces monuments, confortent les pratiques observées, en levant l’obstacle tarifaire : les pratiques familiales de ces visites, et plus particulièrement pour les catégories socioprofessionnelles modestes, sont souvent contraintes par un coût global qui freine la fréquence des visites, et parfois même la première visite.

Cependant, il sera demandé aux établissements culturels d’informer et d’accompagner les publics plus particulièrement visés, afin que ces mesures ne soient pas un simple effet d’aubaine pour les catégories socioprofessionnelles qui pratiquent déjà ces visites.
(Liste jointe des monuments historiques et des musées nationaux.)
* Le site et le musée de Versailles seront accessibles gratuitement un dimanche par mois, hors période touristique.

4 - Instauration d’un prix unique de 50 F, chaque jeudi, dans les théâtres nationaux.
Une mesure forte, lisible et simple du type de celle proposée contribuera à combattre l’idée que le théâtre est cher, confortera les sorties en groupe (familial ou avec des tiers) qui sont souvent dissuadées par le coût global de la sortie, et accompagnera les nouveaux modes de consommation des services culturels ou de loisirs, fortement marqués par la sortie décidée au dernier moment.

Cinq théâtres nationaux sous tutelle directe de l’Etat seront concernés par cette mesure (* ). L’économie de ces établissements n’en sera pas bouleversée, car les systèmes d’abonnement et les tarifs plus ciblés sur des publics spécifiques pourront s’exercer tous les autres jours de la semaine.
* Théâtre de la Colline, Théâtre de l’Odéon, Théâtre de Chaillot, Comédie Française et Théâtre national de Strasbourg


Indications complémentaires sur les mesures concernant les musées :

Une étude fut commandée en octobre 1993 par la direction des musées de France et le département des études et de la prospective (échantillon représentatif de 2000 personnes).
Elle fournissait sur les publics des musées les éléments d’analyse suivants :

En 1993, plus de la moitié des personnes interrogées avait franchi les portes d’un musée au cours des trois dernières années.
Dans la moitié des cas, les visites ont eu lieu durant les vacances ou en fin de semaine :

  • 36 % en famille
  • 21 % en couple
  • 23 % avec des amis
  • 11 % en groupe

- La question de la tarification est jugée déterminante :

  • 41 % des personnes interrogées invoquent le motif de la cherté pour ne pas fréquenter un musée
  • 49 % des publics occasionnels avancent cet argument comme un frein réel à la fréquence de leurs visites

La majorité des adolescents qui ont visité un musée l’ont d’abord pratiqué en famille.
Pour les publics non-bacheliers, 41 % ont auparavant pratiqué ces visites en famille, contre 17 % qui n’ont pas pratiqué en famille.

La visite familiale double donc les chances de visite à l’âge adulte des publics non-diplômés.

En novembre 1996, une étude a été menée sur l’augmentation des tarifs des musées nationaux :
La recette moyenne par visiteur a augmenté de 50 % en francs constants et 80 % en francs courants entre 1986 et 1994.

· L’enquête de 1997 sur les pratiques culturelles des français a pu confirmer plusieurs observations :
- La fréquentation des musées est passée de 27 % des français en 1973 à 33 % en 1997, mais avec une forte stabilité sociologique.

  • 33 % des ouvriers qualifiés
  • 38 % des ouvriers non qualifiés
  • 21 % des employés
  • 25 % des agriculteurs
n’ont jamais visité un musée au cours de leur vie.
Contre 4 % des cadres supérieurs et 7 % des professions intermédiaires.
  • 45 % des visiteurs s’y sont rendus en famille.

· Après l’instauration d’un dimanche gratuit chaque mois au Louvre, l’enquête permanente d’observation du public fournit les résultats suivants :

  • - 30 % des visiteurs (dont 44 % des visiteurs nationaux) ne seraient pas venus au Louvre autrement que par la gratuité
  • les visiteurs sont plus familiaux (60 % des visites) et plus jeunes (23 % des visiteurs) que ceux des dimanches payants
  • l’effet net de la gratuité dominicale est de 100 000 visites supplémentaires par an.

Indications complémentaires sur les mesures concernant les monuments historiques :

L’enquête de 1997 sur les pratiques culturelles des français fournit un certain nombre d’indicateurs :

  • 43 % des ouvriers qualifiés
  • 50 % des ouvriers non qualifiés
  • 30 % des employés
ne sont jamais allés visiter un monument historique au cours de leur vie.

Les visites de proximité sont peu nombreuses. 41 % des visiteurs de monuments historiques ont effectué leur visite dans la commune ou la région où ils habitent. 48 % des visites se pratiquent en famille.


Indications complémentaires sur la mesure concernant les théâtres nationaux :

Cette mesure est sans doute la plus forte et la plus symbolique. Toutes les études démontrent que le théâtre est jugé, à tort ou à raison, comme une pratique coûteuse par la majorité des français.

Une étude de 1995 sur les prix pratiqués dans 200 lieux de théâtre répartis sur toute la France fournissait les éléments d’analyse suivants :

  • le tarif moyen sur toute la France était de 95 F,
  • pour Paris et l’Ile-de-France, ce tarif moyen était de 105 F,
  • les théâtres proposaient en moyenne 25 formules de tarification ; cette complexité, qui ne s’est pas améliorée depuis 1995, ajoute à la mauvaise visibilité des pratiques tarifaires dans ce secteur,
  • les seules mesures relativement lisibles ont été consenties pour les jeunes, qui peuvent bénéficier d’une baisse de 35 % en moyenne.

L’enquête de 1997 sur les pratiques culturelles des français nous donne des indications précises sur la sociologie des publics du théâtre :

  • 71 % des ouvriers non qualifiés
  • 64 % des ouvriers qualifiés
  • 51 % des employés
  • 56 % des agriculteurs
  • 34 % des professions intermédiaires
déclarent n’être jamais allés au théâtre au cours de leur vie,
contre 13 % des cadres et des professions intellectuelles supérieures.

Le public des fidèles du théâtre, c’est à dire qui s’y rendent 3 fois et plus dans l’année, est composé à 65 % de cadres supérieurs ou de professions intermédiaires.

Si 16 % des français avait pu se rendre au théâtre en 1997, contre 12 % en 1973, cette augmentation se traduit par le gonflement des catégories de population les plus familières de ces établissements culturels.

Enfin, la sortie au théâtre se pratique pour 45 % en couple et, pour 38 %, avec des tiers.