Politique culturelle


Reverso: Logiciel de traduction automatique en anglais-  Machine translation software

Les mesures nouvelles en faveur de la démocratisation de la culture
Communication en Conseil des Ministres de Catherine Trautmann

23 juin 1999

Programme d’action en faveur des pratiques artistiques des amateurs

Les pratiques artistiques en amateur représentent un enjeu social et culturel de première importance : elles favorisent l’épanouissement personnel et participent au renforcement des liens sociaux et à l’exercice d’une citoyenneté active.

Le développement du temps libre, le souhait d’une culture plus conviviale et plus participative, la recherche d’un épanouissement personnel en dehors du travail sont autant de facteurs qui expliquent l’essor des pratiques artistiques en amateur. Pour de nombreuses personnes, elles constituent la première approche artistique, et parfois la seule. Il est important aujourd’hui que ces pratiques s’intègrent mieux dans la politique générale de démocratisation culturelle, et qu’elles fassent l’objet d’une plus grande attention des services du ministère de la culture.


PRINCIPES D’ACTION

L’action du ministère en faveur des pratiques artistiques des amateurs s’attachera plus particulièrement à offrir, lorsque la demande existe, un encadrement adapté, et à veiller à la mise à disposition de manière équilibrée sur le territoire, de ressources et de services contribuant à l’épanouissement et au renouvellement de ces pratiques.

Elle visera à favoriser le rapprochement entre professionnels et amateurs, et la collaboration entre le secteur associatif et les structures culturelles de production, de diffusion et de formation dans l’ensemble des domaines artistiques : arts plastiques, audiovisuel, musique, danse, théâtre, écriture, etc.

L’aide directe aux praticiens en amateur ne peut donc avoir qu’un caractère exceptionnel.


CENTRES DE RESSOURCES

Les centres de ressources pour la pratique en amateur doivent permettre la collaboration avec le milieu artistique professionnel et offrir les services suivants :

  • l’information, le conseil d’ordre pratique et juridique, la mise à disposition de documentation et de banques de données,
  • un accompagnement technique et artistique,
  • l’organisation d’échanges avec des professionnels, la possibilité pour les amateurs de développer un projet artistique en lien avec ces professionnels,
  • des formations adaptées,
  • la possibilité de présenter les oeuvres réalisées,
  • la mise en place de partenariats avec des équipements culturels de la ville ou de la région,
  • l’organisation de rencontres, de festivals ou d’expositions.

Les équipes susceptibles de remplir ces différentes missions dans un domaine artistique particulier, ou de façon pluridisciplinaire, pourront bénéficier du soutien du ministère de la culture.

Ces centres de ressources peuvent appartenir à des réseaux divers :

  • L’enseignement spécialisé
Par la nature de leur mission, les conservatoires, les écoles de musique, de danse et d’art dramatique, les écoles d’art sont les outils privilégiés d’accompagnement et de qualification de ces pratiques.
  • Les structures de production ou de diffusion
Les équipements culturels disposent de locaux et de savoir-faire qui peuvent être mis à la disposition des amateurs. Ceci ne peut que favoriser les passerelles entre la pratique en amateur et la création artistique. C’est pourquoi le soutien à la pratique amateur peut s’intégrer dans la politique générale de l’établissement, contribuant ainsi de façon importante à la diversification de la fréquentation des publics.
  • Les lieux de ressources associatifs
Les structures culturelles ne sauraient seules répondre aux besoins des amateurs. Il existe de très nombreux lieux de ressources pour les praticiens amateurs dans les réseaux associatifs issus, en particulier, de l’éducation populaire. L’établissement de partenariat entre ces réseaux et les réseaux institutionnels sera encouragé. Pourront être soutenus les lieux de ressources associatifs repérés par les Directions régionales des affaires culturelles qui devront mener avec eux de véritables politiques conventionnelles.
  • Les lieux nouveaux
La création de lieux ex nihilo doit rester exceptionnelle et ne peut être soutenue qu’en cas de carence des structures existantes, ou de projets fédérateurs et fortement soutenus par les collectivités territoriales.
  • Les universités
L’université est un lieu privilégié pour une pratique artistique et culturelle en tant que lieu d’animation, d’éducation et d’enseignement. Il existe de très nombreux groupes d’étudiants, parfois associés à des enseignants, réunis autour de projets de pratique artistique au sein de leur faculté.

Les contrats quadriennaux signés avec les universités pourront être l’occasion de développer un partenariat professionnel à l’appui de ces projets.

LES PARTENAIRES

Les collectivités territoriales apportent leur soutien aux pratiques en amateur au titre de l’aide à l’initiative locale et à la vie associative. C’est donc en collaboration avec elles qu’il convient d’agir, conformément à une logique territoriale. Les divers types de conventions (contrats de plan, contrats de ville, conventions de développement culturel, etc.) pourront être utilisés pour favoriser le développement des pratiques en amateur, conformément aux critères indiqués dans cette circulaire.

Les ministères de l’Education nationale et de la Jeunesse et des Sports sont, historiquement, particulièrement concernés par les pratiques en amateur ; d’autres départements ministériels sont également impliqués. La mise en place et le développement d’une politique de soutien par le ministère de la culture ne se conçoit pas sans une collaboration étroite avec ces partenaires.

Cette circulaire générale sera complétée par des circulaires spécifiques qui vous seront adressées par les directions sectorielles concernées.

D’ores et déjà vous voudrez bien trouver ci-joint la circulaire rédigée par la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles.