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CULTURE & RECHERCHE
Dossier d’information


C O N S E I L M I N I S T E R I E L D E L A R E C H E R C H E


10 La situation des galeries d'art contemporain

Depuis les années 70, le Département des études et de la prospective s'est intéressé à la spécificité de la culture au regard de l'économique. Ce service du Ministère de la culture et de la communication a développé des outils d'analyse et suscité la constitution d'un corpus de savoirs sur l'approche quantitative du poids de la culture, les industries culturelles, l'économie du spectacle vivant, du patrimoine et des musées, le marché de l'art.
La recherche dont il est rendu compte ici, est la première à donner une vue d'ensemble des conditions économiques de fonctionnement des galeries d'art contemporain, acteurs centraux du marché pour la promotion de nouveaux talents. Après la grave crise du marché de l'art au tournant des années 90 qui a perturbé le modèle traditionnel de fonctionnement, les évolutions récentes mettent en évidence les prémisses d'un mouvement de concentration.


Deux investigations ont été réalisées : une enquête par voie postale, adressée à l'ensemble des galeries parisiennes à partir des guides et annuaires disponibles sur les dix dernières années soit près de 400 galeries; une enquête par interviews auprès d'un échantillon de galeries françaises à Paris et en province et étrangères (Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, Suisse) choisies en fonction de la particularité de leur parcours en collaboration avec des représentants des galeries et du ministère de la culture. Ces entretiens ont été complétés par des rencontres avec un certain nombre d'experts et acteurs du marché en France et à l’étranger.

Le modèle de la galerie traditionnelle
Cette recherche a montré comment le modèle de la galerie traditionnelle, micro-entreprise dont la réputation est étroitement associée à celle du directeur-fondateur, rend aujourd'hui les galeries particulièrement vulnérables comme en témoigne leur démographie depuis 10 ans. Les causes en sont dans une forte dépendance à l'égard de la conjoncture quand près de 80% de leurs ventes se font sur le premier marché , dans le rôle déterminant d'une poignée de collectionneurs (alors que les achats publics sont marginaux sauf pour une minorité de galeries défendant un art d'avant-garde de même que ceux des entreprises). La vulnérabilité des galeries est renforcée par la quasi absence de contrats écrits d'exclusivité avec les artistes.

Nouvelles formes de compétition et renforcement des contraintes financières
Les évolutions récentes du marché de l'art mettent en évidence de nouvelles formes de compétition et un renforcement des contraintes financières. Ainsi les galeries sont de plus en plus sollicitées par les évolutions des formes artistiques à jouer un rôle de "producteur" pour des oeuvres coûteuses dans une économie dès lors non plus patrimoniale mais de service.
Dans le même temps, l'éclatement du marché de l'art et l'importance déterminante des grandes foires accroissent les coûts de la promotion pour des structures déjà fortement exportatrices eu égard à leur taille. Enfin l'arrivée des sociétés de vente aux enchères (Sotheby's et Christie's) sur le marché de l'art contemporain comme l'émergence de collectifs d'artistes tendent à remettre en cause la place des galeries. Il y a là les facteurs d'un mouvement de concentration déjà perceptible et qui pourrait conduire à terme à la constitution d'un oligopole à frange.[1]
[1] Structure de marché dans laquelle un très petit nombre de grosses organisations domine le marché, tout en laissant exister une constellation de petites entreprises (la frange), souvent innovatrices mais fragiles. Cette structure de marché est dominante dans l'ensemble des activités culturelles.
Le rôle des pouvoirs publics
Dans ce contexte, l'intervention publique, qui devrait contribuer à réduire l'incertitude que rencontrent les galeries dans leur travail de découverte de nouveaux talents, est parfois mal interprétée et contestée. L'analyse des achats publics permet de relativiser les critiques de clientélisme et de constitution d'un art officiel, même si la coopération avec les centres d'art semble laisser à désirer. La même ambiguïté apparaît à propos des effets de la réglementation et de la fiscalité. Un diagnostic objectif incite à minimiser les distorsions directes provoquées par les différentiels fiscaux entre les pays sur le marché de l'art contemporain tout en révélant leurs effets psychologiques négatifs sur le plan national comme international.
Finalement, L'Etat, qui devrait avoir pour objectif de réduire l'incertitude sur un marché marqué par le risque, contribuerait, par ses hésitations à renforcer celle-ci. En ce sens, la politique publique en matière d'art contemporain mériterait d'être clarifiée, en distinguant notamment ce qui relève d'une politique économique et ce qui relève de considérations artistiques.

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Département des études et de la prospective
2, rue Jean Lantier 75001 Paris Tel : 01 40 15 79 04 Télécopie : 01 40 15 79 99
François Rouet francois.rouet@culture.gouv.fr


11 L’économie des arts de la rue

Les travaux socio-économiques et statistiques des secteurs et des pratiques culturels du Département des études et de la prospective portent principalement sur l’évolution des faits culturels, en particulier l’emploi culturel, les publics et les pratiques culturelles ainsi que l’économie de la culture.
Ces études prennent en compte les secteurs artistiques et culturels reconnus mais aussi des secteurs en pleine effervescence comme celui des arts de la rue . L’analyse des interactions entre ces différents formes de pratiques artistiques « Salle » et « Rue » contribue à la décision publique.


800 compagnies d'artistes de rue sont répertoriées par l'association HorsLesMurs. Elles mobilisent environ 4000 personnes et génèrent un chiffre d'affaires estimé à 350 millions de francs.

Les compagnies d'artistes de rue : un ensemble hétérogène
  • Genres artistiques : 48 % des compagnies présentent des spectacles de théâtre ou de danse, 27 % des spectacles apparentés au cirque, 18 % des spectacles musicaux, 7 % des événements d'arts plastiques.
  • Revenus: le budget annuel moyen est d'un peu plus de 500.000 F, mais 15 % des compagnies ont un budget supérieur à 1 million de francs et la moitié un budget inférieur à 250.000 F.
  • Taille des équipes : un tiers des compagnies comptent une ou deux personnes, un tiers trois ou quatre personnes, un tiers plus de quatre personnes.
  • Formats des spectacles : 58 % des spectacles sont joués en fixe, 14 % en déambulatoire. La plupart des spectacles sont des petits formats, requérant trois personnes au plus.
  • Marchés : un quart du chiffre d'affaire est réalisé dans le secteur privé, 20 % dans les festivals, 20 % dans les fêtes urbaines, 12 % dans les théâtres, 7 % dans les structures socioculturelles.
Une économie fondée sur la vente
Un spectacle de rue est joué en moyenne 16 fois chaque année et une compagnie de rue effectue en moyenne 43 représentations. Ces chiffres varient considérablement selon le format du spectacle (les spectacles légers tournant plus facilement que les lourds).

Les recettes propres représentent en moyenne 80 % des ressources des compagnies (dont 68% sont assurées par la vente), et pour la moitié des compagnies 100 % ( 60 compagnies sont aidées par le ministère de la culture)

La diffusion des spectacles est saisonnière : durant l'hiver seuls les spectacles adaptables en salle trouvent des débouchés.

Une économie informelle, écartelée entre deux modèles
Au delà de ces quelques chiffres, l'étude montre que l'économie des arts de la rue est très fortement marquée par la précarité. Celle-ci implique des stratégies de débrouillardise, d'entraide, de recours au bénévolat, et d'extrême adaptabilité (les artistes ont en répertoire toutes sortes de spectacles, lourds, légers, facilement transformables ou "jetables", comme disent certains, qu'ils adaptent à la diversité des acheteurs). Toujours obligés de négocier à la baisse, avec des acheteurs (festivals, municipalités etc.) dont les budgets sont eux-mêmes très limités, les artistes adaptent les créations aux possibilités du marché, d'où la rareté des spectacles artistiquement ambitieux et impeccables. La pratique de la coproduction n'est pas du tout répandue.

Un tout petit nombre de compagnies, aidées par l'Etat, parviennent à monter des spectacles "lourds". Mais celles-ci connaissent paradoxalement plus de difficultés que les petites compagnies (solos, duos), plus mobiles et "adaptables" aux aléas du marché. Les nouvelles compagnies sont écartelées entre les deux logiques : l'exemple unique du succès de Royal de Luxe et la reconnaissance par l'Etat des arts de la rue les incitent à monter des spectacles ambitieux, mais le principe de réalité le leur interdit le plus souvent.

Les festivals sont absolument nécessaires aux artistes de rue, car il représentent une vitrine de leur travail plus qu'un débouché (seulement 20 % du chiffre d'affaires est réalisé dans les festivals). Néanmoins, les conditions souvent très médiocres de présentation des spectacles, et le "préformatage" des publics qu'induisent les festivals sont souvent considérés par les artistes comme contradictoires avec leur projet artistique même.

Les municipalités jouent un rôle considérable dans l'économie des arts de la rue, du simple fait que les maires tiennent les "clés" de l'espace public. La relation entre les artistes et les maires est très souvent directe, ce qui permet théoriquement un dialogue sur les enjeux artistiques, mais en pratique la précarité des compagnies de rue est telle que celles-ci sont contraintes d'accepter, sans discussion, les objectifs sociaux, plus que culturels, des municipalités : animation de la ville, "colmatage" de la "fracture sociale" etc.. Les services des municipalités sont souvent très mal préparés à la "perturbation" de l'espace public.

Le réseau des théâtres publics (scènes nationales etc.) est particulièrement imperméable aux arts de la rue, ce qui entrave la diffusion, hors festivals, des créations de rue.

La question principale que pose cette étude est la suivante : la reconnaissance ré-affirmée des arts de la rue par l'Etat, clé d'une reconnaissance par les collectivités territoriales, réduira-t-elle la précarité, ou risque-t-elle de l'accroître ? L'étude suggère que l'amélioration de la qualité qui en découlerait élèverait la barrière à l'entrée dans le secteur, réduisant ainsi le risque d'une prolifération de petites compagnies médiocres.
L'autre question est celle des relations entre "rue" et "salle" : le soutien réaffirmé de l'Etat aux arts de la rue ne risque-t-il pas de consolider la frontière, déjà trop impénétrable, entre les deux formes de présentation du spectacle, et d'accroître la méfiance réciproque, confinant au mépris, des deux mondes ? Tout ce qui peut contribuer à leur rencontre, à leur dialogue, voire à leur interpénétration, devrait être systématiquement encouragé.

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Département des études et de la prospective
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12 Cultures urbaines et lieux intermédiaires

Les nouvelles formes de pratiques culturelles qui se situent à la croisée des dynamiques artistiques et culturelles et des dynamiques urbaines constituent un nouveau champ d’interventions très innovantes qui interrogent différents secteurs des politiques publiques. Pour favoriser une réflexion transversale des administrations concernées, le Ministère de la culture a initié dès 1992 des programmes de recherche interministériels « Cultures, villes et dynamiques sociales » qui portent sur l’impact des interventions d’artistes dans les quartiers, les formes d’ « apprentissages, transmission et créativité de la ville et dans la ville » ou encore les cultures urbaines... Ils ont donné lieu à deux publications .

Les cultures urbaines désignent des pratiques artistiques très diversifiées qui ont en commun d’émerger hors des espaces de la ville dédiés à la culture, et de faire liens et lieux : il s’agit des musiques et danses actuelles : hip-hop, rap, techno, rock ; smurf et break-dance ; des expressions plastiques, tags et graffs qui voient le jour sur les murs, les mobiliers de la ville, ou encore des multiples initiatives artistiques et sociales qui s’expriment dans des lieux alternatifs, des friches industrielles, des squats, il s’agit également des arts de la rue qui mêlent théâtre, musique, danse, cirque...

Certains espaces urbains à l’affectation mal déterminée se prêtent à des formes d’appropriation de groupes souvent constitués de jeunes gens qui mêlent alors pratiques sociales, artistiques et parfois économiques et investissent ce qu’on convient d’appeler des lieux intermédiaires de la ville. Ces espaces dont les usages peuvent être tantôt privés tantôt publics font alors culture.

Ces nouvelles initiatives artistiques - ainsi que les définissent les organisateurs du Parc et de la Grande Halle de la Villette qui consacrent depuis plusieurs années leur saison d’automne à la mise en scène de ces « cultures urbaines » - se revendiquent du métissage plus que de l’héritage. Elles procèdent d’apprentissages réciproques et de l’exercice de multiples compétences et performances artistiques, urbaines qui progressivement s’accompagnent de savoir-faire gestionnaires, politiques et médiatiques.

Les deux publications consacrées à ces croisements inter-culturels et inter-territoriaux rencontrent des questions politiques que l’on pourrait ainsi résumer. Quelle cité, quelle citadinité et quelle citoyenneté se construisent? Comment les appréhender pour mieux les accompagner?

En effet, les groupes, les réseaux qui mettent en adéquation leurs pratiques culturelles et sociales émergentes et ces espaces intersticiels qu’ils investissent, créent ainsi, dans l’autonomie, des mondes partagés singuliers auxquels ils sont attachés. A leurs yeux, ces innovations méritent le soutien, la reconnaissance des instances publiques parce qu’elles font sens. A tel point que ceux qui « réussissent » individuellement, demeurent attachés à cet esprit initial né « de la rue » qui les a façonnés et voudraient que celui-ci continue à les ressourcer.

La dimension esthétique, symbolique et politique de ces démarches ne s’apparente pas aux dimensions de revendications artistique et politique des précédentes époques. Ces formes effervescentes de production et de réception de l’acte artistique au cœur d’enjeux urbains, artistiques, sociaux, culturels et politiques sont plus qu’un genre artistique nouveau.
Les contradictions que ces initiatives soulèvent entre émergence et reconnaissance, art et démarche sociale, mémoires plurielles et universalité invitent les institutions culturelles à reprendre la question du droit à la culture, celle de la place de l’artiste dans la Cité et celle d’une action culturelle à mener.

Qu’en est-il du travail des artistes sollicités, dans le cadre d’ateliers-résidence ou de projets culturels de quartier, de favoriser des processus d’intégration et de cultures partagées, pour pallier les risques, d’enfermement et de stigmatisation qui menaceraient certains praticiens des « cultures de banlieue » ?

La nécessité de pas se couper d’une génération d’artistes et de professionnels qui n’ont pas accès aux grandes institutions suppose également de bien connaître ce mouvement profond lié à la plasticité de lieux de travail du type friches ou « squats d’artistes » dont la vocation n’est pas d’être labellisés ou institutionnalisés.

Dans les friches industrielles, urbaines qui font désormais réseau, ou dans l’itinérance des arts de la rue, de nombreuses pratiques sociales, artistiques économiques engagent des dynamiques dont il faut interroger les fondements pour comprendre ce qu’y a t-il de commun, dans ces initiatives singulières, qui pourrait étayer une politique de soutien et d’accompagnement du ministère.

Les recherches interministérielles soutenues par la Mission de la recherche et de la technologie, comme la mission de réflexion et de proposition confiée récemment à Fabrice Lextrait (Friche de la Belle de Mai) et suivie par la Délégation au développement et à l’action territoriale manifestent le souci du Ministère de la culture de comprendre comment identités, liens sociaux et pratiques artistiques se construisent dans ces nouveaux réseaux urbains.

Contact :
Direction de l’administration générale
Mission de la recherche et de la technologie
3, rue de Valois 75042 Paris cedex 01 Tél : 01 40 15 81 02
Claude Rouot claude.rouot@culture.fr


13 La recherche au service de la promotion du français et de la valorisation des langues de France

Les actions de recherche soutenues par le ministère de la culture et de la communication (Délégation générale à la langue française et Mission de la recherche et de la technologie) visent, d’une part, à accompagner le développement technique de la société de l’information, afin d’y assurer une bonne présence du français, et d'autre part à étudier l’état des lieux et l’évolution des pratiques du français et des langues de France.

1. Recherches concernant le traitement informatique du langage
Les enjeux linguistiques sont particulièrement importants dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Ils se concentrent sur trois thèmes : le suivi et la maîtrise des normes techniques impliquant directement ou indirectement les langues, la constitution de ressources linguistiques permettant de développer en français les outils informatiques du futur, l’amélioration des systèmes de contrôle de l’accès (filtrage) aux contenus mis à disposition sur le web.

Normes techniques
Les normes techniques des matériels informatiques et des logiciels ont une importance décisive pour le respect des langues : aux débuts de l’internet, seul l’alphabet latin non accentué (l’anglais) était accepté par les machines. Aujourd’hui, les messageries électroniques et les pages web traitent correctement un très grand nombre de langues, dont le français, grâce à de nouvelles normes internationales (ISO 10646) ou à des standards industriels (Unicode) bien intégrés aux produits courants du marché.

Le ministère de la culture et de la communication soutient l’action de veille conduite par l’AFNOR au sein de l’ISO sur l’évolution des normes, ainsi que celle du Groupe d’experts français pour les standards de l’internet (GEFSI). Il soutient également les recherches pour la réalisation de formats informatiques (format GENETER, développé par l’Université de Rennes II) permettant l’échange entre des bases de données en différentes langues, essentiel pour permettre, par exemple, la mise en réseau et le partage de terminologies, indispensables aux traductions à grande échelle.

Ressources linguistiques
Le traitement informatique du langage est de plus en plus présent dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) : moteurs de recherche, logiciels d’aide à la traduction ou de traduction automatique, correcteurs orthographiques, synthèse vocale..., les applications sont nombreuses et déjà bien connues du public. La voix est appelée à remplacer les claviers et les interfaces classiques dans l’utilisation des ordinateurs et des mobiles, pour accéder aux services ou passer commande en ligne.

Les « ressources linguistiques » sont des corpus de textes ou de paroles numérisés et correctement balisés, matière première destinée à enrichir les logiciels ou à tester leurs performances en vue de leur amélioration. Appuyé sur l’avis d’un comité d’experts scientifiques et juridiques, le ministère a confié à l’agence européenne ELRA le lancement d’appels d’offre pour la constitution de ces ressources et leur diffusion dans son catalogue (six appels d’offre ont été lancés depuis 1998).

Le soutien apporté depuis 1998 par le ministère à la constitution d’un « corpus parlé du français contemporain » par l’université d’Aix-Marseille, permet de disposer d’un ensemble de 50 h de parole enregistrée, reflétant une grande diversité régionale et sociolinguistique, qui pourra servir notamment au développement de logiciels de traitement de la parole.

À l’occasion de la Présidence française de l’Union européenne, le ministère a mis en démonstration sur son site de l’internet consacré à l’Europe un moteur de traduction automatique (Reverso, de la société Softissimo) permettant aux internautes de faire traduire en anglais ou en allemand les pages du site consultées.

Filtrage des contenus en ligne
L’internet est devenu un véritable média destiné au grand public, proposant informations, programmes audiovisuels et services, permettant d’acheter et de communiquer en ligne. La garantie d’une utilisation sûre de l’internet est devenue indispensable, notamment eu égard au contenu accessible.
Le ministère de la culture et de la communication (Mission de la recherche et de la technologie et DGLF) soutient le projet « Princip.net » (Plateforme pour la recherche, l’identification et la neutralisation des contenus illégaux et préjudiciables sur l’internet) associant, notamment, l’Inalco (Institut national des langues et cultures orientales) et l’université de Toulouse Le Mirail. Il consistera à fournir en accès libre une plate-forme logicielle évolutive et constamment mise à jour de détection et de filtrage des contenus, à laquelle pourront se connecter les hébergeurs, les fournisseurs d’accès nationaux ou internationaux afin d’offrir à leurs abonnés ou utilisateurs occasionnels un réseau sécurisé.

2. Programme d’observation des pratiques linguistiques
En 1999, le ministère de la culture et de la communication a lancé un programme portant sur l’observation des pratiques linguistiques. L’objectif est d'étudier les pratiques linguistiques en France ainsi que les modalités et les effets du contact entre les langues afin d'apporter des informations utiles pour l'élaboration des politiques sociales, éducatives et culturelles en permettant de prendre en compte les expériences linguistiques des individus et des groupes. Ces observations pourront servir en particulier aux actions concernant la maîtrise de la langue française ainsi que la valorisation des langues de France.

Depuis 1999, la DGLF subventionne les travaux de certains organismes d'étude et de recherche, notamment le programme de l’Institut pour la recherche et le développement sur les langues de Guyane et l’exploitation de la partie linguistique de l’enquête de l’Institut d'études démographiques (INED) sur les familles. Elle a lancé d’autre part deux appels à propositions, l’un sur la description et l’analyse de l’hétérogéneité des pratiques linguistiques sur l’ensemble du territoire (20 projets retenus), l’autre sur l’observation des contacts de langues dans une situation géographique et sociale précise (16 projets retenus).

Un troisième appel à propositions doit être lancé en mars 2001 pour un montant compris entre 800.000 F et 1 000.000 F.

Contact
Délégation générale à la langue française
6, rue des Pyramides 75001 PARIS Tél. : 01 40 15 36 65 Télécopie : 01 40 15 36 76
Daniel Malbert daniel.malbert@culture.gouv.fr


14 Les publications de la Mission du patrimoine ethnologique

Grâce aux publications, les résultats des recherches ethnologiques soutenues par la Mission du patrimoine ethnologique sont diffusés auprès des spécialistes en sciences sociales et, plus largement, du public intéressé par les transformations de notre société.

La Mission publie avec le Centre des monuments nationaux (Éditions du Patrimoine) une revue semestrielle, Terrain, et coédite, avec les Éditions de la Maison des sciences de l’homme, la collection « Ethnologie de la France ».
Les publications de la Mission, diffusées par le CID et disponibles en librairie, sont régulièrement signalées par la presse. Chaque année, elles sont présentées dans plusieurs salons du livre et aux colloques internationaux d’anthropologues.

La revue Terrain
Semestrielle et abondamment illustrée, Terrain est une revue scientifique dans son propos et attrayante dans sa présentation. Elle a pour ambition, par ses dossiers thématiques, d’éclairer les différents aspects de la société contemporaine, française et européenne, et d’inciter à la recherche ethnologique sur de nouveaux sujets. Elle se veut un lieu de réflexion et de débat pour les ethnologues, et de dialogue avec les autres sciences sociales. Terrain rend également compte de l’actualité de l’ethnologie européaniste en matière d’édition, de formation et de manifestations culturelles ou scientifiques (colloques, expositions, etc.).
Derniers titres parus : n°30 : Le regard (mars 1998) ; n°31 : Un corps pur (sept. 1998) ; n°32 : Le beau (mars 1999) ; n°33 : Authentique ? (sept. 1999) ; n°34 : Les animaux pensent-ils ? (mars 2000) ; n°35 : Danser (septembre 2000)

La collection « Ethnologie de la France »
Elle se compose d’ouvrages d’auteur et de cahiers collectifs.
Les ouvrages présentent des études de terrain sur un sujet pouvant intéresser un large public et constituant une avancée pour la discipline. La sous-collection « Regards sur l’Europe » diffuse les résultats de recherches comparatives en ethnologie du domaine européen.
Les Cahiers de la collection « Ethnologie de la France » rassemblent des textes –synthèses des programmes de recherches thématiques, actes de colloques ou de séminaires, répertoires, etc. – issus des activités de la mission du Patrimoine ethnologique.
Plusieurs titres de la collection ont été primés et/ou traduits par des éditeurs anglais, italiens et américains.
Derniers ouvrages parus : n°20 : La culture des sentiments. L'expérience télévisuelle des adolescents ; n°21: Être rugby. Jeux du masculin et du féminin. Derniers cahiers parus : n°15 : Domestiquer l'histoire. Ethnologie des monuments historiques ; n°16 : Campagnes de tous nos désirs.

Contact :
Mission du Patrimoine ethnologique
65, rue de Richelieu - 75002 Paris Tél.: 01 40 15 85 27
Christine Langlois christine.langlois@culture.fr
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