- Audiovisuel et communication -
La loi du 1er août 2000
modifiant la loi du 30 septembre 1986 sur la liberté de
communication audiovisuelle Les
principales dispositions Calendrier de mise en oeuvres
Dossier complet avec l'historique des
débats
Les 10 principales avancées de la loi sur
l'audiovisuel
Le projet de loi sur l'audiovisuel a été
adopté par le Parlement et promulgué le 1 er août 2000
(Journal officiel du 2 août). Voici les principales
dispositions destinées à renforcer le service public et à
garantir la diversité de l'offre audiovisuelle.
- Une télévision publique solidement
organisée
La loi procède à la création d'un
groupe rassemblant France 2, France 3 et la Cinquième, sous la
responsabilité d'un président commun. Des accords de
coopération seront passés avec RFO. Le Conseil supérieur
de l'audiovisuel nomme le président du conseil d'administration de la
holding, qui est également président des conseils
d'administration des trois chaînes. Pour chacune des
sociétés filiales, le président est assisté d'un
directeur général, nommé par le conseil d'administration
de la holding, sur proposition de son président.
- Des moyens d'action renforcés
Les mandats
du président, des membres du conseil d'administration de la holding et
des filiales sont fixés à cinq ans, contre trois actuellement. Le
remboursement intégral des exonérations de redevances est inscrit
dans la loi. Le montant en sera versé au budget général de
l'État. On notera que le règlement de la redevance pourra
s'effectuer par paiement fractionné à compter du 1er janvier
2001. Le financement des chaînes, pour la radio et la
télévision publiques, à l'occasion de chacune des lois de
finances, sera à l'avenir lié à l'exécution de
contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens.
- Une baisse sensible de la publicité
Le
temps de diffusion de messages publicitaires sur France 2 et France 3 est
réduit à 8 minutes par heure au lieu de 12
précédemment.
- Une meilleure protection des mineurs
La loi
prévoit plusieurs mesures de protection des mineurs vis à vis des
programmes qui seraient susceptibles de nuire à leur
épanouissement et ceux qui inciteraient à la haine pour des
raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité. Elle charge le
Conseil supérieur de l'audiovisuel du contrôle des chaînes
à cet égard.
- La mise en uvre du numérique
hertzien
La loi organise les conditions de mise en uvre de la
diffusionhertzienne numérique. La télévision
numérique terrestre va permettre à l'ensemble des Français
de disposer, très prochainement, d'une quarantaine de programmes
audiovisuels et de services. Le dispositif anti-concentration prévoit
que nul ne pourra détenir, directement ou indirectement, plus de cinq
autorisations pour un service national diffusé par voie hertzienne
terrestre numérique : les opérateurs historiques ne pourront pas
détenir plus de cinq autorisations. Ils disposent par ailleurs d'un
accès prioritaire aux fréquences, d'une part pour la reprise du
programme actuellement diffusé en analogique (le "simulcast "), d'autre
part pour un second programme, défini par eux. Le Conseil
supérieur de l'audiovisuel devra allouer aux sociétés de
l'audiovisuel public les ressources en fréquences nécessaires
à l'exercice de leurs missions sur les réseaux numériques
dès lors que le gouvernement aura donné son accord à la
création d'une nouvelle chaîne. Les missions
générales du service public définies à l'article
1er seront complétées dans ce sens. France
Télévision est autorisée à créer des
filiales pour éditer des services de télévision
diffusés gratuitement en numérique et répondant à
ses missions de service public.
- Un nouvel espace pour les télévisions
locales
La loi ouvre la possibilité pour les
collectivités locales de déléguer la gestion du canal
local avec des objectifs et des moyens clairs et contractualisés et pour
les associations sans but lucratif de créer des
télévisions de proximité. Le Gouvernement s'engage
à déposer devant le Parlement dans un délai d'un an un
rapport sur les possibilités de développement des
télévisions citoyennes de proximité.
- De nouveaux moyens de régulation pour le
CSA
Le pouvoir de régulation du CSA est conforté par une
précision et une extension des critères d'appréciation sur
le fondement desquels il peut ne pas reconduire les autorisations des services
de radio et de télévision diffusés par voie hertzienne
terrestre sans appel aux candidatures. Ces modifications visent à
remédier aux critiques adressées au dispositif de
présomption de " reconduction automatique " qui figeait le paysage
radiophonique pour des années sans permettre à l'autorité
de régulation de jouer pleinement son rôle.
- Facilitation de la création des services en
ligne
Une mesure nouvelle supprime le régime de
déclaration préalable des services en ligne, y compris les
services télématiques, autres que de correspondance
privée, et tend à préciser la responsabilité des
hébergeurs de sites internet et des fournisseurs d'accès.
- Fin de l'exclusivité pour les
décodeurs
La loi assure la transposition de la directive
européenne 95/47 du 24 octobre 1995 qui permet d'utiliser un même
décodeur pour la réception de plusieurs offres de programmes.
- Des quotas modulés pour la chanson
française
La loi permet désormais de moduler les quotas
de chansons francophones imposés aux radiodiffuseurs. Depuis 1994, les
radios doivent diffuser 40% de chansons francophones et, sur ce quota, 20% de
nouveaux talents. Ce quota demeure pour les radios généralistes,
mais il est modulé : pour les radios spécialisées dans la
mise en valeur du patrimoine musical, il est fixé à 60% de
chansons françaises dont 10% de nouvelles productions, et pour les
radios " jeunes " à 35% mais avec 25% de nouveaux talents.
Calendrier de mise en uvres :
Constitution du groupe
France-Télévision - La loi prévoit que
l'adoption des statuts de la société
France-Télévision et la nomination de son président
doivent intervenir dans le mois suivant la promulgation, soit avant le 1er
septembre 2000. C'est désormais chose faite avec la nomination de Marc
Tessier par le CSA le 22 août dernier. - Les statuts des nouvelles
sociétés France 2, France 3 et la Cinquième, dont le
capital est transféré par la loi à France
Télévision, doivent intervenir dans un délai de 3
mois. - Les cahiers des charges des nouvelles chaînes hertziennes
numériques de France-Télévision doivent être
établis préalablement à l'attribution prioritaire de
fréquences à leur bénéfice, soit d'ici la
mi-2001.
Négociations des contrats d'objectifs et de moyens des
chaînes publiques - La loi de finances pour 2001 assure le
remboursement intégral des exonérations sociales de redevance et
prend en compte la baisse légale à 8 minutes de la durée
horaire maximale de la publicité de France 2 et de France 3. -
L'État se donne pour objectif de négocier d'ici à la fin
2000 les grandes lignes des contrats d'objectifs et de moyens pour
France-Télévision, Radio France, RFO, RFI, celui de l'INA ayant
été signé dès avril 2000. Établis pour une
durée pouvant aller de 3 à 5 ans, ces contrats fixeront
l'évolution pluriannuelle des ressources publiques allouées aux
chaînes publiques. Dans ce cadre, ils détermineront la dotation
spécifique pour le développement des nouvelles chaînes
numériques hertziennes.
Mise en place de la télévision herzienne
numérique - La loi fait obligation au CSA d'organiser, avant
le 30 septembre prochain, la concertation professionnelle sur les principes de
la planification des fréquences et d'en publier les résultats
avant le 31 octobre 2000. Le CSA doit également arrêter et publier
au plus tard un an après la promulgation de la loi, c'est-à-dire
avant le 1er août 2001, une première liste des fréquences
disponibles pour les services nationaux et locaux. - Le CSA pourrait donc
organiser les premiers appels à candidature pour les chaînes
numériques hertziennes au cours du second semestre 2001. - Les
grandes lignes du paysage de la télévision numérique
hertzienne pourraient en conséquence être en place pour le
début de l'année 2002. - La loi prévoit que le
gouvernement transmettra au Parlement avant le 1er août 2003, un bilan de
cette mise en place à l'occasion duquel il proposera une date
d'arrêt de la diffusion hertzienne analogique.
Négociations sur les obligations de
production - Engagées sous l'égide de la Direction du
développement des médias (ex : SJTIC) et du CNC, les
négociations sont en cours avec les grandes chaînes hertziennes
publiques et privées et les organisations de producteurs audiovisuels
sur l'actualisation du décret du 17 janvier 1990 relatif aux obligations
de production. - La loi prévoit, par ailleurs, que des obligations
adaptées à leur situation économique seront à fixer
par décret pour les chaînes du câble et du satellite et pour
les nouvelles chaînes hertziennes numériques. - Ces
négociations porteront notamment sur le taux général des
obligations, la définition des uvres et des entreprises
indépendantes, et les obligations spécifiques qui leur seront
applicables. Ces règles pourront faire l'objet d'accords professionnels
établis bilatéralement avec chacune des grandes chaînes
concernées, le décret ne fixant en ce cas que des planchers ou
des régimes optionnels servant de référence.
Autres décrets d'application et de transposition de
directives Sont notamment à établir d'ici à la
fin de l'année, les textes réglementaires relatifs :
- aux données d'identification des éditeurs en
ligne ;
- au conseil consultatif des programmes de France
Télévision ;
- à la Commission de contrôle des
sociétés de perception et de répartition des droits (SPRD)
;
- à la liste des événements d'importance
majeure ne pouvant faire l'objet d'exclusivité de retransmission ;
- au régime d'obligation des chaînes du
câble et du satellite.
Réforme du décret sur la publicité
télévisuelle - La concertation avec les professions
concernées par les interdictions a été annoncée par
la ministre et se poursuivra, secteur par secteur : presse écrite,
édition, cinéma et, pour la distribution, les différents
médias affectés par le partage de la ressource (PQR, radio,
chaînes thématiques ou locales...). - Ces points
relèvent d'un même texte d'application de la loi de 1986
(décret du 27 mars 1992). Sur le fond, ils restent susceptibles d'un
traitement et d'un calendrier différenciés selon le
développement des négociations par secteur.
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