Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire de Nancy, Cher André Rossinot,
Monsieur le Ministre, Maire adjoint chargé de la culture, Cher Laurent
Hénart,
Monsieur le Sénateur, Cher Philippe Nachbar
Monsieur le Préfet,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux de participer avec vous tous au forum national
des musiques actuelles réuni depuis mercredi à Nancy. Je suis
frappé par l’esprit constructif et pluraliste qui a animé
l’ensemble de vos échanges. Vos 17 ateliers ouvrent des pistes
de réflexion très riches et très intéressantes.
Je compte beaucoup sur vos travaux, sur nos rencontres régulières,
pour élaborer les axes d’une politique adaptée aux spécificités
de votre secteur. Notre rendez-vous d’aujourd’hui en est l’illustration.
Il est le résultat d’une année de discussions, d’analyses,
de débats et de travail. J’ai tenu à en faire aussi un
temps de proposition.
J’ai symboliquement posé, hier après midi, avec plusieurs
d’entre vous, la première pierre du futur centre régional
des musiques actuelles qui verra le jour à Nancy, fin 2007. Au-delà
du symbole, ce geste marque mon engagement et ma détermination à
agir à vos côtés.
La séance de restitution de ce matin est tout à fait stimulante.
Elle vous a permis de dresser un état des lieux. Elle doit nous permettre
aussi de franchir une nouvelle étape dans la reconnaissance des musiques
actuelles ainsi que dans la mise en œuvre de mesures concrètes
et stratégiques pour l’avenir.
La reconnaissance récente des musiques actuelles
Je veux renforcer et multiplier les occasions de rencontres et les lieux de
débat entre les artistes, les publics, et les nombreux acteurs professionnels
ou amateurs, qui contribuent au développement, au foisonnement des
musiques actuelles. Elles sont à la fois, au sens le plus fort de ce
terme, des musiques populaires. Elles font partie de notre patrimoine, qu’elles
enrichissent sans cesse de nouvelles créations. Et elles incarnent,
par la multitude des genres, des styles et des talents, la notion même
de diversité culturelle.
Elles s’inscrivent dans les mouvements de notre société,
et ce depuis toujours, au gré de l’éclosion des talents
et de l’évolution des techniques, mais aussi du formidable écho
qu’elles rencontrent auprès d’un public sans cesse plus
large, plus varié, plus avide de nouveautés, de découvertes
et d’émotions. Toutes les études sur les dépenses
et les pratiques culturelles des Français montrent que la part consacrée
aux musiques qui nous rassemblent aujourd’hui dans leurs activités,
dans leur équipement, dans
leurs achats, ne cesse de croître et même de se multiplier. Dans
toute la diversité des courants artistiques d’aujourd’hui,
comme des supports qui ne cessent de se diversifier, elles accompagnent toujours,
anticipent souvent les changements, elles sont l’expression de la pluralité
des cultures, des langues, des générations, des combats politiques,
mais aussi de toutes les émotions et des moments forts de la vie de
chacune et de chacun d’entre nous.
Le Jazz
N’ayant pu évoquer suffisamment le jazz à Strasbourg,
et ne pouvant être présent ce soir au festival de Nancy jazz
pulsation, je veux à ce stade dire un mot du jazz.
La politique que le ministère de la culture et de la communication
conduit avec succès depuis 2002 en faveur des ensembles musicaux et
vocaux professionnels, concerne aussi les grands orchestres, ensembles ou
collectifs de jazz.
Acteurs importants du développement de l’emploi artistique, ceux-ci
doivent aujourd’hui pouvoir bénéficier de moyens renforcés.
Si le secteur du jazz a besoin de moyens accrus, il doit aussi être
mieux structuré. Je serai donc particulièrement attentif à
ce que les DRAC engagent, chaque fois que cela sera possible, des conventionnements
avec ceux des ensembles, orchestres ou collectifs de jazz, qui, à l’image
notamment des ensembles de musiques classiques, pourraient créer des
partenariats durables avec des collectivités territoriales, pour la
réalisation d’un projet artistique et culturel ambitieux et créatif.
C’est, j’en suis persuadé, une condition nécessaire
à la poursuite sereine de la réflexion qui a été
engagée, notamment, avec l’association pour le jazz en orchestre
national (AJON) et avec l’association Grands Formats, sur l’avenir
du secteur. Cette réflexion porte en particulier sur le devenir de
l’orchestre
national de jazz, qui est aujourd’hui la seule formation à bénéficier
d’un label unique créé en 1986, dont Franck Tortiller
vient de prendre la direction musicale.
Je souhaite que cette concertation, conduite par la Direction de la Musique,
de la Danse, du Théâtre et des Spectacles, aboutisse dans les
prochains mois à une série de propositions qui pourront être
mises en œuvre dès la saison 2006/2007.
La chanson, le jazz, les musiques traditionnelles et les musiques du monde,
toutes les formes du rock, de la pop, du hip hop, des musiques électroniques
et tous les métissages de ces différentes familles musicales,
constituent un formidable terreau de créativité pour de nombreux
artistes et au-delà, pour
tous ceux qui les pratiquent en amateur.
Les musiciens professionnels relevant du champ des musiques populaires représentent
plus de 70% des musiciens en activités, d’après une enquête
récente du Ministère de la Culture et de la Communication. Il
est certain qu’une proportion semblable de musiciens amateurs pratiquent
les musiques actuelles, ce qui est considérable.
L’action que je veux mener avec vous en faveur des musiques actuelles
doit se nourrir de l’addition des énergies qui les composent.
En dépit d’une longue histoire, les musiques actuelles n’ont
retenu l’attention des pouvoirs publics que depuis une période
relativement récente, par rapport aux autres pratiques culturelles.
Aujourd’hui, les musiques actuelles doivent faire l’objet d’une
prise de conscience, non seulement par l’Etat, mais
aussi par l’ensemble des collectivités partenaires de la politique
culturelle ; elles doivent faire l’objet d’une véritable
politique publique, dont je vais maintenant vous présenter les orientations.
Je suis et continuerai d’être très vigilant aux politiques
territoriales qu’elles concernent la ville ou les territoires ruraux.
Les artistes, les publics en font partie intégrante.
Je suis convaincu qu’est venu aujourd’hui le temps de la rencontre
avec tous les échelons territoriaux. J’en serai le déclencheur
en y sensibilisant personnellement les collectivités territoriales,
dont le rôle est essentiel. Je mesure bien en effet les incompréhensions,
les risques de situations conflictuelles qui en découlent. C’est
un véritable partenariat qui doit s’instituer. Je demande aux
Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) de jouer un role
actif de médiation.
Le Budget
Un budget ne résume pas une politique, mais il en est l’expression.
Le Ministère de la Culture et de la Communication a doublé les
moyens qu’il accorde au secteur, au cours des sept dernières
années, tant pour l’investissement et le fonctionnement des équipements,
que pour l’aide à la création.
Ce sont aujourd’hui 20M qui sont accordés en fonctionnement
par l’Etat aux musiques actuelles.
Il importe aussi que les outils dont nous disposons soient encore plus efficaces.
Des outils perfectibles
Je commencerai par le Centre national de la chanson, des variétés
et du jazz (CNV) qui doit jouer un rôle essentiel pour la structuration
de l’ensemble du secteur. Je tiens à féliciter Daniel
Colling qui vient d’être reconduit à la présidence
de l’établissement public.
Il est indispensable que le centre de ressources du CNV sur l’économie
de la production des spectacles de variétés, se développe,
afin que nous puissions enfin disposer d’éléments d’analyse
et de prospective sur le spectacle vivant.
Ces éléments sont essentiels pour définir les orientations
qui guideront notre action commune dans les mois et les années à
venir.
Le CNV doit en effet être au cœur de la politique publique, pour
le développement des musiques actuelles, pour la création et
la diffusion, pour agir au nom de l’Etat, au nom de l’intérêt
général.
Il est tout à fait essentiel que cet établissement public soit
au service des professionnels, afin de les accompagner dans l’ensemble
de leurs démarches. C’est dans cet esprit, que je souhaite lui
confier d’autres missions, à commencer par le programme de résidences
de musiques actuelles, jusqu’ici piloté par le Ministère
de la Culture et de la Communication, afin de dynamiser la création
et l’action culturelle ou éducative. Les modalités du
transfert de cette compétence seront déterminées dans
les semaines à venir.
Je souhaite également que le Hall de la Chanson, puisse rapidement
intégrer le CNV. Car, dans votre domaine aussi, le patrimoine est un
capital d’avenir.
Sur le financement du centre, je me réjouis, bien sûr, de la
progression régulière du montant de la taxe sur les spectacles,
13ME en 2004, collectée par le centre national des variétés.
Je réaffirme ici l’engagement de l’Etat, à hauteur
d’un million d’euros, dans le fonctionnement du CNV. Il est en
effet primordial que les ressources propres de l’établissement
soient prioritairement affectées au soutien des projets.
Je tiens à saluer par ailleurs le dispositif des “ scènes
de musiques actuelles ” créé en 1996. Il s’est réellement
développé depuis cinq ans et nous y avons consacré 7,5ME
en 2004, soit 20% des financements publics.
Les derniers équipements créés sont de remarquables complexes
comme la « Cartonnerie » à Reims ou prochainement le centre
des musiques actuelles de Nancy, et encore, à Tours, la ville dont
je suis l’élu, le « Petit Faucheux », installé
récemment dans l’ancien théâtre Louis Jouvet du
centre dramatique.
Ce sont aussi 14 millions d’euros que le Ministère de la Culture
et de la Communication a engagés sur trois ans dans la construction
de sept Zéniths qui couvriront la quasi-totalité du territoire.
Vers une évaluation plus fine des attentes et des besoins
Les outils n’ont de pertinence et d’efficacité que s’ils
satisfont les besoins et je souhaite faire un point très précis
sur l’ensemble du secteur.
Je veux d’ailleurs saluer ici le travail remarquable dans ce domaine
des associations comme le Fonds pour la Création Musicale ou le centre
d’Information et de Ressources des Musiques Actuelles.
J’ai commandé à l’inspection générale
de l’administration de la culture, une évaluation des dispositifs
et des moyens mis en œuvre par l’Etat depuis une quinzaine d’années
en faveur des musiques actuelles. Je compte beaucoup sur les résultats
de cette étude, confiée à Anita Weber et Michel Berthod.
J’ai demandé qu’ils me soient remis d’ici la fin
de l’année. Ils nous permettront de concevoir et de mettre en
œuvre une politique plus efficace.
Au-delà des moyens existants et - j’en ai bien conscience -perfectibles,
je veux engager un travail de long terme entre l’ensemble des professionnels
et les collectivités locales, pour la connaissance et la reconnaissance
de ce secteur à part entière.
L’institutionnalisation de la concertation nationale
La concertation nationale pour le développement des musiques actuelles
avait été créée à votre demande. Grâce
à l’engagement et à l’énergie de chacun d’entre
vous, qui ont permis de créer les conditions du dialogue nécessaire,
elle a jeté les fondements d’une réflexion et d’un
travail durables.
Les premiers travaux de cette concertation ont abordé les conditions
territoriales de développement des musiques actuelles, dans toutes
ses dimensions : l’enseignement de la formation et des pratiques artistiques,
la création, la production, la diffusion et l’exposition des
œuvres et des artistes, ainsi que le travail d’action culturelle
et éducative qui s’y attache.
C’est pourquoi j’ai décidé d’offrir un cadre
permanent à cette concertation, en créant auprès de moi
un Conseil supérieur pour les musiques actuelles (CSMA). Je l’installerai
dans les toutes prochaines semaines au Ministère de la Culture et de
la Communication.
Il réunira l’ensemble des professionnels d’ores et déjà
présents dans la concertation, les représentants des collectivités
locales et territoriales, auxquels viendront se joindre les représentants
de la production et de l’édition phonographique, ainsi que l’ensemble
des services de l’Etat concernés, le département des études,
de la prospective et des statistiques du Ministère de la Culture et
de la Communication, la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre
et des Spectacles, les directeurs régionaux des affaires culturelles,
et enfin l’établissement public, le CNV. Il associera et entendra
en tant que de besoin l’ensemble des organismes du secteur et des services
de l’Etat compétents et sera présidé par une personnalité
indépendante que je viens de désigner, David Kessler, directeur
de France Culture.
Ce Conseil devra achever les travaux d’ores et déjà engagés
par la concertation. Il devra rapidement lancer un programme de travail permettant
de traiter l’ensemble des sujets fondamentaux pour la structuration
du secteur, comme l’emploi, les pratiques amateurs, les questions de
formation et d’insertion professionnelle, la création et la diffusion.
Je souhaite à ce stade évoquer deux thèmes très
importants : la formation et la diffusion.
La Formation
Une première étape a été engagée avec la
récente création des diplômes d’Etat et des certificats
d’aptitude pour les musiques actuelles amplifiées. Une centaine
de musiciens en sont titulaires aujourd’hui. Ces diplômes et les
centres de formations qui les délivrent, sont autant d’outils
qui devront irriguer des conservatoires de musique et des écoles associatives.
Par ailleurs, la mise en œuvre de la valorisation des acquis de l’expérience
devrait progressivement permettre à ceux des nombreux artistes qui
se sont euxmêmes formés, d’obtenir la reconnaissance de
leur compétence dans l’objectif de mieux la transmettre. Il va
de soi que la mise en œuvre du diplôme national d’orientation
professionnelle, et le dispositif à l’étude sur l’enseignement
supérieur de la musique, concernent aussi les artistes qui, dans le
secteur des musiques actuelles, ont peut-être encore, plus que dans
d’autres disciplines, besoin de trouver les voies d’accès
à l’université que leur ouvriront ces nouveaux diplômes.
J’ai conscience que l’enseignement des musiques actuelles et l’accompagnement
des pratiques musicales, reposent principalement sur un réseau associatif
dense et varié, que nous devons nous engager à mieux
faire connaître, reconnaître, valoriser et accompagner. Tel est
le sens de la politique conventionnelle durable que je veux engager, notamment
avec les associations et les conservatoires de musique. Je veillerai à
ce que le diplôme national d’orientation professionnelle récemment
créé pour la musique, la danse et le théâtre, puisse
concerner l’ensemble des musiques actuelles.
L’éducation artistique est une priorité. J’ai souhaité
avec mon collègue Gilles de Robien renforcer la politique en faveur
de l’éducation artistique et culturelle en installant le 19 octobre
prochain le Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle.
Je suis sur que cette nouvelle institution sera source d’évaluation
et de propositions rapides et concrètes.
Cinq millions de Français pratiquent la musique en amateur, et parmi
eux, de très nombreux praticiens des musiques actuelles, qui constituent
le socle du renouvellement des genres, des esthétiques et des pratiques.
De ce point de vue, vous le savez, j’ai voulu qu’un décret,
dont la projet a déjà fait l’objet d’une large concertation,
vienne prochainement préciser le cadre réglementaire des pratiques
en amateurs, notamment pour ce qui concerne la collaboration entre musiciens
amateurs et équipes professionnelles. Ce sera une avancée très
importante.
L’exercice des pratiques artistiques musicales amplifiées, en
amateur ou professionnelles, nécessite des espaces adaptés,
en particulier des studios de répétition et des lieux de diffusion
spécifiques. Le devenir des pratiques en amateurs et les conditions
de la professionnalisation des groupes et des artistes qui s’y engagent
en dépendent en grande partie.
Le spectacle vivant, c’est avant tout la scène, qui donne souvent
toutes ses chances aux artistes de se faire connaître au plus grand
nombre. Je me félicite du nombre et de la richesse des festivals et
des concerts de musiques actuelles qui irriguent l’ensemble de notre
territoire. Je salue le travail de toutes celles et de tous ceux, artistes,
techniciens et producteurs de spectacles, qui sont les acteurs de ce foisonnement
remarquable et stimulant.
Sur ce point, le gouvernement encourage la simplification des conventions
collectives du secteur du spectacle vivant, au bénéfice des
salariés du secteur, dont les conditions de travail seront mieux encadrées,
et des employeurs dont l’environnement de travail sera éclairci.
Je souhaite en particulier que le recours au CDD d’usage soit encadré,
que le périmètre et les conditions de recours soient très
précisément définis et que la totalité du travail
effectué soit déclarée et rémunérée,
afin que l’assurancechômage joue pleinement – mais seulement
– son rôle. Le secteur des musiques actuelles sera ainsi inscrit
dans un cadre conventionnel rationalisé, au contenu renouvelé.
J’entends également que les musiques actuelles, dans toute leur
diversité, soient accueillies dans le cadre de résidences, par
les scènes généralistes que le ministère soutient,
en particulier les scènes nationales. Et je suis très heureux
que de nouvelles scènes conventionnées pour la chanson ou le
jazz s’ajoutent aux sept existantes à ce jour.
Je serai en particulier attentif à ce que l’important dispositif
qui a été mis en place au cours des vingt dernières années
par le Ministère de la Culture et de la Communication pour soutenir
l’enseignement des musiques d’aujourd’hui, dont le monde
du jazz a été l’un des premiers bénéficiaires,
ouvre sur de véritables débouchés professionnels pour
les jeunes musiciens du secteur, qui représentent aujourd’hui
un cinquième des musiciens professionnels en France.
La diffusion
La connaissance et la reconnaissance des musiques actuelles ne peuvent se
passer, bien sûr, d’un effort important en faveur de la diffusion.
Même si l’année 2005 a vu une amélioration de l’exposition
de la musique à la télévision, la situation reste fragile,
et je relancerai le dialogue entre les diffuseurs et l’ensemble de la
filière pour obtenir des améliorations supplémentaires
dans les mois à venir. De ce point de vue la TNT est une chance.
La diffusion est la clé de l’accès au public et dès
mon arrivée rue de Valois,
j’ai fait adopter par le Parlement la modification de l’article
29 de la loi du 30 septembre 1986, permettant au Conseil supérieur
de l’audiovisuel (CSA) d’établir dans les conventions des
radios des critères précis de diversité musicale. J’ai
récemment saisi le CSA afin d’appeler son attention sur la négociation
des futures conventions dans le domaine de la radio, qu’il s’agisse
des radios associatives ou des radios commerciales. Il faut utiliser ce mécanisme
conventionnel pour lutter contre la forte concentration de la diffusion des
titres. Je veux d’ailleurs ici saluer le travail de radios comme Radio
Campus ou de la Ferrarock qui font un formidable travail pour la diversité
de la musique.
J’ai décidé de doter de nouveaux moyens l’observatoire
de la musique et d’étendre ces études à l’observation
de la diffusion de musique à la télévision en 2006, afin
que les données du marché soient étudiées en toute
transparence.
La baisse brutale du marché du disque a porté un coup à
l’ensemble du secteur, entraînant de lourdes conséquences
économiques et sociales.
Il est évident que ces difficultés s’ajoutent à
celles que rencontrent de nombreux acteurs des musiques actuelles, labels,
éditeurs ou distributeurs, dont l’investissement et la prise
de risque sont essentiels à la diversité de la création
musicale.
Soutenir et défendre la diversité de nos créations et
de nos industries culturelles, dans le domaine du disque en particulier, c’est
aussi relancer l’investissement et permettre la prise de risque. C’est
pourquoi :
- j’ai souhaité et j’étudie actuellement –
avec Jean-François Copé – la création d’un
crédit d’impôt pour les PME du disque ;
- j’ai décidé de prolonger l’aide à la distribution
physique des disques, en partenariat avec le ministère délégué
aux petites et moyennes entreprises ;
- j’ai créé un fonds d’avance remboursable pour
les toutes petites entreprises du secteur, que j’ai doté de 2
millions d’euros, et qui sera opérationnel dès la fin
de l’année. Ce fonds sera ré-abondé chaque année
de 500 000 E.
Les profondes mutations de la société de l’information
et les changements de mode de consommation des biens culturels induisent,
par ailleurs, de prendre en compte la protection de l’ensembles des
ayants droits.
Je présenterai en décembre prochain devant le Parlement le projet
de loi sur les droits d’auteurs dans la société de l’information,
afin d’apporter le cadre juridique nécessaire aux nouveaux modes
de consommation des produits culturels.
De manière plus générale, j’aimerais que touts
les acteurs des musiques traditionnelles et des musiques du monde, ou encore
des musiques électroniques, familles singulières, mais parties
prenantes des musiques actuelles, soient en mesure de faire de façon
permanente un état des lieux spécifique à leur secteur.
De ce point de vue leur participation aux travaux du Conseil Supérieur
pour les Musiques actuelles et le jazz, les y conduira naturellement.
Je veux mettre en œuvre, dans l’échange et le dialogue avec
vous une politique équilibrée et cohérente pour les musiques
actuelles. Je me félicite de la créativité et de la capacité
de confrontation des idées dont vous avez fait preuve, tout au long
des débats de ce forum national. C’est dans le même esprit
que j’entends donner une lisibilité et une efficacité
fortes à la politique publique dont je viens de vous présenter
les orientations. Sans doute les musiques actuelles ont-elles été
longtemps considérées comme un secteur à part, voire
un peu marginal, au Ministère de la Culture et de la Communication.
J’espère vous avoir convaincu que ce n’est plus le cas
et que, bien au contraire, vous êtes au cœur de ma politique en
faveur du spectacle vivant, en faveur de l’emploi des artistes et des
techniciens, en faveur des publics, parce que vous êtes au cœur
de la vie des Françaises et des Français.
Je vous remercie.