Discours et communiqués de presse

Discours de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse

Lundi 21 janvier 2008

voeux de la ministre voeux de la ministre


Je suis heureuse de vous recevoir, à l’aube de cette année 2008. 2007 a vu, c’est le moins qu’on puisse dire, un changement d’époque, de style, de tempo. Un vaste mouvement a été lancé qui touche l’ensemble de la société, l’ensemble des institutions publiques, et bien sûr le ministère de la Culture.

Ce mouvement, c’est celui des réformes, mais son objectif dépasse les réformes, qui ne sont que des moyens. L’objectif, le sens, c’est une société française qui regarde moins dans le rétroviseur ; qui se projette vers l’avenir avec plus de confiance ; qui travaille ; qui se donne de nouvelles cartes pour une partie dont nous savons tous qu’elle se joue à l’échelle du monde. Une société qui construit, qui laisse des traces, et qui va jusqu’au bout de ses choix.

C’est ainsi qu’il faut lire l’ambition pour nos villes, pour un désir de renouveau urbanistique, et pour une audace architecturale à grande échelle qui a été exprimée par le président de la République lors de l’inauguration de la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Mais c’est ainsi aussi qu’il faut lire, et c’est un événement récent, les décisions annoncées pour l’économie de l’audiovisuel public. Il s’agit, chaque fois, de placer la barre très haut, et de créer une réalité nouvelle qui participe d’un projet collectif.

C’est ce défi permanent que je m’efforce de relever ici, avec toutes les équipes de ce ministère.

Un ministère qui est à la fois jeune et plus si jeune : il est jeune au regard, par exemple, du ministère des Finances, puisqu’il existait sous forme de Surintendance dès le haut moyen âge. Et en même temps, il n’est plus si jeune puisque nous allons fêter son cinquantenaire. Et 50 ans, c’est aussi un temps d’arrêt, un temps de remise en question, de réflexion. C’est tout un travail du ministère sur lui-même, qui a été entrepris.

Alors bien sûr, il s’inscrit dans ce qu’on appelle la RGPP, la révision générale des politiques publiques. Il est particulièrement utile pour la culture et la communication, parce que ce ministère est un ensemble qui s’est construit par strates en répondant à des demandes successives de secteurs culturels, de disciplines, d’où bien sûr un grand nombre de directions au regard des effectifs du ministère, au regard de sa taille.

Notre démarche va être de créer un ministère plus dynamique, plus efficace, plus réactif, qui se fixe des objectifs clairs et qui se donne les moyens d’évaluer précisément son action, de façon à répondre d'abord à la feuille de route d’André Malraux, qui est toujours très actuelle, et à ce que les Français attendent.

Alors, on le sait bien, la culture ne vient pas en numéro 1 des préoccupations des Français quand on les interroge, et en même temps elle compte.

Il y a toujours une grande attention, une focalisation sur la culture : on l’a vu quand j’ai reçu ma lettre de mission, qui a été infiniment commentée. Il y a toujours beaucoup d’intérêt, beaucoup de passions, même, qui se déchaînent, parce que c’est notre identité. Et puis, c’est aussi à travers la culture que l’Europe et même le reste du monde nous perçoivent. Nous l’avons vu, d’ailleurs, au moment où est sorti l’article de Time magazine qui a fait couler beaucoup d’encre.

Ce qu’on attend de nous, ce sont trois très grandes lignes d’action sur lesquelles on nous demande d’être inventifs et efficaces.

La première, c’est bien sûr le patrimoine et toutes les problématiques qui y sont liées.

Cela inclut les archives : un projet de loi a été voté il y a à peine quelques jours, qui répond à une attente, puisque c’est un projet de loi d’ouverture de nos archives, - et nous savons tous que dans chaque Français il y a un petit généalogiste qui veut avoir accès aux sources - et ce projet de loi est très important à ce titre. De même que va être très importante la création, l’ouverture en 2011 du Centre de Pierrefitte-sur-Seine.

Le patrimoine, bien sûr, ce sont les monuments historiques : c’est la première idée qui s’impose à chacun, et nous savons combien les Français sont passionnés par ce sujet.

Il faut les mettre en sécurité. Le projet de loi sur les archives porte aussi sur les biens culturels, et fait passer des dispositions qui créent un climat plus dur pour ceux qui vont piller nos églises, qui vont se servir, et qui jusque-là s’enrichissaient en prenant peu de risques. Grâce à ce complément législatif, ce ne sera plus le cas.

Il faut se donner les moyens de les entretenir et de les restaurer. Il y a un engagement fort de l’Etat. Nous sommes complètement dans la moyenne de ce que l’Etat fait pour le patrimoine depuis maintenant de longues années : c’est-à-dire autour de 300 millions d’euros. Il y a eu par moments des « plus », et souvent d’ailleurs des « plus » ponctuels qui ont entraîné des effets de stop and go, - ce qui est toujours très dangereux parce qu’on lance un chantier et ensuite on l’arrête.

Ce qu’on voudrait trouver, c’est une ressource pérenne qui complète les dotations budgétaires et qui permette de mener la grande politique du patrimoine dont le président a parlé quand il a inauguré la Cité de l’architecture et du patrimoine.

J’ai mis sur la table un certain nombre de propositions, de pistes : la création d’un fonds dont les revenus pourraient, justement, permettre de mener cette politique. Cela pourrait être aussi un jeu de la Française des Jeux - mais on sait que ça ne rapporte pas énormément. Il me semble qu’une piste intéressante serait un prélèvement, une contribution, sur les nuits d’hôtel 4 étoiles et plus, parce que, simplement, deux petits euros, c’est à dire la moitié du prix d’un soda dans le mini bar pour des hôtels dont en général la nuitée est entre 180 et 220 euros ou plus, - cela suffit à donner 50 millions d’euros. Je le mets sur la table. Ce sont des pistes importantes, parce qu’elles permettraient de mener la politique du patrimoine qui a été annoncée et que les Français attendent profondément.

Et puis le patrimoine, ce sont aussi les constructions récentes, ce que nous sommes en train de construire. J’étais d’ailleurs ce matin à l’agence de Jean-Paul Viguier : c’est très intéressant d’aller sur place, dans les différentes agences, et de voir tous les projets dans le monde entier, de voir l’atmosphère, de voir des étudiants de toutes les nationalités. On peut être fier de nos architectes qui bâtissent aux quatre coins du monde.

En ce moment, le ministère porte un plan pour l’architecture. Un plan interministériel qui a été engagé début janvier et qui envisage toute une série de mesures pour mettre les architectes au cœur de la cité ; pour qu’on essaie de lutter contre ces bâtiments commerciaux absolument hideux qui défigurent les extérieurs des villes ; pour que l’on fasse appel aux architectes pour les projets de lotissements ; pour qu’ils travaillent plus étroitement avec les collectivités. Ces mesures concrètes vont être étudiées dans les mois qui viennent avec le Medad (ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables), bien sûr, et le ministère du logement.

Par ailleurs, le ministère a lancé en décembre un concours pour le Grand Paris, avec, au sein du jury, les collectivités et au premier rang la Ville et la Région. Nous annoncerons fin février les noms des 10 équipes retenues. En septembre, nous aurons 10 projets. Cela va faire bouger nos têtes, cela va faire bouger les lignes, que de voir ce que des créateurs imaginent pour ce Grand Paris. Il faut redynamiser le secteur de l’architecture. Il faut prendre ce train.

C’est donc le premier grand objectif : porter une vraie politique pour le patrimoine d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Deuxième grand axe : l’éducation, la transmission, tout ce qui donne des clés de compréhension de notre culture et de notre société. C’est une grande mission, inscrite dans le projet initial de Malraux, et cela se joue sur plusieurs terrains.

Avec le Plan Livre, tout d’abord. Un décret est parti pour permettre à des librairies de référence, qui seront labellisées, de bénéficier d’avantages fiscaux. Cela se joue pour les bibliothèques également, et un accord très important a été signé il y a quelques jours entre les éditeurs et la BNF pour la numérisation des livres sous droits. On voit se profiler un grand mouvement de numérisation : nous aurons un prototype dans les mois qui viennent, et, le plus rapidement possible, la fameuse Bibliothèque numérique européenne, où notre propre projet sera évidemment partie prenante.

La transmission, ce sont les musées. Je ne vais pas insister, vous savez qu’une expérimentation de gratuité est en cours. Ses résultats nous diront dans quelques mois si une telle mesure permet de faire réellement évoluer les structures sociologiques des visiteurs.

C’est aussi l’éducation artistique et culturelle dans son ensemble. Je ne m’étendrai pas non plus, puisque Xavier Darcos et moi ferons très prochainement une communication en Conseil des ministres sur ce sujet. J’indique simplement que mon souhait, c’est que l’ensemble de ce ministère, de ses institutions, de ses établissements, devienne une sorte de centre de ressources pour les Français et spécialement, évidemment, pour les jeunes. Cela va être annoncé dans les jours qui viennent.

Il faut évidemment aussi donner les clés de compréhension des image et des sons. Il ne faut pas que ce que les jeunes voient sur les écrans (qui se multiplient), il ne faut pas que ce qu’ils entendent dans les émissions, disons de libre antenne, soit considéré pour eux comme une norme. Il y a là aussi une réflexion à mener, que j’ai entamée avec Christian Spitz pour savoir comment on peut faire évoluer les choses, comment accompagner les auditeurs et les téléspectateurs.

Evoquer les missions d’information, donner les clés, c’est évidemment parler de vous, qui êtes journalistes, patrons de presse et de médias. Il faut que vous puissiez exercer votre métier dans les meilleures conditions possibles, et je sais combien vous êtes attachés à la loi pour la protection des sources. Il faut absolument, et c’est un engagement fort, repris récemment par le président Sarkozy, que cette loi passe dans les prochains mois. On en a reparlé récemment avec Rachida Dati. La loi est prête.

Il faut bien sûr que la presse écrite soit soutenue – elle est, chacun le sait, un vecteur de démocratie extrêmement fort. Elle a eu cette année des moyens très importants – un budget de 288 millions d’euros pour la presse, en augmentation de 5,8% -, avec un fort soutien à sa modernisation et d’abord la modernisation de sa distribution, avec le plan « Défi 2010 » des NMPP dans lequel l’Etat s’est beaucoup engagé. Sans oublier la mission confiée à Marc Schwartz sur l’acheminement des abonnements de presse par postage et portage.

C’est là tout un effort en direction de la presse, qui correspond à une vraie volonté politique.

Enfin, évidemment, la transmission, c’est l’ensemble de l’audiovisuel public : télé et radio. Il est clair que la suppression de la publicité clarifie la mission de service public, renforce son identité. C’est une décision politique très forte. Je crois qu’elle ne pouvait être prise qu’ainsi : au plus haut niveau et un peu comme un « big bang » parce qu’il faut puissamment bouger les choses.

Vous le savez, des engagements ont été pris : la compensation totale des recettes, qui se fera de façon dynamique ; le refus de privatiser les chaînes, c’est-à-dire le maintien du périmètre actuel ; le souci de l’audience, car je le redis : le but n’est pas de faire des clones d’Arte à travers les autres chaînes publiques. Je me réjouis d’ailleurs que France Télévisions ait annoncé que le Tour de France serait présent sur ses antennes. C’est exactement cela que l’on veut : plus de culture, plus d’émissions intéressantes tôt dans la soirée, des divertissements de qualité, bien sûr, mais aussi du sport. Nous voulons une chaîne véritablement tous publics.

Le cahier des charges, qu’on appelle maintenant contrat de service public audiovisuel, nous avons commencé à y travailler ; un site Internet sera ouvert dans les jours qui viennent, pour que chacun puisse s’exprimer. Nous irons aussi au-devant des téléspectateurs, en France, à travers des forums. Nous ferons des sondages précis, qualitatifs, sur ce qu’attendent les Français. C’est tout un travail collectif qui va être mené pour construire notre télévision publique. Il y a là un enjeu d’exemplarité, un enjeu de transmission et un enjeu de sens.

Enfin, notre troisième axe de travail, c’est de créer les conditions de développement et de rayonnement de notre culture.

Cela concerne les industries culturelles : je pense en particulier à l’industrie musicale. Elle va profiter, nous le souhaitons vivement, des accords de l’Elysée contre le piratage et le téléchargement. On a commencé à travailler sur le projet de loi qui devrait être déposé fin mars, et voté avant l’été. Par ailleurs, les rémunérations versées aux artistes et aux producteurs pour la diffusion de leurs œuvres par les radios et la copie privée de leurs enregistrements, ont été augmentées. Le crédit d’impôt à la production de disques a été repensé lors de la loi de finances rectificative 2007 de façon à quadrupler son impact : on est passé de 3 millions d’euros à 12 millions d’euros. Enfin, l’accès des PME du secteur musical au crédit va être facilité grâce au triplement des moyens du Fonds d’avance aux industries musicales qui passe de 3 à 9 millions d’euros. Nous allons poursuivre le combat pour l’industrie musicale au niveau européen : nous venons de saisir la Commission européenne afin que la durée des droits des artistes interprètes et de leurs producteurs, qui est aujourd’hui limitée à 50 ans, soit allongée, ce qui est parfaitement logique compte tenu de l’allongement de la durée de la vie.

Sur le cinéma et la création audiovisuelle, là aussi, mobilisation avec un budget de l’avance sur recettes en augmentation de 10% pour les films les plus innovants et les plus risqués. Plus de moyens aussi : + 30% en ce qui concerne l’aide à l’écriture et au développement pour les auteurs, ainsi que pour les aides de production en régions. On sait qu’on a un cinéma très vivace, on sait qu’on produit pratiquement 230 films pas an. Mais il y a, en même temps, des points faibles : on sait l’écriture, en amont de la production, a besoin d’être vraiment soutenue, et c’est ce à quoi nous nous attachons avec le CNC. On essaie aussi d’adapter les lois, là aussi, pour créer un environnement favorable. C’est tout le sens du travail mené actuellement, avec notamment le rapport d’Anne Perrot et de Jean-Pierre Leclerc sur le cinéma et le droit de la concurrence, que nous attendons fin février. Le travail se fait aussi sur nos modes d’intervention : d’importants travaux ont été menés par David Kessler et Dominique Richard au sujet de la création audiovisuelle, pour proposer des règles plus simples et aboutir à une meilleure circulation des œuvres. Une première étape a été franchie, un état des lieux a été fait, des propositions ont été apportées. Commence maintenant la deuxième et dernière étape, qui est celle des discussions interprofessionnelles.

Autre priorité : le marché de l’art. Le Rapport Béthenod sera remis fin février. Le plan et ses axes sont simples : il faut encourager les nouveaux collectionneurs, pivots du marché de l’art de demain. Il faut lever les contraintes administratives qui pèsent lourdement sur les professionnels. Et nous porterons certains sujets au niveau européen : la TVA à l’importation et le droit de suite. Nous allons y travailler car les enjeux sont considérables.

Sur les deux premiers sujets, nous allons avancer très vite. Il y a déjà des signes encourageants de la reprise du secteur : de grandes ventes recommencent à avoir lieu à Paris. Nous devons nous engouffrer dans cette dynamique : c’est une autre grande ambition du président de la République.

Dans le spectacle vivant, la problématique est un peu différente. Beaucoup a été fait. Nous pouvons être très fiers de l’offre culturelle, de l’incroyable maillage du territoire français. Mais en même temps nous sentons bien que nous sommes en quelque sorte à la fin d’un cycle. Toutes les organisations professionnelles que j’ai rencontrées le disent.

Nous devons discuter, réfléchir ensemble : comment doivent s’organiser les interventions des uns et des autres, que doit faire l’Etat, que doivent faire les collectivités locales ? Je commence dès cette semaine à rencontrer les associations d’élus. Le 1er février, tous les acteurs du monde du spectacle se mettront autour de la table lors des « Entretiens de Valois ».

Nous réunirons un groupe d’experts pour piloter la réflexion et définir plusieurs thèmes sur lesquels réfléchiront des groupes de travail. J’en ai déjà proposé cinq :

- L’amélioration des outils statistiques : on manque souvent d’éléments, simplement pour savoir ce qui se passe, ce qu’on donne, à quoi ça sert, l’organisation du système. Même si beaucoup d’outils ont déjà été mis en place à la DMDTS, on peut encore aller plus loin dans la connaissance de tout le secteur ;

- On va réfléchir également sur les labels, qui doivent s’adapter aux mutations du spectacle vivant intervenues ces vingt dernières années ;

- On va réfléchir à la façon de rendre les interventions de l’Etat les plus structurantes possibles. Nous allons élaborer un canevas de contrat d’objectif, qui devra pouvoir s’appliquer à toutes les structures subventionnées, dans une logique d’engagement réciproque ;

- On va réfléchir sur les systèmes d’aide à la production et à la diffusion, ainsi que sur le réseau des organismes qui sont chargés de les affecter : il y en a plusieurs, il faut trouver la meilleure efficacité possible ;

- Enfin, on va réfléchir à la valorisation de la dimension européenne de la création et de la diffusion, qui est particulièrement essentielle à la veille de la présidence française ;

Le but sera de dresser un Livre blanc du spectacle vivant, avec un ensemble d’actions et d’orientations concrètes.

Créer les conditions du rayonnement de notre culture, c’est aussi renforcer notre audiovisuel extérieur. Vous le savez, une réflexion est actuellement conduite sur ce sujet. Une première réunion a abouti à la décision de créer une holding regroupant les différentes chaînes. La réflexion est loin d’être achevée : il faut rassurer nos partenaires francophones. Je souhaite que des missions soient conduites en ce sens, pour que le rôle de TV5 continue à s’affirmer à l’intérieur de cette holding. Et il faut voir maintenant, - nous y réfléchissons bien sûr avec le ministère des Affaires étrangères, avec les conseillers de l’Elysée, avec Matignon-, ce que sera cet audiovisuel extérieur, quel fonctionnement, quelles modalités, quelle petite équipe sera chargée de porter l’ensemble du projet.

C’est aussi un enjeu important pour la présidence française. Nous aurons un grand nombre de sujets à porter. Les problématiques fiscales, bien entendu mais pas seulement. Il s’agit aussi de faire vivre la Convention pour la diversité culturelle qui nous encourage à défendre avec force ce qui fait notre succès et notamment notre système d’aide au cinéma et à l’audiovisuel. Je pense qu’en Europe le terrain est bien préparé, et que la présidence sera le moment de faire acter un certain nombre de décisions. Elle sera aussi l’occasion de porter des projets : je pense -je l’évoquais- à la Bibliothèque numérique européenne, je pense au multilinguisme, ou encore au patrimoine européen. Sur ce dernier sujet, la France pourra s’affirmer véritablement comme un leader culturel en Europe. C’est un beau défi.

C’est ainsi que nous allons répondre au mieux à cet article de Time. Je pense montrer que nous sommes toujours dans la ligne de Malraux, en même temps que nous la renouvelons complètement, que nous créons les conditions d’une culture vivante, d’une culture qui rayonne, qui n’a pas peur, qui se porte au-delà de ses frontières. C’est ce que nous allons nous attacher à faire, c’est la tâche dans laquelle je suis personnellement complètement engagée.

Je vous remercie tous de relayer toutes les actions qui sont conduites. Même si ce n’est pas toujours relayé sur un mode complètement laudatif, il est très important que l’information passe et que le débat s’installe. C’est vrai que le ministère de la Culture et de la Communication se sent un peu le ministère des journalistes, et quand certains d’entre vous sont prisonniers, ce qui arrive aujourd’hui de plus en plus souvent car c’est une profession qui est obligée de prendre de plus en plus de risques, cela nous touche particulièrement.

Merci pour tout ce que vous faites. J’espère que nous allons continuer à travailler longtemps ensemble et je vous souhaite à tous une très, très bonne année.

photos : Farida Bréchemier/MCC