Catherine Tasca, a émis un avis défavorable au permis de démolir de la piscine Molitor présenté par la Ville de Paris.

Cet édifice, construit en 1929 sur les plans de l'architecte Lucien Pollet est désaffecté depuis plus de dix ans et de ce fait aujourd'hui très dégradé.

Néanmoins, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, il comporte des éléments architecturaux qui méritent la conservation.

L'ampleur des démolitions proposées ne laisserait subsister que quelques éléments de l'ouvrage inscrit. Elle est donc incompatible avec les principes de conservation et d'authenticité qui s'appliquent aux monuments historique, alors même que les progrès techniques réalisés dans le domaine du traitement des matériaux devraient permettre de conserver une plus large part de l'édifice protége.

La Ministre considère que l'avis sur le permis de démolir, phase préalable à tout avis sur le permis de construire, ne met pas en cause l'interêt que présente la réhabilitation de la piscine Molitor, permettant la réutilisation de ce lieu emblématique. Il vise à une meilleure prise en compte de l'édifice inscrit sans induire en rien un classement qui n'est nullement envisagé.

Le projet avancé par la Ville de Paris prévoit la destruction de la piscine d'hiver et la reconstruction de la piscine d'été au sein d'un complexe hôtelier, ainsi que la construction d'un parc de stationnement.

Ce programme ne justifie pas l'absence de protection des parties architecturales les plus représentatives de cet équipement.

Afin de favoriser un réél effort de préservation des matériaux d'origine, constitutifs de l'oeuvre de Lucien Pollet, le Ministère propose au Maire de Paris le concours du laboratoire de recherches sur les monuments historiques.

Le Ministère souhaite que les termes du permis de démolir soient revus en conséquence afin de permettre au plus vite l'examen du permis de construire.