Avec Sydney Pollack, nous perdons l’une des grandes
figures du cinéma américain de ces quarante dernières
années. Le réalisateur d’On n’achève
bien les chevaux, le film qui l’avait vraiment révélé
au public français, de Jeremiah Johnson,
des Trois jours du Condor et de Tootsie,
avait su s’imposer avec un égal bonheur dans tous les genres
: le drame, le western, la comédie, le policier… Et aussi, bien
sûr, dans ce que l’on pourrait appeler la grande fresque lyrique.
Nous nous souvenons tous à cet égard de son merveilleux
Out of Africa, qui lui valu sept Oscar en 1985.
Sydney Pollack aura été également le réalisateur
qui nous a fait découvrir un jeune acteur promis à la plus belle
des carrières avant de devenir à son tour un grand réalisateur
: Robert Redford.
Dans les années quatre-vingt-dix, Pollack avait renoué avec
ses jeunes années d’acteurs, et on l’avait vu jouer sous
la direction des meilleurs, Woody Allen ou encore Stanley Kubrick. C’était
aussi un producteur
audacieux qui savait prendre des risques pour défendre les talents
qu’il aimait. Il restera dans les mémoires comme un homme de
cinéma très complet, un esprit libre, généreux,
engagé, un humaniste du septième art.