Acquisition d’un Trésor national pour le Château
de Versailles :
La console de l’appartement du Dauphin
vendredi 5 septembre 2008
Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication,
annonce l’acquisition par l’Etat, pour l’établissement
public du musée et du domaine national de Versailles, d’une importante
console ayant appartenu au premier Dauphin, fils du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Grâce au mécénat du cabinet d’audit, d’expertise
comptable et de conseil KPMG, cette pièce historique reconnue Trésor
national, va réintégrer les collections du château de
Versailles.
Exécuté par Claude-Charles Saunier, ce meuble fait partie d’une
importante commande passée le 20 mars 1787 pour le nouvel appartement
du premier Dauphin, fils de Louis XVI et de Marie- Antoinette.
L’appartement traditionnel des héritiers du trône, situé
au rez-de-chaussée du corps central juste sous l’appartement
de la Reine, fut profondément réaménagé et complètement
remeublé. Le Dauphin, âgé de six ans, était logé
avec son gouverneur, le duc d’Harcourt, la femme de celui-ci et leurs
deux petites-filles, Mesdemoiselles de Mortemart.
Du mobilier de cet appartement, le château de Versailles expose déjà
un ensemble de sièges exécutés par Jean-Baptiste Séné
pour le salon de la duchesse d’Harcourt, où se déroulait
une part de la vie quotidienne du Dauphin.
C’est également de cette pièce d’apparat que provient
la grande console d’ébénisterie exécutée
par Claude-Charles Saunier, remarquable par sa taille, 2,10 m de long, propre
aux dimensions des pièces de Versailles. Elle est tout aussi remarquable
par sa qualité et par son décor qui inclut une tête d’Apollon
rayonnant entre deux cornes d’abondance, allusion au pouvoir futur du
successeur de Louis XVI. Le Dauphin ne profita que quelques mois de ce meuble,
puisqu’il mourut le 4 juin 1789. C’est son frère (le futur
Louis XVII mort au Temple en 1795) qui lui succéda dans l’appartement.
Entre-temps, la console fut déplacée dans l’appartement
occupé par Madame Royale, fille de Marie-Antoinette.
La famille royale quitte le château le 6 octobre 1789. La console fut
vendue avec la quasi-totalité du mobilier pendant la Révolution.
Au XIXème siècle, le meuble apparaît dans les collections
de la famille Casimir Perrier, et fut racheté en vente publique le
14 juin 1912 par la famille Sommier, propriétaire du château
de Vaux-le-Vicomte.
C’est la double marque de Versailles : un W au pinceau et un W couronné
au fer, qui a permis son identification.
En exposant cette console, le musée du château de Versailles
offre aux visiteurs une pièce d’un intérêt historique
majeur et poursuit ainsi sa politique de remeublement engagée dans
les années 50 pour évoquer la richesse de la résidence
royale.
Cette acquisition a été rendue possible grâce aux dispositions
fiscales de la loi du 1er août 2003 relative au mécénat,
aux associations et aux fondations. Ces nouvelles dispositions, qui complètent
celles de la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France, créent
en effet des conditions favorables à l’entrée dans les
collections publiques, grâce au mécénat d’entreprise,
d’oeuvres reconnues d’intérêt patrimonial majeur
par la commission consultative des trésors nationaux. C’est la
première fois que KPMG, qui s’est engagé dans un programme
de soutien en faveur du château de Versailles, finance l’acquisition
d’un Trésor national dans ce cadre.