Denis Podalydès, prix Femina 2008 de l’essai

Le 4 novembre 2008 Christine Albanel félicite Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, qui vient de se voir décerner le prix Femina de l'essai pour Voix off.

Hommage aux comédiens. Christine Albanel s’est réjouie en ces termes de ce prix qui vient distinguer l’essai de Denis Podalydès : «  Merveilleuse traversée de tous les territoires de la voix, cet essai aigu, vibrant et juste est aussi un très bel hommage aux comédiens et à l'histoire du théâtre, à toutes les voix de la scène qu'il fait revivre. »

Comédien et metteur en scène. Après des études au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Denis Podalydès entre à la Comédie-Française en 1997 et est nommé 505e sociétaire le 1er janvier 2000. On peut actuellement le voir interpréter le rôle de Pédrille dans Figaro divorce d’Ödön von Horváth, mis en scène par Jacques Lassalle (jusqu’au 15 décembre 2008).
Il a mis en scène Cyrano de Bergerac de Rostand, en 2006, (reprise du 18 décembre 2008 au 22 mars 2009). Parallèlement à son activité à la Comédie-Française, il a tourné sous la direction de Bruno Podalydès, Arnaud Desplechin, Bertrand Tavernier, Emmanuel Bourdieu, François Dupeyron, Michel Deville et a mis en scène deux pièces d’Emmanuel Bourdieu Tout mon possible et Je crois ?

Voix off. Dans cet essai, en parcourant tous les registres de la voix, son instrument de travail, Denis Podalydès fait son autoportrait :
«  J’ai confié à ma voix le soin de me représenter tout entier. Pas même mes propres paroles. Les mots des autres me tiennent lieu de parfaite existence dans ce temps de la voix s’enregistrant, gravant, pour moi presque écrivant, où sans blesser quiconque, sans manquer à rien je n’y suis plus pour personne sinon pour ceux qui m’écoutent. Ils contribuent, par leur attention, leur protection silencieuse, à mieux me séparer des autres, et de moi. Je n’y suis plus pour personne. Je lis. La voix haute n’est pas si haute. Dans le medium. Je suis comme le bavard impénitent qui parle sauf que je lis, j’ai l’excuse de lire de merveilleuses pages de littérature, de la plus grande, je ne parle pas de moi, je ne bavarde pas, je transmets les beautés d’un style, je raconte une histoire, je fais vivre des personnages de papier, j’avance dans un récit, une forêt dans laquelle je taille ma route à coup d’accents, d’inflexions, de vitesses, de ralentissements, de changements de registre, de sons. Mais lisant, je sais que je parle, que c’est de moi dont il s’agit. »

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