Maurice Druon tire sa révérence

mercredi 15 avril 2009

Légende : Thomas Grenon, Farah Diba, Bernadette Chirac, Alain Cueff, Bernard Arnault et son épouse, Christine Albanel, Jean-Ludovic Silicani Maurice Druon, homme de lettres, ancien ministre des affaires culturelles et ancien secrétaire perpétuel de l'Académie française est décédé le 14 avril à l'âge de 90 ans. Il était aussi l'auteur du «Chant des partisans», l’hymne le plus célèbre de la Résistance.

Le ministre. Maurice Druon est nommé en 1973 ministre des Affaires culturelles par Georges Pompidou. Son ministère verra la création de l'Association française pour les célébrations nationales. La Caisse nationale des Lettres du ministère de l'Éducation nationale est transférée, sous la nouvelle appellation de Centre national des Lettres, à celui des Affaires culturelles, avec des attributions élargies à l'aide aux auteurs et à la littérature francophone. De nouveaux Centres d'action culturelle (CAC) sont homologués à Annecy, Douai, Fort-de-France, Montbéliard et Paris (Carré Thorigny). Les orchestres nationaux se mettent en place à Toulouse, Bordeaux et Alfortville. Les budgets des théâtres nationaux sont augmentés. La Comédie française est rénovée.

L’écrivain. Né à Paris en 1918, Maurice Druon a révélé très tôt ses dons littéraires. Lauréat du Concours général en 1936, il publie déjà, à dix-huit ans, dans les revues et journaux littéraires tout en poursuivant ses études à la Faculté des lettres de Paris puis à l'École libre des sciences politiques (1937-1939).

En 1948, il reçoit le prix Goncourt pour Les Grandes Familles et, en 1966, le Prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco, pour l’ensemble de son oeuvre. Les Rois maudits, adaptée en 1973 à la télévision, l’imposera définitivement auprès des plus larges publics. On lui doit quelque quarante ouvrages, romans, nouvelles, essais littéraire ou politique, et même un pièce de théâtre.

L’académicien. En 1966, Maurice Druon est élu au 30e fauteuil de l’Académie française, succédant à Georges Duhamel. Secrétaire perpétuel depuis 1985, il renonce à cette fonction en octobre 1999 (Hélène Carrère d'Encausse lui succèdera) pour devenir secrétaire perpétuel honoraire. A l’Académie, comme dans ses essais et ses chroniques, notamment au Figaro, il s’est illustré comme un ardent défenseur de la langue française et de son bon usage. Il était également membre de plusieurs autres académies (celles de Bordeaux, d'Athènes, du royaume du Maroc et celle de Roumanie).

Le Résistant. En 1940, élève officier de cavalerie à l’École de Saumur, Maurice Druon participe à la Campagne de France, notamment aux combats héroïque des cadets de Saumur sur la Loire. Après la démobilisation, il s'engagera dans la Résistance et quittera la France en 1942 avec son oncle Joseph Kessel, pour rejoindre à Londres les Forces françaises libres du Général de Gaulle. Il y sera chargé de mission pour le Commissariat à l’intérieur et à l’information et correspondant de guerre auprès des armées françaises. C’est aussi à Londres qu’il a écrit avec son oncle Kessel le Chant des partisans, sur une musique d’Anna Marly.

 

Le communiqué

Crédit photo : Didier Plowy / MCC