Discours et communiqués de presse

Hommage de Christine Albanel à Michelangelo Antonioni

31 juillet 2007

La disparition de Michelangelo Antonioni, après celle d’Ingmar Bergman creuse encore le deuil du cinéma européen. L’affinité des deux cinéastes va au delà de leur stature, qui est celle de grands maîtres.

Héritier des géants du cinéma italien (Fellini et Rossellini), formé au théâtre, mais aussi peintre et plasticien, Michelangelo Antonioni, homme d’une grande élégance a voué son engagement cinématographique à une enquête sur la complexité et la fragilité des rapports entre les êtres.

Chronique de fuites éperdues, son cinéma, hanté par le thème de la disparition, est habité par de saisissants portraits de femmes et d’hommes, errant dans une société devenue désert. La beauté subjuguante de Monica Vitti dans « L’avventura » et « L’éclipse », les errances du couple formé par Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni dans « La nuit » demeureront de grands moments de cinéma, comme les audaces formelles de « Profession Reporter ».

Il nous donna enfin une belle leçon de courage en continuant à filmer et à créer en dépit de la maladie qui l’avait frappé il y a plus de vingt ans, témoignant ainsi de la profondeur de son engagement artistique.

Son œuvre, déjà inscrite dans le patrimoine cinématographique européen demeurera une source d’inspiration inépuisable pour les générations à venir de cinéastes.