Etats généraux de la presse écrite : Les mesures de soutien

23 janvier 2009


vidéo : D.R

Le Président de la République a présenté les mesures de soutien qu’il a retenues parmi les 90 préconisées dans le Livre vert des Etats généraux de la presse écrite.

LES MESURES DE SOUTIEN A LA PRESSE ECRITE

Les principales mesures de soutien. A la suite de la remise du Livre vert des Etats généraux de la presse écrite à Christine Albanel le 8 janvier, le Président de la République a présenté, le 23 janvier, les mesures de soutien qu’il a retenues parmi les 90 préconisées. L'aide que l'Etat consentira représente un total de 200 millions par an pendant trois ans - hors coût des mesures sur l'imprimerie. Cette aide est conditionnée aux réformes profondes du secteur, que les acteurs devront eux-mêmes mener à bien.

Nicolas Sarkozy a mis en avant le dialogue social. Il a engagé les partenaires sociaux à le poursuivre que ce soit dans les négociations dans les imprimeries ou sur l'adoption d'une charte de déontologie. L'Etat "désignera si nécessaire une personnalité chargée d'accompagner la négociation au nom de l'Etat". Ce dernier "contribuera à l'investissement requis" à condition qu'"un plan national de rationalisation et de mutualisation des imprimeries soit mis en oeuvre".

Les principales mesures de soutien annoncées par Nicolas Sarkozy sont :

- Le report d'un an de l'augmentation des tarifs postaux (coût: 24 M)

- L'augmentation des dépenses de communication de l'Etat

- Le soutien aux marchands de journaux (60 M EUR) et au portage à domicile (80 M au total).

- Chaque jeune Français bénéficiera d'un abonnement gratuit à un quotidien de son choix pendant l'année de ses 18 ans (à titre expérimental)

- Création d'un statut d'éditeur de presse en ligne et augmentation de l'aide de l'Etat au développement des journaux sur internet.

- Le régime des droits d'auteur des journalistes sera adapté à l'ère numérique: remplacement d'un droit lié à la publication dans un support par un droit lié à un temps d'exploitation.

- Expérimenter pendant six mois, mais sans toucher à la loi Bichet (de 1947), des formes alternatives de distribution, par exemple la distribution des quotidiens nationaux par le réseau de la presse régionale ou la distribution par les éditeurs eux-mêmes de leurs titres dans des enseignes spécialisées.

LE LIVRE VERT

Les recommandations du Livre vert. A l'issue de 70 heures d'auditions et de débats, les chefs de pôles ont remis un Livre vert de plus de 90 recommandations le 8 janvier à la ministre de la Culture et de la Communication. Christine Albanel a annoncé principalement qu'il est question « de redynamiser le système de distribution, d’efforts à mettre en œuvre pour revaloriser le métier de diffuseur, d’aide au portage, de mise en place d’un nouveau cadre juridique pour les droits d’auteur plurimedia, de définition d’un nouvel environnement pour la formation des journalistes, de mise en place d’un nouveau contrat social dans les imprimeries de presse, de définition d’un nouveau statut d’éditeur de presse en ligne, de valoriser la lecture auprès des jeunes ou encore de propositions destinées à encourager le renouvellement des contenus et leur adaptation aux nouvelles exigences des lecteurs. » D'autres pistes répondent à l'urgence liée à crise financière mondiale, notamment un moratoire sur les accords de Presse-Poste et la redistribution des investissements publicitaires de l'État en faveur de la presse. Lire le Livre vert
Le livre vert est un document de synthèse qui ne préjuge pas des décisions retenues et des arbitrages gouvernementaux. En effet, le gouvernement annoncera très prochainement des décisions qu'il compte mettre en oeuvre en 2009 : à la fois des mesures d’urgence et des réformes structurelles. Les recommandations du Livre vert sont à présent soumises au débat public, à travers une consultation ouverte à tous notamment sur le site des Etats généraux de la presses écrite.

LES AUDITIONS ET DEBATS

Les trois dernières journées d’audition. Elles se sont tenues au ministère de la culture et de la communication. Le 24 novembre était consacré aux aspects économiques et industriels de la presse, sous la direction du chef de ce pôle de réflexion, Arnaud de Puyfontaine. Le 26 novembre, ont été abordées les questions liées à la « confiance », que posent la presse et l’information. Le 27 novembre était enfin consacré plus précisément aux problèmes liés à la concentration de la presse écrite.

Première journée de débat public. Le 19 novembre à Lyon, à l'occasion du congrès de la Fédération nationale de la presse française, s'est tenue la première journée de débat public. Au programme quatre rendez-vous :
- un point sur les travaux du pôle "nouveaux modèles" présidé par Bruno Patino.
- un débat avec les lycéens de la région Rhône- Alpes, invités à partager leur vision de la presse, avec notamment François Dufour, président du pôle "presse et société".
- la présentation du cas d'entreprise "Bild France", pour illustrer les travaux du pôle "processus industriels" présidé par Arnaud de Puyfontaine.
- une rencontre avec les chefs de pôle, ou leurs représentants, qui sont venus dialoguer sur l’organisation des Etats généraux.

La deuxième journée de débat public. La Maison de Radio France a accueilli le 1er décembre, la deuxième journée de débat public consacrée aux pôles « Métiers du journalisme » et « Presse et société ».
- Bruno Frappat, chef du pôle « Métiers du journalisme » s’est dit favorable à l’instauration d’une charte déontologique dans chaque journal, sans pour autant recourir à la création d’un conseil de la presse. Il a rappelé que les prochaines réunions auraient pour thématiques centrales la déontologie et les droits d’auteur.
- François Dufour, chef du pôle Presse et société a tout d’abord souligné la « grave crise de confiance » qui existe selon lui entre la presse et les lecteurs. Il a annoncé que son pôle remettrait une vingtaine de recommandations. Enfin, les chartes déontologiques et rédactionnelles ont été au centre des travaux du sous pôle « Confiance ».
A l’occasion des Etats Généraux une grande enquête quantitative ainsi qu'une étude ont été lancées pour faire le point sur les usages, les attentes et la vision de l’avenir de la presse auprès des lecteurs.

Les premières auditions publiques. Dans le cadre des Etats généraux de la presse écrite, le groupe de travail sur l'industrie de la presse a mené ses premières auditions publiques le 20 octobre. Elles ont principalement porté sur les questions de la distribution et de l'impression avec le directeur général des Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), Rémy Pflimlin ; le directeur général du Parisien/Aujourd'hui en France, Jean Hornain ; et l'administrateur délégué du groupe Rossel, Bernard Marchant.
Rémy Pflimlin a défendu le système français. Pour l’améliorer, il a fait dix propositions applicables, selon lui, dès les prochains mois. Jean Hornain a quant à lui suggéré une modification des règles du système de distribution, expliquant que la "paupérisation du réseau" avaient "particulièrement impacté" son groupe.

L'ORGANISATION DES ETATS GENERAUX DE LA PRESSE ECRITE

Toutes les problématiques. Les Etats généraux de la presse écrite ont pour mission d'apporter des réponses aux difficultés économiques que rencontre la presse écrite, notamment face au développement de l’internet et des journaux gratuits.
Les séances de travail des quatre pôles ont commencé dès la semaine du 13 octobre avec les premières réunions des groupes thématiques. Coordonnées par le ministère de la Culture et de la Communication, elles permettront d’aborder toutes les problématiques relatives à la situation de la presse écrite française et de formuler des propositions. Il en sera rendu compte sur le site des Etats généraux de la presse écrite.

Plus de 140 participants. A l'occasion des premières réunions, les chefs de pôles ont constitué leurs groupes de travail. Ainsi, Bruno Frappat (Quel avenir pour les métiers du journalisme ?), Arnaud de Puyfontaine (Imprimer, transporter, distribuer, financer : comment régénérer le processus industriel de la presse écrite ?), Bruno Patino (Le choc d’Internet : quels modèles pour la presse écrite ?) et François Dufour (Presse et société : comment répondre aux attentes des lecteurs et des citoyens ?) ont réuni autour d’eux plus de 140 participants. Ces groupes de travail sont composés de représentants de la presse, de députés, d'universitaires et de membres d'associations. La liste complète est disponible sur le site des Etats généraux de la presse écrite

Toutes les compétences. Les groupes de travail font alterner séances en commission et auditions filmées, retransmises sur le site des Etats généraux de la presse écrite.
Toute organisation souhaitant être auditionnée peut le faire connaître en formulant une demande par courriel (contact.egpe@gmail.com). Des journées publiques permettent d’ouvrir le débat au plus grand nombre.
Toutes les familles de presse et toutes les organisations professionnelles sont représentées mais aussi des représentants de l’Etat et des experts reconnus. Les premières recommandations devront être recueillies avant la fin de l’année.
Une mission de l’Inspection générale des finances est en cours pour analyser la situation à l’étranger. Ses conclusions alimenteront les débats. Des écoles de journalisme et des écoles de gestion sont invitées à participer en envoyant des élèves suivre les débats. Le grand public pourra également intervenir par les blogs ou les forums ouverts sur les sites des journaux volontaires et accessibles également depuis le site des Etats généraux de la presse écrite.

Quatre pôles de réflexion. Quatre professionnels président les quatre pôles de réflexion :
- Bruno Frappat, président du directoire du Groupe Bayard Presse, sur la situation des journalistes et l'évolution de leur métier.
- Bruno Patino, directeur général de France Culture et ancien vice-président du directoire du Groupe Le Monde, sera chargé de la réflexion sur le numérique.
- François Dufour, fondateur du Groupe Play Bac Presse, éditeur de quotidiens pour enfants, et représentant des quotidiens nationaux à l'association mondiale des journaux (WAN), dirigera la réflexion sur les questions de presse et de société.
- Arnaud de Puyfontaine, ancien président d'Emap France et de Mondadori France et ancien président de l'Association pour la promotion de la presse magazine (APPM), abordera les aspects économiques et industriels de la presse (impression, distribution). Il devra aussi diriger la réflexion sur l'évolution du Syndicat du livre.
- Les travaux de ces quatre groupes seront coordonnés par un comité de pilotage dirigé par Bernard Spitz. Ancien journaliste au Monde et directeur à la Direction générale de Canal+, Bernard Spitz est également ancien secrétaire général de la mission pour l’économie numérique au ministère des Finances.


> 2e journée de débat public Le 1er décembre 2008, à la Maison de Radio France, Studio 105

> Le discours du Président de la République du 2 octobre 2008

> L'annonce par Nicolas Sarkozy des Etats généraux de la presse, le 27 mai 2007 sur RTL

> Le XVIe congrès de la presse française

> La Fédération nationale de la presse française

> Constitution des groupes de travail / le communiqué

http://etatsgenerauxdelapresse.fr/inscription