30 juillet 2008
Avec la mort de Pierre Berès, c’est une figure légendaire du monde des arts, de la collection et de l'édition du siècle dernier qui s'est éteinte.
Aimant avant tout surprendre, étonner, séduire, il n’entendait pas se laisser réduire à une dilection ou une profession. Et quand on l'appelait libraire – et c'était assurément le plus grand libraire de son temps – il répondait éditeur.
Au fil des ans, il avait su dénicher la rareté et la beauté dans tous les domaines, les négocier avec habileté et les posséder avec une secrète délectation. Rareté et beauté des plus beaux livres du monde, des manuscrits, éditions et correspondances dont l'ensemble constitue une sorte de collection idéale, mais aussi de toutes sortes d'œuvres d'art rassemblées inlassablement par celui qui fut l’ami de tant d’artistes.
Remarquable éditeur, il a créé, aux éditions Hermann des collections mythiques, comme Arts de France, Savoir ou Miroir de l'art.
En cinq ventes prodigieuses, de 2005 à 2007, il s’était séparé de sa collection de livres et de manuscrits. Grand mécène, il avait alors fait don à l'Etat du manuscrit autographe et de l'exemplaire annoté par Stendhal de la Chartreuse de Parme.
Il aura eu le rare bonheur de satisfaire de mille façons, et tout au long de son existence, sa passion pour la littérature et son goût pour les chefs-d’œuvre.