Le spectacle vivant occupe une place de premier rang au sein du service public
de la culture.
Nous attachons à nos scènes de théâtre, de
danse et de musique, à la poésie des textes et des partitions, à son
incarnation dans la présence des interprètes, aux citoyens assemblés
pour l'entendre et s'en nourrir, une valeur jamais démentie.
Marquées
dans leur construction par l'histoire de la décentralisation et de ses pionniers,
les politiques de la musique, de la danse, du théâtre, des arts de la rue et
de la piste ont connu ces dernières années un essor et un renouveau sans
précédent, fruits des initiatives conjuguées des créateurs,
de l'Etat, des collectivités territoriales, des équipes de production et de
diffusion. Mais, comme l'ont mis en lumière les conflits provoqués par la
réforme du régime d'assurance chômage des artistes et des
techniciens, les aides et les outils élaborés au fil des ans doivent
être réévalués, adaptés, le cas échéant,
refondés.
C'est pourquoi le ministre de la culture et de la communication a
souhaité un débat national sur l'avenir du spectacle vivant.
Il est d'établir un diagnostic des actions, des enjeux, des perspectives
d'évolution possible. C'est sur la base de ce diagnostic que sera notamment
finalisé le plan de soutien à l'emploi artistique demandé par le
Président de la République et préparé le projet de loi
évoqué par le Premier Ministre.
Le diagnostic - état des lieux
et perspective - se fondera sur la consultation, l'expression, la confrontation du plus
grand nombre d'acteurs - artistes et professionnels, élus, et plus largement de
nos concitoyens.
A cet égard, le débat est la condition et le moyen de
réformes nécessaires. Il doit permettre de clarifier des questions
complexes, voir conflictuelles, parfois trop longtemps différées. Il est
aussi l'occasion du dialogue indispensable entre les différents acteurs du secteur
du spectacle.
Au cours d'une phase de concertation préalable (19 septembre - 31
octobre 2003), trente organisations - syndicats d'employeurs et d'employés,
fédérations professionnelles, sociétés civiles, associations
d'élus territoriaux - ont été consultées sur l'ordre du jour
et la méthode du débat national. Elles ont pu exprimer leurs oppositions,
leurs réserves, leurs accords, leurs préoccupations, leurs
recommandations.
C'est au terme de cette phase préparatoire que les
dispositions suivantes ont été retenues.
L'ordre du jour du débat national est composé de cinq ensembles de questions. Certains se chevauchent partiellement. Le découpage, en partie arbitraire, est destiné à faciliter l'organisation du travail et des consultations.
3-1- Les enjeux du spectacle vivant face aux changements observés au cours des dernières années.
Au regard de la période Malraux - Lang, les formes artistiques, les pratiques culturelles, les conditions économiques, technologiques, internationales, les questions sociales ont évolué, modifiant les rapports entre art, culture et société, imposant de nouvelles exigences et de nouvelles contraintes. L'institution peine à faire face à ces changements, à redessiner la place de l'art et de l'artiste en son sein, à tracer de nouvelles perspectives.
3-2- Les métiers et l'emploi :
· accès aux professions, formations initiales et insertion, plus particulièrement pour les jeunes professionnels, régulation des entrées
· déroulement des carrières, formations continues, organisation du travail artistique, régime social de l'artiste et rôle de la solidarité professionnelle, interprofessionnelle et nationale, contrat de travail, statut des amateurs et des professionnels
· fin de carrière et reconversion.
3-3- La décentralisation
· le partage des responsabilités publiques entre l'Etat, dont les missions doivent être mieux définies et le cas échéant recentrées, et les collectivités territoriales.
· état des lieux et des expériences en cours,
· comparaisons internationales,
· évolutions souhaitées par les partenaires publics et professionnels.
3-4- La refonte des réseaux d'établissements subventionnés.
· bilan et redéfinition des missions de service public (application de la charte),
· présence des artistes au sein des établissements,
· prise en compte des exigences d'aménagement culturel du territoire.
3-5- L'économie de la création, de la production et de la diffusion.
· caractéristiques actuelles (contexte financier, juridique, fiscal)
· rôles respectifs de l'économie privée et de l'économie publique - notamment dans les disciplines musicales,
· déséquilibre entre production et diffusion et régulations possibles.
· allocation des fonds publics et professionnels (évaluation de leur utilisation, critères de répartition)
4-1 Une équipe " d'auditeurs - rapporteurs " est réunie autour de
Bernard Latajet (cf. ci-après).
Elle est
composée de professionnels en activité. Leur mission est
bénévole. Ils sont choisis en raison de leur connaissance des thèmes
du débat et des diverses disciplines artistiques concernées.
Ses
membres consulteront, à Paris et en région, le plus grand nombre de
personnalités et d'organismes dont ils recueilleront les analyses et les
propositions : artistes et compagnies, représentants des publics, de l'Etat, des
syndicats, des fédérations professionnelles, des sociétés
civiles.
Ils organiseront des séances de travail collectives auxquelles ils
inviteront des participants extérieurs.
Ils assisteront aux forums,
séminaires, réunions qui se tiennent et se tiendront dans les
régions à l'initiative des acteurs les plus divers et auxquels ils seront
invités.
Ils susciteront les expertises qui paraîtront
nécessaires.
Les " auditeurs-rapporteurs " se répartiront les
thèmes du débat et les auditions.
Sur chaque thème un
coordonnateur assurera l'organisation et le calendrier des travaux.
Le but de ces
auditions, tables rondes, participations aux divers forums est de rassembler le maximum
d'informations, de témoignages, de prises de position.
4-2 Un site Internet sera ouvert dans les prochains jours afin de recueillir et exploiter les contributions de tous ceux qui souhaiteront s'exprimer.
4-3 Le débat comportera deux phases.
La première phase se
déroulera de début Novembre à fin Janvier 2004. Ce sera le temps de
la consultation la plus large par l'éventail des questions abordées, la
plus ouverte par le nombre et la diversité des témoins
sollicités.
Au terme de cette première phase, la mission
établira une pré-synthèse dégageant d'une part, les questions
prioritaires, d'autre part les premiers scénarios envisageables pour l'avenir du
spectacle vivant.
Le texte de cette pré-synthèse fondera la seconde
phase du débat, d'une durée de trois mois environ, au cours de laquelle
consultations et groupes de travail approfondiront les questions
sélectionnées et les scénarios d'évolution.
Au terme de
cette seconde phase, une synthèse définitive et des recommandations seront
remises au Gouvernement et rendues publiques. Elles pourront donner lieu à toutes
formes de discussions et rencontres nationales et décentralisées
souhaitées par les partenaires du débat.
Adresse de la mission pour le débat national sur l'avenir du spectacle
vivant :
Grand Palais Porte C Avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris
Site du
débat national sur l'avenir du spectacle vivant :
www.debat-spectacle.org (ouverture le 6 novembre)
Responsable de la mission |
Bernard Latarjet |
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Auditeurs - rapporteurs |
Laurent Bayle directeur général de la
Cité de la Musique |
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Coordonnateurs |
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Thème 1 |
Bernard Latarjet |
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Thème 2 |
Alain Garlan |
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Thème 3 |
Abraham Bengio |
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Thème 4 |
Laurent Bayle |
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Thème 5 |
Fabien Jannelle |