Né d’un père cubain et d’une mère française,
José-Maria de Heredia est venu de bonne heure en France où,
après des études à Senlis, il est entré
à l’École des Chartes (1).
Ses sonnets, publiés en revue à de longs intervalles,
dont le plus célèbre, Les Conquérants,
a longtemps été appris par cœur dans les écoles,
ne furent réunis qu’en 1893 sous le titre Les Trophées.
Ce recueil, qui parut comme le chef-d’œuvre de l’esthétique
parnassienne, lui ouvrit aussitôt les portes de l’Académie
française (1894).
Heredia a écrit en outre un fragment épique, Les
Conquérants de l’or, une nouvelle en espagnol, La nonne
d’Alferez (1894). Il a traduit du castillan La
véridique histoire de la conquête de la Nouvelle-Espagne
(1877-1887), œuvre de Bernal Diaz del Castillo.
Distillant avec parcimonie traductions minutieuses et poèmes
ciselés, à la versification impeccable, Heredia offre
l’image parfaite du poète artiste tout entier consacré
à « l’amour de la poésie pure et du pur langage
français » (dédicace des Trophées).
Son salon que fréquentaient de jeunes écrivains comme
Paul Valéry, André Gide, Marcel Proust, est resté
célèbre. Y régnaient ses trois filles dont l’une,
Marie, la plus connue, épousa Henri de Régnier ; une autre,
Louise, épousa Pierre Louÿs.
José-Maria de Heredia est mort au château de Bourdonné,
près de Houdan (Yvelines).
Pierre Nora,
de l’Académie française,
membre du Haut comité des célébrations nationales
1. Il sera nommé Conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal
en 1901