Célébrations nationales 2002

~ Vie politique et institutions ~


Création de l'Ecole spéciale militaire "de Saint-Cyr"
11 floréal an X (1er mai 1802)

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École spéciale militaire de Saint-Cyr
École spéciale militaire de Saint-Cyr
© Archives départementales des Yvelines
service photographique


Le titre VI de la loi du 11 floréal an X, 1er mai 1802, stipulait : Il sera établi dans une des places fortes de la République une École spéciale militaire destinée à enseigner à une portion des élèves sortis des lycées les éléments de l'art de la guerre. Ainsi l'avait voulu le Premier Consul ; c'était l'acte fondateur de " Saint-Cyr ", dont nous célébrerons le bicentenaire en 2002. L'ancien régime n'avait pas pourvu l'Armée d'une école de formation spécifique, et les diverses tentatives étaient restées sans lendemain. L'École est d'abord implantée à Fontainebleau.
Mais l'Empereur la trouve trop proche de la cour, et la transfère à Saint-Cyr. Je veux, écrit-il, que devant les vieux soldats, les jeunes officiers puissent s'imposer rapidement par leur science, leur connaissance du métier, et leur endurance à supporter les fatigues et les privations.

Depuis 1802, l'histoire de l'École est intimement liée à celle de la France ; elle en épouse les gloires et les deuils. Elle paye un lourd tribut à ses sacrifices et à ses larmes. Sur 60 000 Saint-Cyriens sortis de l'École depuis 1802, 10 000 sont morts pour la France. Certaines promotions sont saignées à blanc : telle en 1918, la promotion " Croix du Drapeau " qui compte 294 tués sur 533 membres, la " Grande revanche " 428 sur 774. En mai 1940, l'École est détruite par l'aviation allemande. Elle survit à Ribbesford avec la France libre, à Aix-en-Provence, à Cherchell en Algérie.
Les Saint-Cyriens combattent avec Juin en Italie ; avec Leclerc au Fezzan, de Paris à Strasbourg et Berchtesgaden ; avec de Lattre de la Provence au Rhin et au Danube, tous maréchaux, tous anciens élèves. La " paix " revenue, l'École continue à payer son tribut de sang, en Indochine, en Algérie, au cours des multiples interventions et perd encore 1 500 de ses anciens élèves.

Aujourd'hui, sur décision du plus illustre des Saint-Cyriens, le Général de Gaulle, l'École est implantée à Coëtquidan, en Bretagne, conjointement avec les autres Écoles de formation de l'armée de terre, qui partagent avec elle les mêmes risques et vertus. Fidèles à leur devise, " Ils s'instruisent pour vaincre " les Saint-Cyriens portent toujours la grande tenue, pantalon rouge et casoar rouge et blanc. Depuis l'École napoléonienne, la formation a naturellement changé.
Elle met nos officiers au meilleur niveau des élites de la Nation par une formation globale, universitaire, militaire, physique et morale.
L'accès se fait par différentes voies, concours ou détention de certains diplômes universitaires, la scolarité étant adaptée aux différentes filières. À leur sortie, les jeunes officiers sont, selon leur spécificité, titulaires d'un diplôme d'ingénieur, ou d'un diplôme de haut niveau leur permettant de poursuivre des études supérieures spécialisées.
Ainsi, l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, vieille de deux siècles, est en réalité une jeune première, fidèle à son passé, mais ouverte sur l'avenir.

Général d'armée Gilbert Forray
ancien Grand Chancelier de la Légion d'honneur
ancien chef d'État Major de l'Armée de terre


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