Médaille de la fondation de l'Ecole
militaire
par Benjamin Du Vivier, 1769
Collection générale de la Monnaie
© Monnaie de Paris, musée de la monnaie
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Edit du Roy portant création d'une Ecole royale militaire.
Donné à Versailles au mois de janvier 1751.
Registré en Parlement.
Paris, Archives nationales
© Service photographique de CHAN
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"Par sa destination, l'École militaire
est le monument le plus aristocratique de l'architecture militaire :
il est noble, sans apparat, il est grandiose mais il est sévère.
" (Julien Guadet).
Avec l'actuelle place de la Concorde, cet édifice est l'uvre
la plus connue de Jacques-Ange Gabriel à Paris. Sa construction,
faute de moyens, fut très laborieuse. Les travaux ne commencèrent
qu'en 1753 ; ils furent arrêtés en 1760, reprirent en 1768
sur un plan totalement nouveau présenté à Choiseul
et réalisable par tranches. La première pierre en fut
symboliquement posée le 1er juin 1769
L'événement commémoré est donc bien la création,
en France, en 1751 d'une école de cadets, comme il en existait
déjà à Saint-Pétersbourg et Berlin. Trois
ans après la signature du traité de paix d'Aix-la-Chapelle,
Louis XV veut s'assurer la fidélité de la noblesse d'épée
qui l'a servi durant la guerre de succession d'Autriche. Il désire
attacher à la personne royale les nobles pouvant se prévaloir
de quatre quartiers de noblesse alors que la noblesse de robe est chaque
jour plus turbulente.
Le projet est novateur : il s'agit de former cinq cents jeunes gentilhommes
peu fortunés, choisis en tenant compte des états de service
de leurs pères. À quatorze ans, ils sont pris en charge
comme boursiers par le roi et reçoivent la formation scientifique
nécessaire à tout officier (mathématiques, physique,
mécanique, hydraulique, fortification). Ils ne sont admis qu'après
avoir été préalablement formés aux humanités
dans des collèges. En 1764, l'expulsion des Jésuites permet
de désigner le collège de La Flèche comme école
préparatoire à l'École militaire. Les enfants y
sont reçus dès l'âge de huit ans.
Le comte de Saint-Germain en 1776 compléta le projet. L'idée
fondamentale de la fondation demeura toutefois la même : "
former les tempéraments en même temps que les esprits et
le coeur " selon la phrase de Paris-Duverney pour que les grades
dans l'armée ne dépendent plus seulement de la naissance
ou de la faveur royale.
L'École militaire a contribué à la formation des
cadres de l'armée de la Révolution et de l'Empire. Bonaparte
y a été élève en 1774-1775. Elle fut fermée
pour des raisons d'économie en 1787 et connut de nombreux avatars
au XIXe siècle. Quelques années après la débâcle
de Sedan, elle retrouva, en 1878, sa vocation première. L'École
supérieure de Guerre récemment créée s'y
installa. C'est elle qui permit le renouveau de la pensée militaire
française et forma les généraux de la première
guerre mondiale. Elle est aujourd'hui le siège d'une véritable
université militaire et concentre la presque totalité
des enseignements supérieurs des armées.
Henri Volpert
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Programme des manifestations
Ile-de-France
Paris (75)
11 octobre 2001 à 18 heures
Conférence organisée par la Société
d'histoire et d'archéologie du 7e arrondissement de Paris "L'École
militaire lieu de mémoire" par M. Claude Trabuc, président
de l'association.
Mairie du 7e arrondissement, 116, rue de Grenelle, 75007 PAris
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