1999 Pierre
Subleyras D'une famille d'artisans catholiques originaires du Vaucluse, venus à Uzès pour travailler à la restauration de la cathédrale, Pierre Subleyras naquit à Saint-Gilles-du-Gard alors que ses parents avaient fui temporairement devant la recrudescence des conflits religieux. Son père, peintre, lui enseigna les premiers rudiments, mais son talent précoce -reconnu par le duc d'Uzès- le fit envoyer en 1717, à Toulouse dans l'atelier d'Antoine Rivalz, qui, revenu d'Italie, admirait Poussin et les Bolonais. Il travailla quelques années auprès de celui-ci avant d'aller à Paris où, élève de l'Académie Royale, il obtint du premier coup le Grand prix en 1727. À l'Académie de France à Rome il eut pour directeur Nicolas Vleughels qui lui apportait l'influence de Watteau, mais les rapports des deux hommes furent difficiles, et compliqués par l'admiration que l'ambassadeur, le duc de Saint-Aignan, portait au jeune artiste, lui permettant de rester "pensionnaire" au-delà des délais habituels et lui demandant de nombreux tableaux. Par son mariage
avec une miniaturiste, Maria-Felice Tibaldi, fille d'un musicien réputé,
Subleyras fut introduit dans le monde ecclésiastique, ce qui
lui valut de nombreuses commandes : La cène chez Simon
du couvent d'Asti des Chanoines réguliers du Latran (Paris, Louvre),
tableaux pour les Olivétains de Pérouse, pour les Hiéronymites
de Milan, et, pour les Camilliens, décorations pour la canonisation
de saint Camille de Lellis. Après qu'il eut fait le portrait
du pape Benoît XIV, le couronnement de sa carrière fut
l'exécution d'un très grand tableau, La messe de saint
Basile, pour la basilique de Saint-Pierre où l'on admire la monumentalité
de sa peinture alliée au réalisme, qui avait fait de lui
un remarquable portraitiste. Olivier Michel
|