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Préparer l'entrée de la France dans la société de l'Inform@tion

Le 16 janvier 1998, à l'issue du Comité interministériel pour la société de l'information, qui a réuni l'ensemble des membres du gouvernement, le Premier ministre a rendu public le programme d'action gouvernemental pour la société de l'information intitulé "préparer l'entrée de la France dans la société de l'information".

Le texte intégral sur le site du Premier Ministre

Il s'agit de prendre en compte, d'accompagner et de promouvoir le développement des nouvelles technologies de communication (internet, multimédia...), sources de transformations profondes pour la vie des citoyens comme pour le fonctionnement économique.
Voici l'intégralité des mesures prises par le ministère de la culture et de la communication.


Une politique culturelle ambitieuse pour les nouveaux réseaux


La révolution numérique a fait de l'ordinateur et des réseaux d'information des moyens de création et de communication, des médias au sens fort. L'essor rapide de l'industrie de l'information se traduit par un développement accéléré des contenus et des programmes, en particulier à caractère culturel.

Aujourd'hui, les contenus et les services en français sont encore trop peu nombreux sur Internet. Ce retard est particulièrement paradoxal dans le domaine culturel, compte tenu de la richesse de notre patrimoine, dont Internet peut constituer un outil essentiel de diffusion.

Les technologies de l'information et de la communication suscitent l'apparition de nouveaux savoirs et de nouvelles approches artistiques, et entraînent une transformation profonde des industries de la culture et des médias.

L'entrée dans la société de l'information et l'appropriation des technologies de l'information et de la communication constituent par conséquent une dimension majeure d'une politique culturelle ambitieuse.

Le Gouvernement entend développer le soutien à la création de contenus et de services multimédias, la numérisation du patrimoine culturel national, et l'utilisation des lieux de formation et d'accès à la culture pour faciliter la maîtrise des technologies de l'information.

Les nouveaux réseaux d'information constituent un outil privilégié pour renforcer la présence internationale de la France et de la francophonie, dont l'utilisation doit être encouragée pour favoriser le rayonnement culturel de la France.


Sommaire :
  1. Soutenir la création de contenus et de services multimédias.
  2. Numériser le patrimoine culturel français et diffuser les données culturelles sur Internet.
  3. Favoriser la maîtrise des technologies culturelles de l'information et la création multimédia.
  4. Utiliser les technologies de l'information et de la communication pour renforcer la présence internationale de la France et de la francophonie.


Soutenir la création de contenus et de services multimédias

Orienter les dispositifs d'aide vers les technologies de l'information et de la communication

Les dispositifs existants d'aide à la création, qui s'appuient notamment sur l'action du Centre national de la cinématographie (CNC) et de l'Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), seront renforcés et adaptés.

Les aides du CNC seront augmentées de 50 % en 1998

Plus de 25 millions de francs seront consacrés en 1998 à l'aide aux programmes multimédias sous forme d'avances remboursables. Cet effort permettra d'accompagner les besoins de développement du secteur de l'édition multimédia, et de répondre à un besoin nouveau, en rapide croissance, en ce qui concerne les services en ligne.

Un dispositif nouveau est institué pour encourager la presse à développer ses activités multimédias

Le développement des technologies de l'information et de la communication et l'essor d'Internet constituent un défi majeur pour l'avenir de la presse écrite.

Un Fonds d'aide multimédia pour la presse est créé, d'un montant de 15 millions de francs, pour favoriser l'expérimentation de nouveaux produits et services, la valorisation du fonds éditorial et l'utilisation du réseau par les journalistes.

De plus, le Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée, mis en place en 1998, pourra bénéficier à des projets multimédias.

Les fonds de garantie des industries culturelles gérés par l'IFCIC seront ouverts plus largement à l'édition multimédia

Les fonds de garantie des industries culturelles gérés par l'Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) s'adressent aux entreprises d'édition et de production multimédias. En 1998, les moyens disponibles permettront de garantir des encours de crédit bancaire pour un montant total de 60 millions de francs.

Les aides publiques à l'utilisation des technologies de l'information dans les métiers du livre seront développées

Les moyens du Centre national du livre (CNL), qui intervient en complément de l'action du Centre national de la cinématographie (CNC) pour soutenir l'écriture de scénarios multimédias proposés par le secteur de l'édition, seront sensiblement accrus en 1998.

Développer les technologies de l'information et de la communication dans l'audiovisuel public

L'audiovisuel numérique constitue le domaine par excellence de la convergence des technologies de l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel.

Dès 1998, plusieurs projets importants seront conduits dans le secteur public de l'audiovisuel.

La Banque de programme et de services sera opérationnelle en 1998

La Banque de Programmes et de Services (BPS), projet développé par la Cinquième, permettra de répondre aux besoins documentaires audiovisuels de la formation initiale et continue en proposant des programmes à la demande, diffusées par satellite après une sélection par Internet.

Après l'expérimentation conduite en 1997, près de 400 sites seront équipés en 1998, et pourront accéder à plus de 3000 programmes audiovisuels.

Le ministère de la Culture et de la communication a fait de la BPS une priorité, en dotant ce projet d'un budget de 22,5 millions de francs.

L'INA développera ses applications multimédias et la numérisation de ses archives

Le développement des technologies de l'information et de la communication modifie en profondeur la mission d'archivage de l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Celui-ci poursuivra la numérisation des archives, et mettra en place un studio de production multi-supports. Ces actions de modernisation bénéficieront d'un budget de 17 millions de francs.

Le secteur public de l'audiovisuel développera sa présence sur Internet

Internet constitue un moyen privilégié pour développer l'audiovisuel public, et notamment sa diffusion internationale.

Le site Internet de Radio france international (RFI), récompensé comme meilleur site média en 1997, permet d'élargir l'audience de RFI et de compléter son offre d'informations. Il sera enrichi en 1998 par une base de données sur la chanson française.

La réorganisation du site Internet de TV5, notamment autour d'un relais sur le site de ses émissions pédagogiques, constituera en 1998 un autre exemple de l'intérêt que présente Internet pour l'audiovisuel public.

Poursuivre l'action au niveau communautaire en vue d'une harmonisation de la fiscalité des produits culturels

Les produits culturels sont aujourd'hui soumis à des taux de TVA qui varient : 2,1% pour la presse quotidienne, 5,5% pour d'autres, comme le livre, 20,6% enfin, pour les produits multimédias.

En matière de TVA, la France ne peut procéder à des modifications unilatérales des catégories de produits auxquelles des taux réduits sont applicables.

L'éventualité d'une application d'un taux réduit de TVA à tous les produits ou services culturels supposerait donc une révision de la liste communautaire des produits et services éligibles à ce taux réduit, laquelle exige une initiative de la Commission européenne et l'unanimité des pays membres de l'Union européenne. Jusqu'à ce jour, la Commission européenne s'est, pour sa part, opposée à toute modification de cette liste.

Toutefois, lors du Conseil des ministres de la Culture et de l'Audiovisuel du 24 novembre 1997, la Commission européenne a annoncé le lancement d'une étude sur les effets d'une baisse de la TVA sur les cédéroms et les disques compacts interactifs (CDI).

La France poursuivra ses efforts afin de convaincre ses partenaires de l'opportunité d'une harmonisation de la fiscalité des produits culturels.

Organiser la protection du droit d'auteur dans un environnement numérique

L'organisation de la protection du droit d'auteur n'est pas seulement un axe traditionnellement important de la politique culturelle et du droit de la propriété intellectuelle. C'est aussi une condition décisive pour faciliter la création et l'expression multimédia, et le développement des industries et services correspondants.

L'action du Gouvernement pour la protection du droit d'auteur privilégie le cadre international

Pour une grande part, l'action gouvernementale en matière de protection du droit d'auteur se mène dans le cadre de négociations internationales.

La France a signé en octobre 1997 les deux traités, sur le droit d'auteur et sur les droits voisins, préparés en 1996 au sein de l'Organisation mondiale de la propriété industrielle (OMPI). Ces traités élargissent le champ de protection de l'œuvre en y incluant sa forme numérique.

La France prendra une part active à la négociation européenne qui doit intervenir en 1998

En 1998, la France prendra une part active à la négociation autour de la proposition de directive " sur le droit d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information " adoptée par la Commission européenne le 10 décembre 1997. Les résultats de cette négociation conditionnent une ratification à l'échelle européenne des traités de l'OMPI de 1996.

La transposition de la directive européenne sur les bases de données est engagée

Une loi sera présentée au Parlement en 1998 pour permettre la transposition de la directive européenne sur les bases de données, qui vise notamment à définir les garanties offertes aux producteurs de bases de données.

La mise en place de dispositifs d'identification des oeuvres numériques doit être encouragée

L'application du cadre juridique existant et à venir en matière de protection du droit d'auteur suppose la mise en place de dispositifs normalisés d'identification des oeuvres numériques et de leurs auteurs, dans laquelle les organismes français concernés joueront un rôle moteur.

La gestion des droits devra être simplifiée

Le développement des oeuvres multimédias, dans le respect du droit d'auteur, appelle une simplification notable des procédures d'autorisation pour l'utilisation des oeuvres.

Les pouvoirs publics interviendront en 1998 pour soutenir l'organisation des professionnels et demander aux établissements publics concernés une gestion plus efficace des droits.


Numériser le patrimoine culturel français et diffuser les données culturelles sur Internet (retour au sommaire)

La politique publique de numérisation de notre patrimoine culturel doit répondre à deux objectifs. Elle doit d'abord favoriser l'accès du plus grand nombre au patrimoine, notamment pour pallier les difficultés posées par son éloignement géographique et les limites qui existent à la présentation physique des oeuvres. Cette politique doit d'autre part garantir la préservation de la maîtrise nationale du patrimoine et prévenir toute tentative de " privatisation " du patrimoine culturel national sous sa forme numérique.

Une politique ambitieuse de numérisation des fonds culturels

La numérisation des fonds culturels sera étendue

Les opérations de valorisation du patrimoine artistique sous la forme de bases de données numérisées et de programmes multimédias seront poursuivies et renforcées selon trois axes :

  • valorisation culturelle par l'édition de produits grand public ;
  • valorisation scientifique par la constitution de collections iconographiques numérisées ;
  • valorisation commerciale par la vente de reproductions numériques et l'exploitation des droits.

Le budget total de numérisation du patrimoine artistique s'élèvera, en 1998, à 12 millions de francs.

Les collections numérisées de la Bibliothèque nationale de France seront enrichies

Après l'ouverture, en octobre 1997, du serveur Internet Gallica par la Bibliothèque nationale de France, une seconde étape sera engagée en 1998 afin de permettre la diffusion sur l'Internet de quelque 50 000 oeuvres du domaine public.

Accélérer la diffusion des données culturelles sur Internet

Internet constitue un outil spectaculaire de démocratisation de l'accès au patrimoine culturel de nos bibliothèques et de nos musées. Par son caractère mondial, il offre en outre un moyen peu coûteux de promotion de nos richesses culturelles.

Un plan de diffusion des données culturelles publiques sur Internet sera établi

Un groupe de travail du ministère de la Culture et de la communication élaborera avant la fin du premier semestre 1998 un plan de diffusion des données culturelles publiques sur Internet, pour chaque département du ministère.

Les propositions de ce groupe de travail feront l'objet d'une large concertation.

La France relancera le projet de " Bibliothèque Universelle "

Outre la diffusion gratuite d'une collection littéraire de référence, constituée, pour l'essentiel, à partir des fonds numériques de la Bibliothèque nationale de France, libres de droits, la France relancera, en coopération avec l'UNESCO, le projet de " Bibliothèque universelle " engagé dans le cadre du G7, en 1995.

Une commission de réflexion étudiera les effets de la numérisation sur l'édition et la création littéraire

Une commission de réflexion sur le " livre numérique ", composée de représentants de toute la chaîne du livre et des pouvoirs publics, sera mise en place en 1998.

Cette commission identifiera les effets du développement d'Internet et de la numérisation sur la politique du livre et de la lecture, précisera les positions des différents partenaires, et proposera des règles du jeu favorables à une meilleure coopération.


Favoriser la maîtrise des technologies culturelles de l'information et la création multimédia (retour au sommaire)

L'appropriation des technologies de l'information et de la communication par le citoyen constitue en soi un objectif culturel. Afin de prévenir l'apparition d'une société de l'information à deux vitesses, l'État doit encourager la sensibilisation du public à ces nouveaux moyens d'expression et d'accès à la culture et au savoir.

Le développement des formations aux outils multimédias au sein des filières d'enseignement artistique constitue par ailleurs un enjeu important.

Créer des Espaces Culture Multimédia pour la formation du public

Des Espaces Culture Multimédia seront créés sur l'ensemble du territoire, pour former le public aux technologies de l'information, dans une perspective culturelle.

100 Espaces Culture Multimédia seront créés en 1998

Ces centres de proximité se situeront à l'intérieur d'organismes existants, comme les bibliothèques ou les médiathèques publiques, mais aussi dans les structures culturelles ou socio-culturelles les plus diversifiées. Un appel à projet sera lancé conjointement par le ministère de la Culture et de la communication et par la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale.

Une centaine d'espaces pourront ainsi être créés ou soutenus en 1998, pour un budget total de 10 millions de francs.

Des emplois jeunes pourront être mobilisés pour les Espaces Culture Multimédia

Les Espaces Culture Multimédia pourront faire largement appel à des emplois jeunes pour des missions d'animation et de formation du public au multimédia, mais aussi de support technique à la gestion des outils informatiques.

Conformément aux recommandations formulées dans le rapport de M. Bernard POIGNANT, Maire de Quimper, relatif aux emplois jeunes dans le secteur culturel, les jeunes employés dans le cadre des Espaces Culture Multimédia recevront au cours de leur contrat une véritable formation professionnelle.

Faciliter, grâce aux bibliothèques, l'appropriation culturelle des technologies de l'information

Les bibliothèques de lecture publique forment le réseau d'institutions culturelles le plus dense de France. Plus de 6,5 millions de personnes y sont inscrites. La diffusion d'Internet peut favoriser le rééquilibrage culturel du territoire ainsi qu'une diffusion plus large et plus égalitaire de l'accès au savoir et à la culture.

Les bibliothèques où, progressivement, les documents multimédias en ligne et hors ligne complètent les collections de documents imprimés et audiovisuels, peuvent ainsi devenir l'un des lieux majeurs de l'appropriation culturelle des technologies de l'information et de la communication par le public. Elles s'appuient sur des formations spécifiques, qui doivent être développées, comme celles dispensées à l'École nationale supérieure des sciences de l'information qui préparent les futurs professionnels à l'usage des technologies de l'information.

L'équipement multimédia des bibliothèques sera développé

Les financements, au titre des concours particuliers de la dotation générale de décentralisation, devront être mobilisés pour permettre aux bibliothèques d'acquérir les équipements nécessaires pour devenir des lieux d'accès privilégiés à Internet. Les mêmes équipements peuvent être utilisés pour la consultation des produits d'édition électronique (cédéroms).

Il s'agit de favoriser à la fois l'accès à l'Internet par les bibliothèques et l'accès aux bibliothèques par Internet. En ce qui concerne l'accès à distance aux bibliothèques, de nombreux services à valeur ajoutée peuvent être envisagés comme, par exemple, la possibilité de consulter le catalogue en ligne ou d'accéder aux services de communication des ouvrages.

Le Catalogue collectif de France sera mis en ligne en 1998

La première tranche du Catalogue collectif de France sera disponible sur Internet avant la fin de 1998. Elle comprendra le Répertoire national des bibliothèques et des centres de documentation, avec la description des bibliothèques françaises. Les catalogues eux mêmes seront mis en ligne avant la fin de 1999.

Mettre à profit les compétences du réseau des écoles d'art

Le savoir requis en matière de technologies de l'information et de la communication est interdisciplinaire. Ainsi, les nouveaux métiers liés au développement des contenus, des interfaces et des outils d'accès à l'information, associent à la formation artistique des connaissances issues de l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel.

Des formations de haut niveau au multimédia seront généralisées

Un enseignement de haut niveau est nécessaire afin de préparer non seulement des spécialistes, mais aussi des créateurs, à toutes les formes des nouveaux médias, et des formateurs pour organiser et transmettre ces savoirs nouveaux.

En 1998, des formations supérieures au multimédia devront être proposées dans chacun des secteurs d'enseignement artistiques et culturels : arts plastiques, télévision, cinéma, image numérique, bande dessinée, métiers du livre et du patrimoine.

Les formations déjà disponibles et les organismes qui les dispensent seront confortés et développés. La formation au multimédia sera progressivement élargie à l'ensemble des écoles d'art. Un dispositif de concertation et de programmation sera mis en place pour accélérer le développement des connaissances pédagogiques et garantir un usage rationnel des équipements.

Le ministère de la Culture et de la communication préparera, en 1998, une formation spécifique de " responsables du développement pour les technologies culturelles de l'information ".

Une réflexion sera conduite en 1998 pour constituer un réseau de recherche autour de l'audiovisuel numérique et du multimédia

Le ministère de la Culture et de la communication lancera, en 1998, une réflexion préalable à la constitution d'un réseau de recherche autour des médias, dont l'audiovisuel numérique pourrait être la pièce maîtresse.

Dans l'immédiat, un réseau de veille technologique sera mis en place pour assurer l'information sur la recherche et la technologie dans le domaine du multimédia culturel, en France et à l'étranger.

Le soutien à la recherche-développement en technologies culturelles du multimédia sera renforcé

La maîtrise des métiers du multimédia passe par la numérisation des contenus, mais aussi par la maîtrise des outils d'accès à l'information et de traitement de celle-ci. Les interventions du ministère de la Culture et de la communication ont permis de soutenir des projets comme l'indexation automatique des films, les programmes d'aide à la traduction, des outils d'écriture de scénarios multimédias ou des logiciels de lecture hypertextuelle perfectionnés pour les chercheurs. Cette action importante sera renforcée dès 1998.

Une mission de réflexion sera mise en place sur l'apport des technologies de l'information à l'éducation à l'image

Les pratiques culturelles se caractérisent, dans notre société, par une forte séparation entre, d'une part, l'écrit, prépondérant dans l'enseignement scolaire et, d'autre part, l'image, largement dominante dans la culture des jeunes. Cette césure engendre des difficultés dans la communication entre groupes sociaux ou entre générations et dans la transmission des savoirs.

L'éducation à l'image constitue l'un des moyens de résorber cette fracture, par l'émergence d'une culture moderne de l'image qui s'appuie sur l'apport des technologies de l'information et de la communication.

Sur cet enjeu important, une réflexion est souhaitable, qui s'appuiera sur une mission confiée par la ministre de la Culture et de la communication à une personnalité.

Favoriser la création à la croisée de l'art, de la science et de la technologie

Un réseau fédérateur sera mis en place sous la responsabilité de M. Jean-Claude RISSET, pour favoriser les recherches sur l'art, la science et la technologie

Des voies inédites s'ouvrent à la création sur de nouveaux supports, qui mettent en jeu des compétences multiples, à la frontière de plusieurs disciplines. Dans cette perspective, le ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie et le ministère de la Culture et de la communication souhaitent favoriser les recherches sur la synergie entre les mondes de l'art, de la science et de la technologie.

Un comité d'orientation est créé pour mettre en place, dès 1998, un réseau fédérateur autour de ce sujet de réflexion, qui sera placé sous la direction de M. Jean-Claude RISSET, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), compositeur et chercheur en informatique musicale.


Utiliser les technologies de l'information et de la communication pour renforcer la présence internationale de la France et de la francophonie (retour au sommaire)

Les technologies de l'information et de la communication et l'essor d'Internet sont parfois présentés comme une menace pour les identités culturelles, entraînant une homogénéisation des comportements et des langues. Or, si ce risque existe, il n'est en rien inéluctable. L'évolution rapide des techniques, la décentralisation des acteurs, le développement des réseaux d'information ouvrent au contraire des pistes nouvelles à la diffusion des produits et de services culturels et à l'expression de la richesse et de la diversité des différentes cultures.

Le Gouvernement entend adopter une stratégie résolument positive, fondée sur la conviction que l'entrée dans la société de l'information offre des possibilités nouvelles au renforcement de la présence internationale de la France et de la francophonie.

La France veillera, par ailleurs, à ce que soient préservés les dispositifs de soutien à la diversité culturelle et linguistique, comme les aides à la création et les quotas d'oeuvres européennes dans l'audiovisuel.

M. Patrick BLOCHE sera chargé d'une mission parlementaire sur la présence de la France et de la francophonie sur les réseaux d'information

M. Patrick BLOCHE, Député, président du groupe d'étude de l'Assemblée nationale sur les nouvelles technologies de l'information, sera chargé d'une mission parlementaire sur la contribution des technologies de l'information et de la communication, et en particulier d'Internet, au renforcement de la présence internationale de la France et à l'action en faveur de la francophonie.

Favoriser l'accès aux ressources françaises et accompagner leur internationalisation

La dimension internationale des sites Internet français doit être renforcée

Internet constitue désormais un moyen privilégié de diffuser le savoir et la culture français. Afin d'inciter certaines catégories de sites Internet français (universités, collectivités locales, etc.) à prendre en compte la dimension par essence mondiale d'Internet, un mécanisme de labellisation et, éventuellement, des incitations financières sont prévus par le ministère des Affaires étrangères. Il convient en effet que la dimension internationale du réseau soit intégrée aussi en amont que possible lors de la conception des sites français.

L'Etat doit donner l'exemple en matière de plurilinguisme

La promotion de la place de la langue française dans le monde suppose une exemplarité de l'action publique en matière de traductions. L'ensemble des sites Internet des administrations de l'État devront proposer, lorsque des traductions existent sur leur site Internet, au moins deux langues étrangères.

La nécessaire présence du français dans les organisations internationales doit être une réalité pour les informations mises en ligne par ces organisations

La présence du français en ligne doit être maintenue dans les organisations internationales dont nous sommes membres et où le français est une des langues officielles. Une action volontariste sera menée par la France pour obtenir la diffusion en version française des informations mises en ligne par ces organisations.

L'appropriation des technologies de l'information et de la communication par le plus grand nombre suppose une promotion volontariste de l'usage des termes francophones

Le Québec, qui a montré la voie d'un engagement résolu en faveur de l'utilisation d'Internet, nous en donne l'exemple : la terminologie francophone s'adapte aisément au développement des termes propres à Internet. Surtout, parce que les technologies de l'information et de la communication deviennent un enjeu de société, il importe que la terminologie sur laquelle elles se fondent soit accessible au grand public, et donc compréhensible.

Ainsi, s'ils ont pu soulever, à l'origine, le scepticisme, des termes tels que " navigateur " (au lieu de browser) ou " logiciel " (au lieu de software) se sont imposés naturellement. D'autres, tels que, par exemple, " pare-feu " (firewall), " partagiciel " (shareware), " graticiel " (freeware) ou " page d'accueil " (home page), peuvent être promus.

La Délégation générale à la langue française (DGLF) propose déjà un glossaire d'équivalences dont l'emploi doit être encouragé. La Commission générale de terminologie élaborera en ce sens des recommandations régulières à l'attention des divers départements ministériels.

Dans un souci de clarté, l'utilisation de certains termes sera rendue obligatoire dans l'administration. Ainsi, par exemple, les   références d'adresse électronique doivent être introduites par le terme "Mél." (pour " messagerie électronique ").

Les ressources linguistiques permettant le traitement automatisé de l'information et l'édition électronique seront développées

La mise à disposition de ressources linguistiques automatisées est essentielle au développement d'un grand nombre de logiciels, applications et interfaces faisant appel à l'analyse du langage. L'essor d'Internet a souligné l'importance des outils de recherche et d'indexation, ressources trop peu nombreuses en français.

La Délégation générale à la langue française apportera son soutien à la constitution et à la diffusion de ressources plurilingues dont une des langues est le français, dans le cadre du programme " Multilinguisme et société de l'information " mis en place par la Commission européenne. Elle soutiendra l'action de l'Association européenne pour les ressources linguistiques.

Le ministère de la Culture et de la communication mènera une action spécifique pour clarifier les droits d'utilisation par les chercheurs de certains corpus existants, comme ceux de l'Institut national de la langue française, du CNRS ou de la Bibliothèque nationale de France.

Simplifier la recherche de ressources françaises : le site " France.fr "

Devant la croissance rapide et continue d'Internet, l'utilisateur a parfois du mal à accéder rapidement à une information de référence. La réalisation d'un site Internet dont l'adresse sera " France.fr ", sous la responsabilité du Service d'information du Gouvernement et du ministère des Affaires étrangères, en proposant une adresse à la dénomination intuitive, apportera une réponse simple à ce besoin. Ce site multilingue proposera, à travers des rubriques telles " Voici la France ", " Tourisme ", " Droit ", " Culture ", un ensemble de liens vers d'autres sites de référence, en partenariat avec les acteurs concernés.

Les différents organismes de représentation de la France à l'étranger pourront ainsi communiquer cette adresse Internet unique.

Favoriser l'accès au patrimoine touristique par Internet en 1998

Les technologies de l'information et de la communication peuvent contribuer à l'adaptation de l'offre touristique pour les Français comme pour les étrangers. Une réflexion associant les grandes fédérations du tourisme se traduira par la mise en place, au premier semestre 1998, d'un serveur national d'information et de réservation sur Internet. Cet outil rendra ainsi l'offre touristique française plus accessible aux tours-opérateurs et agents de voyages ainsi qu'à l'ensemble de la clientèle française et étrangère.

Développer l'utilisation des réseaux d'information par les missions diplomatiques françaises à l'étranger

Le rôle de diffusion de l'information des postes diplomatiques et des organismes spécialisés sera renforcé

Les postes diplomatiques constituent un lien précieux pour améliorer l'information des acteurs français et faire connaitre les réalisations françaises à l'étranger, en association avec des organismes spécialisés comme l'Agence pour la diffusion de l'information technologique (ADIT). Les technologies de l'information et de la communication offrent des outils nouveaux qui permettent d'enrichir considérablement cette action.

Un réseau sera constitué à l'initiative du ministère des Affaires étrangères, pour associer les postes diplomatiques et les acteurs français dans des domaines comme, par exemple, la coopération universitaire ou les échanges entre administrations. Il devra permettre d'accélérer la circulation de l'information et d'améliorer la coordination.

Le site de l'ADIT offrira ainsi un accès gratuit, pour les entreprises françaises, à une base de données sur les technologies internationales.

Mettre les technologies de l'information et de la communication au service de la solidarité pour le développement et de la francophonie

En matière de coopération et de développement, les technologies de l'information et de la communication peuvent être mises à profit pour enrichir les ressources documentaires, renforcer la maîtrise des techniques et créer des contenus. Cette politique s'appuie notamment sur une initiative d'origine associative, baptisée   "Initiative Diderot", issue d'une convergence de vue entre acteurs de la coopération internationale appartenant à des milieux divers (recherche, administrations, Organisation des nations unies, organisations non gouvernementales).

En 1998, les différentes actions engagées dans cette perspective représenteront un effort financier global d'environ 25 millions de francs.

Développer des bases de ressources partagées au sein de la francophonie

Le recueil et la numérisation de la mémoire scientifique, technique et culturelle du Sud constituent un enjeu important. Les actions engagées dans le cadre de la francophonie visent à encourager la mise en réseau de ressources documentaires (comme le projet FORCIIR de formation continue en réseau de documentalistes, ou la base de données bibliographique sur le développement IBISCUS), le développement de bibliothèques virtuelles ou la réalisation de serveurs consacrés à la création culturelle au sud (comme le serveur    "Afrique en Création").

Favoriser l'échange et la communication au sein de la francophonie par Internet

La France soutient un ensemble de projets de nos partenaires qui contribuent à renforcer la diffusion de contenus en français sur Internet, participant par là au rayonnement des cultures et des savoirs des pays ayant le français en partage.

On peut ainsi citer :

  • les projets de formation à distance, comme le Réseau africain de formation à distance (RESAFAD) qui fonctionne actuellement dans cinq pays pour former des directeurs d'écoles ;
  • la mise en place de bases de données, comme le projet ARCHE d'harmonisation des programmes d'enseignement en français, mathématiques et physique qui concerne 17 pays ;
  • l'utilisation des technologies de l'information et de la communication au service de la déconcentration administrative (comme c'est le cas pour le ministère de l'Education nationale de Côte d'Ivoire) ;
  • la création de réseaux thématiques (comme le projet de diffusion de la presse francophone via les nouveaux réseaux qui commencera à fonctionner au mois de mars 1998 au Burkina Faso).

La création du fonds pour le développement des inforoutes

Dans le prolongement de la résolution sur la société de l'information adoptée au Sommet de Cotonou, un fonds pour le développement des inforoutes a été créé au Sommet des Chefs d'État et de Gouvernement de Hanoï, qui couvre tous les secteurs d'activités susceptibles de bénéficier de l'apport des technologies de l'information et de la communication, à l'exclusion des infrastructures.

L'objectif de ce fonds est d'encourager la mise en oeuvre de projets concrets dans les pays francophones afin de les inciter à s'engager dans la société de l'information dans une perspective de partenariat Nord/Sud.

La priorité sera mise sur la production de contenus sur Internet, de nouveaux sites et centres serveurs, de moteurs de recherche, de logiciels, de téléservices, de cédéroms, mais également sur la veille technologique et la concertation des francophones dans les instances spécialisées mondiales.


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