Lexique
Généralisation
L’Éducation artistique et culturelle (EAC) est une politique de démocratisation culturelle, portée par le ministère de la Culture et de la Communication, dont l’enjeu principal est de toucher tous les jeunes, et ce en s’appuyant notamment sur la scolarité obligatoire, entre 6 et 16 ans, et sur le partenariat, entre autres, avec le ministère de l’Éducation nationale.
Pour tendre à cette généralisation, d’autres ministères ont vocation à être partenaires du ministère de la Culture et de la Communication, afin de ne laisser personne sur le bas côté et encore moins des jeunes défavorisés qui ne sont pas accueillis dans les établissements de l’Éducation nationale. À titre d’exemples, peuvent être évoqués : les enfants en situation de handicap des établissements médico-sociaux qui relèvent de la compétence du ministère en charge de la Santé, les jeunes placés sous main de justice ou sous protection judiciaire qui dépendent du ministère de la Justice, les jeunes « de la seconde chance » qui intègrent un Établissement public d’insertion de la Défense (EPIDE) géré par le ministère de la Défense, les lycéens des établissements agricoles et horticoles sous tutelle du ministère de l’Agriculture.
Territoires prioritaires
Le ministère de la Culture et de la Communication a défini des axes d’intervention prioritaires, en mettant l’accent sur les jeunes résidant dans des territoires ruraux ou péri-urbains. L’objectif est de privilégier les jeunes éloignés de l’offre culturelle pour des raisons géographiques, sociales ou économiques.
Conformément à la convention triennale d’objectifs pour les quartiers populaires, signée le 5 mars 2014 par la ministre de la Culture et de la Communication et le ministre délégué chargé de la Ville, 30 % des moyens nouveaux alloués au plan EAC ont été attribués à des projets au bénéfice des habitants des quartiers de la politique de la ville.
En ce qui concerne le milieu rural, pour affiner la notion de « zones rurales isolées », le ministère de la Culture et de la Communication a identifié des types de territoires prioritaires, au sein de la « nouvelle typologie des campagnes françaises » réalisée par la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR) en 2012. Les territoires ciblés connaissent un accroissement par excédent migratoire, caractérisé par une forte concentration des catégories socio-professionnelles modestes.
En 2016, l’action sera encore renforcée au bénéfice de ces populations prioritaires, grâce à l’action des services déconcentrés du ministère de la Culture et de la Communication et aux moyens qui leur seront délégués (cf. stratégie territoriale en matière d’EAC).
Parcours
La circulaire interministérielle du 3 mai 2013 institue la notion de « parcours d’éducation artistique et culturelle », qui a pour ambition de viser un égal accès de tous les jeunes à l'art et à la culture, en mettant en cohérence les enseignements et les actions éducatives, et en les reliant aux expériences personnelles. Il associe, dans une complémentarité entre les temps scolaire, périscolaire et extra scolaire, la rencontre directe avec les œuvres et les artistes, l'initiation à une pratique artistique et l'acquisition d'une culture artistique personnelle.
La réforme du temps scolaire, initiée en 2013 et généralisée à l’ensemble des écoles primaires à la rentrée 2014, a conforté le ministère de la Culture et de la Communication dans sa réflexion sur la prise en compte des différents temps de vie de l’enfant, afin de développer un parcours cohérent d’accès à la culture, articulant les enseignements artistiques, les projets d’action culturelle menés en temps scolaire avec les enseignants et/ou en accueil périscolaire avec les animateurs, ainsi que l’offre des structures culturelles développée sur le temps de loisirs.
Cette cohérence globale ne peut qu’être le fruit d’une concertation fine sur les territoires entre les services de l’État concernés (a minima les services déconcentrés des ministères en charge de la Culture, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse) et les collectivités territoriales, notamment par le biais des Projets éducatifs de territoire (PEDT).
En 2016, cette concertation sur les territoires sera renforcée et se traduira par la signature de nouvelles conventions territoriales dédiées à l’éducation artistique et culturelle ou comprenant un volet en faveur de cette politique.
Formation
Le développement de l’EAC repose sur la mobilisation d’un grand nombre d’acteurs aux profils divers et complémentaires : enseignants, éducateurs, animateurs, artistes, médiateurs culturels, etc. La formation de ces acteurs est un axe essentiel pour que ceux-ci appréhendent les enjeux et les modalités de l’EAC, mais aussi pour qu’ils connaissent mieux leurs richesses mutuelles et maîtrisent les multiples possibles en termes de partenariats. La priorité est donnée aux formations conjointes favorisant la mise en réseau des différents acteurs de l’EAC.
Au niveau national, le ministère de l’Éducation nationale a inscrit au plan national de formation (PNF) 2015 un stage dédié à la mise en œuvre du référentiel sur le parcours d’EAC. Le ministère de la Culture et de la Communication participe à la conception de ce stage, afin de l’ouvrir aux cadres des deux ministères.
Sur les territoires, les services déconcentrés de l’État œuvrent conjointement à la conception de modules de formation initiale et continue en matière d’EAC. Les DRAC accompagnent les universités, avec l’appui des rectorats, pour inscrire l’EAC dans les maquettes de formation des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE). Plus largement, la convention « Université, lieu de Culture », signée le 12 juillet 2013 entre les ministères en charge de la Culture et de l’Enseignement supérieur et la Conférence des présidents d’université favorise l’accès à la culture des étudiants, y compris des futurs enseignants.
Les DRAC et les rectorats collaborent également en matière de formation continue. Les pôles ressources d’éducation artistique et culturelle (PREAC) constituent un cadre privilégié pour les formations croisées en région. Enfin, les projets d’établissement ou de territoire bénéficient généralement d’un module de formation, directement lié au projet, accessible aux différents partenaires.