Riez - Silo
- département : Alpes-de-Haute-Provence
- commune : Riez
- appellation : Silo
- adresse : quartier Sainte-Anne
- auteurs : Henri Bernard
- date : 1937-1938
- labellisation : 28 novembre 2000
En 1937, l’architecte Henri Bernard est sollicité par la coopérative de blé de Riez, créée l’année précédente, pour construire un silo d’une capacité de 15000 quintaux dans la ville.
Les silos sont alors une typologie récente en France, les premiers étant apparus à partir de 1929. Les projets sont donc encore très expérimentaux, et bénéficient généralement du soutien financier de l’État par l’entremise des coopératives agricoles. Architectes et ingénieurs du Génie Rural s’associent aux agriculteurs pour faire évoluer ces bâtiments, dont plusieurs centaines vont être construits en quelques années, et qui seront même représentés à l’Exposition Internationale de Paris en 1937, consacrée aux « arts et techniques de la vie moderne ».
Pour le silo de Riez, l’architecte Henri Bernard, auteur de plusieurs coopératives dans les Alpes-de-Haute-Provence, va bénéficier d’un terrain vierge situé au sud-est de la ville. La construction du bâtiment nécessite d’importants travaux de terrassement, mais l’absence de bâtiments avoisinants laisse à l’architecte une grande liberté. Les travaux, démarrés au printemps 1938, sont achevés au mois de mai de la même année.
Le silo, mesurant 11 mètres de large et 22 de long, est construit au nord-ouest de la parcelle, en parallèle de la route départementale 911. Il est constitué de deux volumes accolés : au sud, les neuf cellules hexagonales aveugles en béton armé, dont les arêtes sont visibles en façade latérale. Au nord, le volume plus complexe et ouvert des espaces techniques et de bureau, construit en maçonnerie enduite. L’ensemble est dominé par le volume vertical de la cage de l’élévateur. La façade nord est divisée en trois parties : le rez-de-chaussée, avec son auvent en porte-à-faux, se distingue clairement des étages de l’avant-corps, animé d’ouvertures verticales et de balcons d’angles, et couvert d’un toit-terrasse.
La partie supérieure de la façade, en retrait par rapport aux autres étages, est percée d’ouvertures verticales éclairant les espaces de circulation et comporte également un petit auvent de béton en porte-à-faux. L’inscription « SILOS » en lettre de ciment clair fixées sur l’édifice, complète la composition.
Suite à des agrandissements et aménagements ultérieurs (1969 et 1974), l’ensemble s’articule aujourd’hui en deux parties distinctes : l’ancien silo, au nord-ouest, et les entrepôts abritant des silos-cellules métalliques, au sud-est.
Par son esthétique dépassant la simple expression de contraintes techniques et ses 36 mètres de hauteur, le silo de Riez constitue un signal urbain prégnant dans le paysage environnant. Le bâtiment est actuellement désaffecté.
Auteur : DRAC PACA, Eve Roy, 2018
Sources :
- VESIAN Hélène, étude Les silos à grains en France dans les années 1930, 2013.
- Agence KUB, ARLES Bruno, Expertise patrimoniale du silo de Riez réalisée pour la DRAC PACA, 2017.