Parcours dans l’exposition. Son titre, Manipulations, évoque les jeux de l’artiste avec les matières, les gestes et les formes : le plaisir sensuel du laboratoire comme celui, aigu, du déclenchement, qu’une simple pression du doigt permet de capter. Saisissement du réel, de ces très exacts reflets optiques de la réalité immobilisés dans l’instant. Bernard Dufour écrit dans son œuvre polymorphe une sorte de poème épique où la subversion des images est un horizon à portée de main.
Le long fleuve de la vie. Dans la première salle, un ensemble de plus de 100 images en noir et blanc réalisées par Bernard Dufour mêlent les époques et les sujets. Collées à même le mur, les photographies se répondent en un double alignement. Images de voyages, de mort, d’amitié, d’architectures… Elles déroulent le long fleuve de la vie, sans chronologie ni hiérarchie. La salle abrite également un bloc concentré de Modèles, ensemble de 20 photographies argentiques encadrées des modèles de l’artiste peints et dessinés dans ses tableaux, ainsi que des clichés-verre, des planches-contacts et 60 photographies numériques de natures mortes récentes.
Hommage aux photographes amis. La deuxième salle présente des photographies de Christer Strömholm et de Rogi André, amis de l’artiste, ainsi que des œuvres de Jean-Luc Moulène dont il apprécie particulièrement le travail. Le centre d’art montre à cette occasion Fénautrigues, le livre – commande publique photographique, ballade en images dans la nature et les jardins réalisée dans le Lot où Jean-Luc Moulène séjourne régulièrement depuis son enfance.
Blow-Up. La dernière salle rassemble la série des Photos noires, photographies de modèles nus dont l’auteur a voulu annuler l’identité en assombrissant leurs visages, ainsi que les trois diptyques, seules toiles peintes de l’exposition, articulées à trois images photographiques. Appelées série des Blow-up en référence au film d’Antonioni (1966), les toiles intègre un motif photographique non-vu au moment de la prise de vue mais repéré au tirage par l’auteur. Ce non-vu que Barthes nommera "punctum" devient le sujet de l’image, puis de la toile.
Exposition du 8 avril au 3 juin 2012. Maison des Arts Georges Pompidou, 134 avenue Germain Canet – 46160 Cajarc. Tél. : 05 65 40 78 19. Ouverture tous les jours sauf le lundi de 14h à 18h.
Partager la page