Thème "L’Europe des jardins"

Les "Rendez-vous aux jardins"ont lieu les vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 juin 2018 sur le thème "L’Europe des jardins." La 16e édition s’inscrit dans le cadre de l’Année européenne du patrimoine culturel 2018 et se déroule pour la première fois en Allemagne, Croatie, Estonie, Hongrie, Irlande, Lituanie, Pays-Bas, Slovaquie et Wallonie (Belgique). À cette occasion, l'ouverture de jardins transfrontaliers sera également favorisée, notamment avec les régions limitrophes de la Belgique, du Luxembourg, de la Suisse, de l’Italie et de l’Espagne.

Soisy-sur-École (91) - Jardin de verre de la verrerie d'art © DR

De nombreuses animations en lien avec le thème seront proposées à tous les publics, néophytes ou initiés ; certaines seront mises en place dès le vendredi à l’intention des scolaires. Cette journée leur sera une nouvelle fois spécialement dédiée. Tout au long du week-end, visites guidées, conférences, rencontres avec les propriétaires, les jardiniers, démonstrations, concerts, spectacles, expositions, ouvertures nocturnes et bien d’autres réjouissances permettront de (re)découvrir les jardins, historiques et contemporains, privés et publics. "Rendez-vous aux jardins" a pour objectif d’inviter un large public à visiter les parcs et jardins et à l’informer sur les actions mises en œuvre pour protéger, entretenir, restaurer, créer des jardins, former des jardiniers, des jardiniers d’art, des paysagistes.

jardin

Chaque premier week-end de juin, depuis quinze ans, le ministère de la Culture donne "rendez-vous aux jardins" à tous les Français. Le patrimoine qui fait notre fierté, qui fait la richesse de notre culture n’est pas seulement le patrimoine bâti : ce sont aussi les parcs, les jardins, les sites naturels qui dessinent notre pays.

Cette année, pour la première fois, nous faisons de cette grande fête un événement européen. L’année 2018 ayant été consacrée année européenne du patrimoine culturel, l’Allemagne, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, l’Estonie, l’Irlande, la Lituanie, les Pays- Bas, la Pologne, la Slovénie, l’Italie, Monaco ainsi que plusieurs régions transfrontalières dont la Wallonie (Belgique) et le canton de Vaud (Suisse) ont choisi de s’associer à la France pour organiser des Rendez-vous aux jardins.

À travers toute l’Europe, des parcs, des espaces verts historiques et contemporains seront donc ouverts les 1er, 2 et 3 juin prochains. Une occasion unique pour les publics de découvrir ou redécouvrir l’art des jardins européens : jardins "à l’italienne", "à la française", "à l’anglaise", ou "hispano-mauresque"… Une occasion unique de traverser certains parcs et jardins fermés le reste de l’année, et qui ouvriront à titre exceptionnel pour l’occasion. Une occasion unique de découvrir sous un nouveau visage d’autres jardins, ouverts toute l’année, mais qui proposeront des animations et des activités spéciales le temps de ce week-end : visites guidées, concerts, spectacles, expositions, conférences, visites nocturnes…

Visuel officiel 2018 © Chevalvert

En France, plus de deux mille cinq cents jardins ouvriront leurs portes sur l’ensemble du territoire métropolitain et en Outre-mer.

La journée du vendredi 1er juin sera dédiée aux publics scolaires : j’invite toutes les écoles à se mobiliser pour participer aux ateliers.

Je souhaite à cette première édition européenne des Rendez-vous aux jardins un grand succès.

Françoise Nyssen, ministre de la Culture

L’Europe des jardins

Le thème des "Rendez-vous aux jardins" retenu cette année, "L’Europe des jardins" résonne particulièrement en cette année 2018 proclamée "Année européenne du patrimoine culturel" par le Parlement européen et le Conseil de l’Europe. Les jardins ont toujours été au cœur du patrimoine partagé par les Européens. Depuis la Renaissance, les traités d’art des jardins, les plans, les modèles de parterres, les gravures et autres images circulent dans toute l’Europe. Les traités sont traduits dans de nombreuses langues et réédités fréquemment. Comme le montre le poème de Jacques Delille "Les Jardins ou l’Art d’embellir les paysages" traduit en polonais, russe, portugais, espagnol, allemand, anglais, italien et néerlandais, la renommée et la célébrité de cet ouvrage ont largement dépassé les frontières de la France.

Au XVIIIe siècle, comme les architectes ou les peintres, les créateurs de jardins et les jardiniers exécutaient leur "Grand Tour". Ils voyageaient d’Angleterre en Grèce, voire jusqu’en Turquie, en passant par la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie pour visiter les monuments antiques ou baroques et les jardins des grandes demeures royales ou princières, et échanger savoirs et savoir-faire.

Jardin La Villette (75) © William Beaucardet

Les botanistes conduisent des missions dans le monde entier et échangent leur matériel végétal et leurs observations. Le Suédois Carl von Linné entretient des correspondances avec les néerlandais Gronovius, Clifford et Boerhaave, l’Anglais Philip Miller, l’Autrichien Scopoli, la reine Catherine II de Russie et les Français Bernard de Jussieu, Philibert Commerson et Claude Richard. Aujourd’hui encore botanistes et herbiers participent à des réseaux européens et mondiaux.

Les plantes aussi circulent. Le XIXe siècle est considéré comme l’âge d’or de l’horticulture en Europe, de nombreux établissements horticoles fleurissent et prospèrent. Les catalogues de plantes sont multilingues pour répondre à un goût accru pour les végétaux. Les plantes collectionnées auparavant sont désormais l’objet d’échanges mercantiles. Ce phénomène esquisse le passage de la botanique scientifique à la botanique capitaliste, telle une industrie qui se répand à travers l’Europe. Certains réseaux professionnels comme celui des paysagistes ont vu le jour en Europe.

En 1948, à l’initiative de paysagistes britanniques, la première organisation professionnelle internationale des paysagistes, l’IFLA (International Federation of Landscape architects) est créée. Jardiniers et concepteurs de jardins bâtirent organisation avec la conscience d’une vocation commune et d’une vision à défendre.

Saint-Cyr-sur-Morin (77) - Musée départemental de la Seine-et-Marne - jardin pédagogique © MDSM

La construction d’une Europe des jardins passe aussi par ces voyages d’études de jardins que nous faisons dans toute l’Europe avec plaisir et intérêt, par la découverte de leur diversité et l’identification de leurs points communs. Les échanges de jardiniers et des partages de savoir-faire jardiniers entre nos différents pays participent à une meilleure connaissance des pratiques et des savoirs. Apprendre à planter un mixed-border en Angleterre, à créer une mosaïculture en Allemagne, à tailler des palissades en Espagne, à piqueter un parterre de broderies, à cultiver des plantes en caisse en France et à accompagner et conserver un jardin ancien en Italie pourraient être le socle commun des jardiniers européens.

Le développement du tourisme a beaucoup œuvré pour l’Europe des jardins. Des réseaux touristiques comme EGHN (European Garden Heritage Network) mettent en relation, depuis une quinzaine d’années, près de 200 parcs et jardins dans 14 pays d’Europe grâce à des routes régionales. Un site Internet quadrilingue, la transmission de news letters électroniques, la programmation d’expositions, l’édition et la diffusion de brochures, l’organisation de conférences sur l’art et la gestion des jardins et l’attribution de prix (jardin historique, jardin contemporain, événements de jardin, etc.) rend ce réseau vivant. Des "jardins à l’italienne", "jardins à la française", "jardins à l’anglaise" ou "jardins hispano-mauresques" ont été aménagés sur l’ensemble du continent européen et inspirent toujours les créateurs contemporains.

"L’Europe des herbiers : un patrimoine en partage"

Dans le cadre des "Rendez-vous aux Jardins" 2018, le ministère de la Culture organise du 23 mai au 18 juin, une exposition autour de l’herbier national de la galerie de botanique du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Véritable plongée dans le monde des herbiers, l’exposition propose plusieurs dispositifs pédagogiques pour accompagner les visiteurs, petits et grands, dans leurs découvertes botaniques.

Présentation d’une quinzaine de planches consacrés aux jardins botaniques européens

Depuis leur apparition en Italie à la Renaissance les jardins botaniques ont été des lieux d’acclimatation des plantes et de présentation de l’immense diversité végétale. Le XVIe siècle voit aussi naître les Hortus hyemalis, c’est-à-dire les herbiers. Ces collections de plantes sèches constituent une véritable mémoire de l’histoire et de la nature des collections vivantes qui composaient les jardins de l’époque.

Bornes interactives

Cette exposition est une entrée dans l’intime des collections de l’Herbier national, qui comprend plus de 8 millions de specimens arrivés du monde entier au fil des siècles et des expositions. C’est la plus grande collection de ce type au monde, témoignage de la diversité du végétal. Plusieurs bornes disposées dans le hall du ministère de la Culture permettent de consulter les collections numérisées de l’Herbier national, rénové entre 2008 et 2012.

Ateliers pour les enfants

Pour accompagner l’exposition et dans le cadre des dispositifs mis en place par le ministère de la Culture en matière d’éducation artistique et culturelle, des ateliers à destination du jeune public seront organisés. Ces ateliers pensés pour les 6-10 ans seront proposés du 28 mai au 1er juin pour les scolaires et pour le week-end du 2 et 3 juin pour tous les enfants.

Cette exposition et ces ateliers seront complétés par une visite commentée du jardin du Ministère réalisé par le paysagiste Michel Desvigne, et des Jardins du Palais Royal.

Rendez-vous aux jardins en île-de-France

Cette année, plus de 250 lieux sont ouverts au public en Île-de-France à l’occasion de la 16e édition. La grande diversité des parcs et jardins d’Île-de-France sera représentée tout au long de ce week-end. Les propriétaires et les gestionnaires des jardins ont été invités à organiser des animations spécifiques : visites guidées, ateliers pour enfants, démonstrations de savoir-faire, expositions, concerts, animations insolites...

La Roseraie du Val-de-Marne, située à L'Haÿ-les-Roses © Sothean Nhieim/Drac-Île-de-France

Deux questions à Nicole da Costa, Directrice régionale des affaires culturelles d’Île-de-France

Comment se présente la manifestation en Île-de-France cette année ?

2018 est une très belle année pour les jardins en Île-de-France. Quatre jardins franciliens viennent de se voir attribuer le label "Jardin remarquable" : le parc floral et le parc de Bagatelle à Paris, le musée-jardin Bourdelle en Seine-et-Marne et l’Arboretum de Chèvreloup dans les Yvelines. Je suis heureuse de constater aussi que le nombre des jardins participants aux "Rendez-vous aux jardins" augmente cette année de presque 10 %. Cela illustre bien le dynamisme des propriétaires et gestionnaires des parcs et jardins franciliens, et le goût et l’envie de tous les publics pour les jardins et pour cette belle manifestation qui ne cesse de grandir. Les curieux, les amateurs comme les professionnels témoignent un intérêt toujours renouvelé pour ce patrimoine, les actions mises en œuvre pour le préserver, le restaurer et le valoriser.

Arboretum de Chevreloup (78) © 4 F-G Grandin MNHN

Quels en seront les temps forts ?

La qualité de la programmation tient à la diversité des jardins franciliens et à l’engagement des sites participants. Outre des portes ouvertes exceptionnelles et des visites guidées, de nombreuses animations festives et à destination de tous les publics seront organisées. Citons par exemple le parc de la Villette à Paris et sa manifestation Jardins en Folies qui propose jardinage, atelier cirque, labyrinthe sonore… Le programme nous invite aussi à sortir de Paris pour aller à la découverte de jardins exceptionnellement ouverts comme c’est le cas à Valmondois (Val d’Oise) où nous sommes invités à venir flâner de jardin en jardins. De belles visites en perspective !

Jardin de la Villette (75) © Marie-Sophie Leturcq

jardins

Les Rendez-vous aux jardins sont organisés par le ministère de la Culture, direction générale des patrimoines et mis en œuvre, dans la région, par la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France.